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Bienvenue à @FrontièreCan, un balado offrant un aperçu des moyens utilisés par l'Agence des services frontaliers du Canada pour protéger et améliorer la vie des Canadiens et des voyageurs qui traversent la frontière du pays.

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Épisode 03 : Saisies : Protection des canadiens

Approfondissez vos connaissances sur le processus de saisie de l'Agence des services frontaliers du Canada et les stratégies utilisées pour assurer la sécurité du Canada.

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Kamory Keita : Bonjour et bienvenue à @FrontièreCan, un balado qui offre un aperçu des méthodes de travail de l'Agence des Services Frontaliers du Canada pour protéger et améliorer la vie des Canadiens et des voyageurs qui traversent la frontière du pays. Je suis votre animateur Kamory Keita.

Nous tenons à souligner que nous enregistrons cet épisode sur un territoire autochtone qui n'a jamais été cédé. Nous reconnaissons les nations Abénakis, Haudenosaunee, Huron-Wendat et Kanien'héhá: ka comme gardiennes des terres et des eaux sur lesquelles nous nous réunissons aujourd'hui. Montréal est historiquement connue comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et aujourd'hui, une population autochtone diversifiée y réside. C'est dans le respect des liens avec le passé, le présent et l'avenir que nous reconnaissons les relations continues entre les peuples autochtones et notre communauté.

Bonjour et bienvenue dans le balado de la @FrontièreCan. Je suis Keita Kamory, et je serai votre animateur pour ce balado. Aujourd'hui, nous allons parler des saisies et assurer la sécurité des Canadiens. Nous avons comme invité M. Salvatore Barbieri, qui est le surintendant des modes maritime et ferroviaire à Montréal. Bonjour M. Salvatore.

Salvatore Barbieri : Bonjour M. Keita. Merci de m'avoir sur ce balado aujourd'hui.

Kamory Keita : C'est tout un plaisir. Comment vous allez aujourd'hui?

Salvatore Barbieri : Ça va bien, merci.

Kamory Keita : Nous avons un thème bien intéressant qui parle des saisies. On sait qu'au niveau des agents des services frontaliers, le mot "saisie" est très vaste parce que ça dépend de quel domaine, de ce qui est saisi et tout le reste. Mais pour quelqu'un qui ne travaille pas dans l'agence, comment vous pourriez définir la saisie? Qu'est ce qu'une saisie?

Salvatore Barbieri : Pour débuter, une saisie, ça peut impliquer plusieurs aspects. On peut saisir de la marchandise, qui est juste de la marchandise régulière, comme des vêtements, des bijoux ou des marchandises de nature commerciale, comme on peut saisir de la marchandise prohibée. Quand je parle de marchandise prohibée, ça peut être des stupéfiants, ça peut être des armes à feu ou de l'alcool, du tabac utilisé à des fins de contrebande. Alors quand on parle des saisie, c'est assez vaste, tant que de la marchandise prohibée que de la marchandise régulière.

L'agence a comme rôle, la responsabilité de fournir des services frontaliers intégrés. Elle appuie des priorités liées à la sécurité nationale et à la sécurité du public. Et en faisant ça, c'est de faciliter la libre circulation de la marchandise et des personnes. Et ça c'est en appliquant les lois des autres ministères du gouvernement du Canada. C'est-à-dire que l'Agence des Services Frontaliers applique plus de 90 lois et règlements.

Kamory Keita : C'est bien intéressant ce que vous me dites. Donc maintenant, qu'est ce qui peut mener à une saisie par exemple?

Salvatore Barbieri : Il y a plusieurs niveaux de saisie de la marchandise. Mettons qu'il y a des voyageurs qui arrivent au premier contact d'arrivée, que ce soit routier ou aéroportuaire, arrivés à l'aéroport, il faut qu'ils fassent une déclaration de la marchandise qu'ils ont acquise à l'extérieur du pays. Une fois la marchandise déclarée, ils ont droit à une certaine exemption. Si ça dépasse l'exemption, il faut payer les droits et taxes. Alors c'est tout à fait légal d'importer de la marchandise des autres pays.

La mesure d'exécution qu'on appelle la saisie arrive quand la marchandise n'a pas été déclarée. Alors si la marchandise n'a pas été déclarée, ça peut varier des effets personnels, c'est-à-dire des vêtements ou des bijoux de grande valeur ou des items de grande valeur, des produits avec renommée, de mode ou quoi que ce soit, qui ont une haute valeur. Quand ils ne sont pas déclarés, alors c'est-à-dire qu'il y a une infraction à la loi de la douane. Suite à cette infraction, l'agent des services frontaliers a le droit de saisir la marchandise, c'est-à-dire que la marchandise est temporairement confisquée jusqu'à ce que le voyageur présente des preuves comme quoi il y avait des preuves que les achats avaient été déclarés correctement auparavant. Et on peut lui remettre la marchandise, sinon la marchandise est confisquée et pour avoir de la marchandise, il faut qu'ils payent une pénalité qui est associée avec la saisie.

Ça dépend aussi de la dissimulation des produits ou de la marchandise. Si, c'est de la mode routière et dissimulée dans le véhicule, alors il y a une pénalité supplémentaire sur le véhicule parce que le véhicule a été utilisé pour dissimuler de la marchandise non-déclarée. L'autre aspect de la saisie, c'est quand on parle des produits prohibés. Si on parle des produits prohibés, c'est des stupéfiants, des armes à feu, où dans ce cas-là, la marchandise est saisie et il n'y a aucun moyen de retour de la marchandise confisquée. Il y a des pénalités, des conséquences. Ça peut amener à des arrestations du voyageur.

Kamory Keita : C'est bien intéressant. Donc si j'ai bien compris, en fait, c'est le défaut de déclaration ou la mauvaise déclaration qui va amener à une saisie par exemple. C'est bien ça?

Salvatore Barbieri : Voilà. C'est un défaut de déclaration ou une mauvaise description de la marchandise. Mettons que si on parle du volet voyageurs, ils vont déclarer des vêtements. Et là, quand on arrive à l'examen de la marchandise, mettons que c'est une marchandise commerciale, on trouve des équipements électroniques. Alors la déclaration pour le vêtement, c'est un taux de droit de douane, tandis que les appareils électroniques, ce sont des taux différents. Alors il y a une description qui ne colle pas avec la déclaration. Ceci peut amener une saisie, ça peut amener à une saisie commerciale dans ce cas-là. Quand ce sont des gros montants, ce sont nos enquêtes. L'Agence des Services Frontalier a un service d'enquête. Les autres vont enquêter sur l'importateur. Ils vont enquêter sur l'importateur, et s'il y a eu des mesures d'exécution auparavant, alors ça peut amener à des charges au niveau criminel. C'est ce code criminel qui va être étudié par nos enquêteurs. Et c'est là que l'enquête se poursuit.

Au niveau de l'Agence des Services Frontaliers, son rôle c'est d'intercepter la marchandise, faire la documentation de la marchandise, tout ce qui est saisi est toujours documenté. Il n'y a aucune marchandise qui ne sera pas documentée. Puis l'information après sera transférée aux autorités appropriées, que ce soient les corps policiers ou les enquêteurs de l'Agence des Services Frontaliers. Les corps policiers, ça peut varier. Ça peut être la police fédérale comme la GRC ou les corps policiers provinciaux ou municipaux. Tout dépendra de qui gère l'enquête. Puis ce lien avec les corps policiers se fait avec notre service de renseignement. Alors l'agence aussi a un service de renseignement. Leur rôle, c'est justement de faire la liaison entre les agents des services frontaliers et les corps policiers.

Kamory Keita : Bien intéressant. Donc, est-ce que vous pouvez nous expliquer? En fait, on parle d'un défaut de déclaration qui mènerait à une saisie. Mais à partir de quand un défaut de déclaration peut mener à de la contrebande?

Salvatore Barbieri : Si on parle de contrebande, ce seraient des produits qui sont prohibés. On pourrait parler des passagers ou des importateurs qui vont importer des stupéfiants. Au niveau stupéfiants, c'est toute notre enquête diverse qui se produit. Dans ce cas-là, si on parle de la situation routière ou aéroport, encore avec des voyageurs, ça va entraîner l'arrestation de la personne, de l'individu sur qui on a trouvé la marchandise.

Il y a plusieurs façons de dissimuler la marchandise. Ça peut être dans les bagages, ça peut être sur la personne, ça peut être sur des expéditions commerciales si on parle aéroportuaire aussi. Puis ça peut varier de petites quantités, si on parle de volet maritime, c'est des volumes, c'est des grosses quantités. On peut mettre des tonnes de marchandises dans un container, puis on trouve des tonnes de marchandises de contrebande, de stupéfiants dans le container. Dans ce cas-là, le rôle de l'agence est d'intercepter.

On a plusieurs moyens de faire des interceptions de la contrebande. Là, je parle des stupéfiants, mais il peut y avoir les armes à feu aussi, qui sont prohibées. Nous autres, à l'agence, la première valeur, c'est qu'on fait des examens non-intrusifs. Si c'est une boîte ou une valise, on va prendre une image de la valise avec des appareils de détection de la contrebande, avec des rayons X. On peut utiliser les services de notre maître-chien, qui se promène sur les carrousels des aéroports où ils vont se promener dans l'aire secondaire et puis faire le tour d'un véhicule, quand on parle du mode routier. Tous ces équipements qu'on utilise pour détecter la contrebande, le but est de commencer un examen le moins intrusif.

Dès qu'on a des indices, qu'on voit à l'image que ça ne concorde pas… - Avec une image régulière, c'est des vêtements. Quand on voit des effets personnels, avec l'habitude qu'on fait dans nos examens, on a l'habitude de comprendre et de reconnaître la marchandise dans les valises ou dans les boîtes. Alors si on voit une anomalie, dans ce cas là, nous autres, qu'est ce qu'on fait? On va aller plus loin. Ça vous donne des indices pour ouvrir la boîte, pour faire un examen plus approfondi. On va ouvrir puis questionner la personne qui est devant nous, pour arriver au but de voir si c'était de la contrebande ou non. Des fois, on ouvre et c'est juste une anomalie qu'on aperçoit. Ça peut être un livre ou quelque chose de légitime. Alors celui-là, ça va se faire relâcher.

Kamory Keita : D'accord.

Salvatore Barbieri : Mais si on trouve la contrebande, c'est là qu'on procède avec des mesures d'exécution, que ça soit l'arrestation, la saisie. l'enquête avec les corps policiers.

Kamory Keita : C'est bien édifiant tout ça. Maintenant, parce ce que j'ai déjà entendu des gens dire "La bouteille que vous avez saisie, j'espère qu'elle sera bonne, que vous allez la boire". Est-ce que vous pouvez expliquer un peu à des auditeurs qui ne savent pas que deviennent les marchandises qui sont saisies et qui ne sont pas retournées par exemple?

Salvatore Barbieri : Oui, c'est sûr qu'on entend souvent des… Je suis d'accord avec toi quand vous me dites ça parce qu'on a eu des commentaires de voyageurs… Quand on saisit de l'alcool par exemple, ce n'est pas parce que c'est prohibé ou que vous ne pouvez pas l'importer. C'est qu'il faut le déclarer. Alors, vous avez droit à une exemption encore avec l'alcool. Sur le site internet de l'agence, on explique toutes les exemptions que vous avez le droit d'importer. Mais mettons que ça dépasse votre limite, ou vous l'avez pas déclaré. Alors ça, ça peut entraîner une saisie.

Une fois que la saisie est faite, si on parle de l'alcool ou du tabac, ce sont les mêmes sanctions qui vont s'appliquer. C'est que la marchandise est saisie et il n'y a aucune manière de récupérer la marchandise. C'est confisqué. Maintenant, les gens disent "Oui, qu'est ce que vous allez faire avec ça? Vous allez avoir une fête, vous allez partager mon alcool, c'est ça?". Alors non, on ne fait pas ça parce que tout est documenté à l'avant, des clients. Le client reçoit un reçu comme quoi la marchandise a été confisquée. Maintenant ça appartient à la Couronne. La marchandise appartient à la Couronne. Nous autres, on garde ça dans un entrepôt de la Couronne. C'est un entrepôt où tout est réglementé, tout est documenté, et le client, par exemple, il a 90 jours pour faire un recours.

Comment faire son recours? Il y a plusieurs moyens. Il peut le faire par écrit, l'envoyer à l'adresse indiquée sur le reçu qu'il reçoit, ou il peut le faire sur le site internet. C'est un droit d'appel. Dans ce cas-là, le droit d'appel… Ce qui arrive, c'est que la personne qui va faire l'étude du dossier va réviser le rapport de la saisie, va aussi contacter la personne qui est impliquée et lui demander de fournir, de divulguer toutes les informations. Alors la divulgation est faite des deux bords, que ce soit le rapport de l'agent ou des preuves à l'appui de la personne dont la marchandise a été saisie. Une fois que l'étude est faite, il peut y avoir, comme on l'appelle, une "main levée", c'est-à-dire que la marchandise va être retournée à l'importateur ou que ça va être confisqué, c'est maintenu et ça va être détruit.

Kamory Keita : Ça, ça rassure les voyageurs qui pensent qu'il y a… comme vous dites, est-ce que la marchandise sera distribuée par la suite ou pas? Donc au moins, vous avez réussi à éliminer des fausses idées qui arrivent auprès de l'agence. Maintenant, est-ce que vous pouvez nous expliquer ou expliquer aux auditeurs comment nos saisies permettent d'assurer la sécurité des Canadiens?

Salvatore Barbieri : Le service qu'on donne au premier point d'entrée, au premier point d'arrivée, c'est qu'on assure la sécurité de tout ce qui rentre. On a le volet immigration et on a le volet marchandises. Le volet immigration, c'est-à-dire qu'on vérifie les personnes. Alors si la personne est inadmissible au Canada dans le cadre de la loi d'immigration, nous avons des agences spécialisées dans l'immigration, dans la loi de l'immigration qui vont vérifier son dossier. Si elle ne veut pas quitter le pays, ça peut amener à des arrestations. Mettons qu'il y a un mandat d'arrestation sur la personne ou quoi que ce soit. On va faire l'arrestation, puis la personne peut être déportée. On a des bases de données qu'on vérifie avec les corps policiers et de là, ça peut amener jusqu'à la déportation de la personne. Quant à la marchandise, là encore, on vérifie la marchandise pour éviter qu'il y ait des produits prohibés. Quand on parle des armes à feu ou des armes prohibées, il y en a eu plus de 92 000 saisies dans l'année 2021.

Kamory Keita : 2021? C'est impressionnant, ça comme nouvelle.

Salvatore Barbieri : Oui, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas pu se retrouver dans les rues canadiennes.  Alors en évitant que ces produits se retrouvent dans les rues canadiennes, ça assure la sécurité des Canadiens, et la sécurité nationale.

Kamory Keita : Mais pour rebondir dans votre sens, j'ai lu dans les statistiques qu'il y avait eu, rien qu'en 2021, 1315 kg de cocaïne qui avaient été saisis. Donc quand vous dites, "Ça, c'est des marchandises prohibées qui ont été enlevées des mains des trafiquants, aussi bien le crime organisé que d'autres personnes qui auraient pu en consommer". On a vu tous les méfaits aujourd'hui des opioïdes sur une certaine partie de la population. Donc notre travail quelque part, ça montre qu'en enlevant ce type de marchandises prohibées dès l'arrivée à la frontière, on permet quelque part aux Canadiens de vivre dans une sorte de sécurité, on pourrait dire.

Salvatore Barbieri : Exactement. On parle de 1300 kg de cocaïne, mais comme vous l'avez mentionné, il y a des opioïdes aussi. Il y a d'autres stupéfiants qui se retrouvent sur le marché. C'est d'éviter que ces marchandises-là arrivent dans les rues. Ça, ça va éviter… Mettons… Encore là, pour trafiquer de stupéfiants, si on admet qu'ils ont des armes à feu, alors que ça cause des meurtres, ces armes à feu dans les rues, apportent des risques qui nous atteint. Alors l'interception aux frontières ou à l'aéroport, ou dans les expéditions commerciales, ce n'est pas parce que les armes à feu sont interdites de rentrer au pays. Il y a des armes qui sont déclarées, donc il faut des permis spéciaux. On a des armes de chasse, on a des armes pour les chasseurs, on en a plein d'autres qui ont besoin des permis. Si les permis sont avec la déclaration commerciale, si l'importateur, c'est ça son domaine d'importation, alors ce sont des importations légitimes. Mais nous autres, ce qu'on cherche, ce sont les importations dissimulées dans les véhicules ou dans la marchandise, qui rentrent au pays. Alors intercepter ça, c'est assurer la sécurité nationale, la sécurité de la population du Canada.

Kamory Keita : On va profiter de votre grande expérience dans l'agence. Est-ce que vous me donner des exemples de saisies marquantes dans votre carrière?

Salvatore Barbieri : Oui. Écoute, ça peut varier de quelques grammes dans une possession personnelle, une consommation personnelle de voyageurs, que ce soit le mode routier ou aéroportuaire. Ça peut aller à de grands volumes, des tonnes, dans les containers. Dans mon expérience, j'ai eu la chance de travailler dans le volet terrestre, puis le volet maritime. Alors le volet terrestre, c'est un peu… Ça peut varier comme j'ai dit. Des quantités de consommation personnelle de 10kg, selon ce qui peut rentrer dans un véhicule. Ça, c'est quand je parle du volet voyageur. Du côté commercial, les camions, on va avoir de très grosses quantités. Et dans le mode maritime, on a le volet du navire lui-même, qu'il faut examiner. Si on compare le navire au véhicule, ça peut être dissimulé dans un véhicule comme ça peut être dissimulé sur un navire. Un navire, c'est vaste.

Comment est-ce qu'on va fouiller un navire? C'est parce qu'on a une équipe. Au minimum 4. Ça peut monter de 4 à 20 agents des services frontaliers. Avec d'autres outils qu'on pourrait utiliser tels que le service du maître-chien. Pour les services du maître-chien, ça serait pour isoler des espaces sur le navire. Parce que, où est-ce qu'on commence sur le navire? Est-ce qu'on commence dans la salle des machines? La salle des machines, c'est la salle des moteurs. Est-ce qu'on commence dans les accommodations? Est ce qu'on commence par les espaces communs? Est-ce qu'on commence sur les ponts? Les ponts, c'est l'aire ouverte sur le navire, alors c'est plusieurs endroits. Ce qu'on fait, c'est qu'on cherche des indices. On recherche des indices en faisant des entrevues avec les membres de l'équipage. Puis mettons que le cuisinier, c'est une personne suspecte. Alors on va concentrer notre fouille sur les espaces que le cuisinier utilise. c'est-à-dire les entrepôts frigorifiques, les entrepôts où il y a la nourriture, la cuisine elle-même, les espaces communs de la cafétéria. Ça, c'est un exemple que je donne.

Puis, comme je l'ai dit, on peut trouver de petites quantités, puis on peut trouver… Dans mon expérience, on a trouvé du tabac de contrebande sur un navire, dans ce qu'on appelle des espaces clos. Les espaces clos sur un navire sont des espaces qui ne sont pas faits pour une occupation humaine. C'est comme des citernes, où il faut mettre de l'huile ou de l'eau pour le fonctionnement du navire. Alors ces espaces ne sont pas faits pour l'occupation humaine. Des fois, il dissimulent de la contrebande dans ces espaces-là. Alors ça c'est côté navire. Côté container également, on a vu jusqu'à 10 tonnes de contrebande, je parle de stupéfiants, dissimulée dans un container. Mais ça peut varier aussi. Il y a des 150 kilos… Mais à l'année, c'est ce qui nous donne un résultat de 1300kg, juste la cocaïne. Et ça, ça englobe le routier et l'aérien. Mais ça, c'est le volet cocaïne, mais on parle de haschich, on parle d'héroïne, on parle d'autres… Il y a aussi des précurseurs chimiques qui sont utilisés. Ça va être légitime pour l'importation. Mais ce qui arrive, c'est qu' ils vont utiliser le précurseur pour le transformer, pour faire de la drogue qu'ils vont vendre ici, au pays.

Kamory Keita : Donc, pour rebondir sur la protection des Canadiens à travers nos saisies, je sais que l'agence collabore avec différents organismes. Est-ce que vous pouvez nous dire quelque chose d'élaborer sur ça.

Salvatore Barbieri : Oui, c'est sûr qu'à l'agence, il y a des organismes à l'interne et à l'externe. A l'interne, ce seraient d'autres ministères gouvernementaux. Quand je parle de RCO, bien sûr, c'est l'Agriculture Canada, l'agence des inspections animales. Ils vont gérer les animaux, les végétaux, les aliments qui entrent au pays. Sur l'affaire encore de la saisie, des fois, les gens arrivent avec ces marchandises-là à la frontière ou à l'aéroport. Ce sera de la viande, des saucissons ou des plantes qui sont interdites au Canada, ou même des fruits des fois qui sont interdits au Canada, qui sont assujettis à une saisie, c'est-à-dire une saisie pour le volet agriculture. Ces marchandises-là seront saisies. Si elles ne sont pas déclarées, elles seront assujetties à une pénalité.

Quand on parle de partenaires externes, ça peut comprendre la GRC et les services de police provinciaux, tels que municipal. Alors c'est-à-dire que nous autres, notre rôle, l'Agence des Services Frontaliers, c'est d'intercepter la marchandise privée, documenter, puis transférer au corps policier. Le corps policier va assurer l'enquête. C'est l'après, ce qui arrive après la saisie. L'agence des Services Frontaliers n'est pas impliquée, mais il y a quand même une liaison qui est faite avec nos services de renseignement. L'agent de renseignement va faire la liaison avec le corps policier. C'est-à-dire que si le corps policier a besoin d'informations telles que le processus commercial, est-ce que la personne l'a dédouané? C'est qui les gens qui sont impliqués? C'est qui l'importateur? Ils n'ont pas cette information à portée de main, alors ils se réfèrent à nous autres pour avoir cette information pour poursuivre leurs enquêtes, pour avoir la bonne personne et faire les bonnes arrestations dans le dossier. Alors c'est souvent que les différents corps policiers qui vont travailler avec nous… Alors comme je le disais, si on veut parler du mode maritime, on a différents partenaires qui travaillent avec nous. C'est-à-dire, les opérateurs de terminaux, on a les compagnies maritimes, On a un réseau de personnes avec qui on travaille régulièrement. il y a toute une logistique avec ça.

Kamory Keita : Merci pour votre intervention. Je vais essayer de résumer un peu tout ce qu'on a dit sur la saisie. Dans un premier temps, donc si on a bien compris, une saisie, en fait, c'est la prise de possession d'une marchandise qui n'aurait pas été déclarée ou qui a été mal déclarée. Maintenant une saisie selon la quantité ou le volume peut partir d'une simple saisie à une contrebande. Et aujourd'hui, comment est-ce que les saisies de l'Agence des Services Frontaliers Canadienne aident à la sécurité des Canadiens? C'est déjà par la quantité record qu'on a eue, si on prend par exemple en 2021, comme vous avez bien expliqué. Et ça prouve que toutes ces marchandises qui sont aujourd'hui saisies sont des marchandises qui ne seront pas sur le territoire, dans les mains de personnes de mauvaise intention. Ça peut varier, aussi bien, comme on l'a dit, des armes que des stupéfiants. Et ça peut même être une plante qui pourrait venir envahir la faune et la flore canadiennes. Donc ça s'étend sur tous les domaines, d'où l'importance de notre travail qui est fait en amont pour arrêter toute marchandise prohibée à la frontière. Donc sur ce, nous allons terminer ce balado et je voudrais remercier M. Salvatori pour votre intervention qui a été très, très édifiante, et on a beaucoup profité de toute votre expérience. Je vous souhaite une excellente journée et bonne journée à tous les auditeurs.

Épisode 02 : Modernisation des programmes pour les voyageurs

Découvrez comment la technologie est utilisée à l'Agence des services frontaliers du Canada et de quelle façon elle contribue à améliorer votre expérience à la frontière.

Mise à jour Depuis l'enregistrement de ce balado, le gouvernement du Canada a mis fin à la majorité des mesures liées à la COVID-19 à la frontière et pour les voyages. Obtenez les dernières informations sur les déclarations de douane et d'immigration avant votre arrivée dans certains aéroports.

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Kamory Keita: Bonjour et bienvenue à @FrontièreCan, un balado qui offre un aperçu des méthodes de travail de l'Agence des services frontaliers du Canada pour protéger et améliorer la vie des Canadiens et des voyageurs qui traversent la frontière du pays. Je suis votre animateur Kamory Keita.

Nous tenons à souligner que nous enregistrons cet épisode sur un territoire autochtone qui n'a jamais été cédé. Nous reconnaissons les nations Abénakis, Haudenosaunee, Huron-Wendat et Kanien'héhá: ka comme gardiennes des terres et des eaux sur lesquelles nous nous réunissons aujourd'hui. Montréal est historiquement connue comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et aujourd'hui, une population autochtone diversifiée y réside. C'est dans le respect des liens avec le passé, le présent et l'avenir que nous reconnaissons les relations continues entre les peuples autochtones et notre communauté.

Bonjour et bienvenue dans le balado de la @FrontièreCan. Je suis Keita Kamory, et je serai votre animateur pour ce balado. Aujourd'hui, nous allons parler de la modernisation des services aux voyageurs. Nous avons comme invité M. Maxime Jenkins-Lagueux, qui est chef des opérations intérimaire. Bonjour Maxime.

Maxime Jenkins-Lagueux: Bonjour.

Kamory Keita: Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des technologies que l'agence met en place pour améliorer les services aux voyageurs?

Maxime Jenkins-Lagueux: On utilise plusieurs nouvelles technologies qui ont été déployées dans les dernières années. Entre autres, la fameuse borne d'inspection primaire qu'on appelle "BIP". C'est un kiosque intégré où les voyageurs peuvent se présenter et ils font une numérisation de leur passeport, de leurs documents d'identité. Ensuite, ils produisent leur déclaration de douanes et d'immigration au même kiosque. Ça, on peut le décrire... C'est vraiment comme une boîte blanche, avec une caméra et un écran, qui est accessible pour tous les voyageurs incluant les personnes qui ont des handicaps. Et la modernisation représente vraiment une époque excitante pour l'ASFC et pour le voyage aux frontières. C'est vraiment un moment où on est capables de voir comment la technologie appliquée peut améliorer le processus du voyageur, améliorer le processus au niveau du travail des agents et juste faire de traverser la frontière une expérience qui est agréable pour tout le monde tout en renforçant la sécurité du Canada. Donc vraiment quelque chose qu'on garde en tête pour l'avenir.

Kamory Keita: C'est très intéressant. Et nous avons vu que depuis l'avènement de la COVID, il y a eu aussi quelques améliorations qui ont été faites pour les services, notamment l’ArriveCAN. Est-ce que vous pouvez me dire quelque chose à propos?

Maxime Jenkins-Lagueux: Oui, ArriveCAN, c'est une application qui a été développée justement dans le cadre de la pandémie afin que les voyageurs soient en mesure de soumettre leurs informations. Donc, les voyageurs peuvent utiliser soit une version sur un ordinateur de bureau, sur une plateforme Web ou même leur téléphone intelligent ou leur tablette pour pouvoir soumettre ces informations-là. Ils vont d'abord entrer leurs données biographiques, ensuite, vont soumettre leur plan de voyage.

Kamory Keita: C'est bien intéressant. Je vois que c'est plus pour la prévention, pour gérer la COVID. Donc maintenant, je me demande quels sont les apports ou les impacts directs pour un voyageur?

Maxime Jenkins-Lagueux: Spécifiquement par rapport à ArriveCAN, il y a plusieurs bénéfices qui peuvent être engendrés pour le public voyageur. Premièrement, ça permet de se préparer à l'avance. C'est-à-dire que les gens ont l'occasion de rassembler leur paperasse, et de prendre le temps d'entrer les informations dans un contexte où ils sont en contrôle. Tout le monde sait que traverser la frontière est un processus qui est extrêmement stressant pour la majorité des gens. Donc les gens peuvent prendre le temps de s'organiser à la maison, qu'ils ont tous les documents pour pouvoir rentrer au Canada.

Kamory Keita: Très intéressant. Comment vous pouvez rassurer des voyageurs qui seraient craintifs, en fait qui auront peur de l'utilisation de leurs données? Je sais qu'on utilise des fois de la biométrie, comme vous dites, les Bornes d'inspection primaire. Ça rassemble beaucoup de renseignements personnels. Donc qu'est-ce que vous pouvez dire aux personnes qui se poseraient des questions? Qu'est ce qu'on fait avec toutes ces informations?

Maxime Jenkins-Lagueux: C'est un droit de protection des renseignements qui est intégré dans la loi. Spécifiquement aussi au niveau de l'Agence des services frontaliers, toutes les données qu'on accumule ou qu'on amasse concernant des passages à la frontière ou des passagers sont considérées comme des renseignements douaniers pour la très grande majorité. Et l'article 107 de la loi sur les douanes est très spécifique sur ce qu'on peut faire avec ces données, si on a le droit de les partager avec des partenaires d'exécution de la loi et dans quel contexte. Donc les données sont très protégées et ne peuvent être utilisées que de façon très restreinte.

Et donc la biométrie, généralement parlant, c'est vraiment toutes les données qui se rapportent à une personne individuelle et qui sont des caractéristiques qui peuvent être uniques. Oui, toute la partie biographique, c'est-à-dire le nom, la date de naissance et toutes les autres informations de ce sens. Mais on parle surtout, par exemple, de la prise d'empreintes, donc les empreintes digitales, les caractéristiques faciales comme les photos. On a mentionné un peu plus tôt d'ailleurs que la biométrie est utilisée aux machines BIP pour faire une contre-vérification entre l'information biométrique qui est contenue sur le passeport électronique, qui est maintenant utilisée assez largement à travers le monde, pour valider la photo d'une personne par rapport à la photo qui est contenue dans le document. Ça, c'est un des bons exemples de comment la biométrie est présentement utilisée aux frontières.

Un autre bon exemple est aussi la prise d'empreintes digitales qui, à l'ASFC, remonte au début des années 90. C'est une information, une technologie qu'on utilise depuis longtemps. Présentement, on va utiliser la prise des empreintes digitales, entre autres pour des personnes qui sont de l'étranger, qui souhaiteraient venir étudier ou travailler au Canada ou obtenir un visa de visiteur. Donc, avant d'arriver au Canada, ils vont devoir aller à l'étranger, prendre leurs empreintes digitales pour être capables de soumettre cette information-là et de la contenir dans leur visa, par exemple, pour qu'une fois arrivés à la frontière, on puisse faire une vérification au niveau des empreintes digitales au-delà de simplement une photo ou des données biométriques, par exemple.

Kamory Keita: Très intéressant. J'imagine que ça doit vous faciliter un peu la tâche au niveau des gens qui fraudent les passeports et tout le reste si j'ai bien compris.

Maxime Jenkins-Lagueux: Oui, exactement. Dans le fond, ça permet de vraiment confirmer que la personne qu'on a devant nous physiquement, à un point d'entrée terrestre ou à l'aéroport correspond à la personne qui a fait la demande initiale. C'est-à-dire que vous voulez venir travailler au Canada, vous faites une demande de permis de travail, le processus va inclure qu'on prenne vos empreintes digitales pour qu'une fois que vous arriviez à la frontière on puisse faire une contre-vérification de vos empreintes avec celles qui ont été prises à l'étranger, pour s'assurer que vous êtes vraiment la même personne qui arrive au Canada.

Kamory Keita: C'est très rassurant. J'avoue que j'ai été voyageur aussi. Et puis, peut-être que je pourrais rajouter qu'à chaque fois qu'il y a eu des renseignements qui ont été pris, avant de les prendre on a demandé mon consentement. Donc quelque part, je pense que c'est quelque chose qui vous protège aussi quelque part, parce que ce n'est pas comme si on prend des renseignements dans le dos de quelqu'un pour des utilisations externes. C'est très rassurant pour les voyageurs, je dirais.

Maintenant, si on revient du point de vue des agents qui sont sur le terrain. Certains pensent qu'avec la modernisation, ils vont peut-être perdre leur travail parce que ce sont des machines qui vont faire tout le reste. Donc qu'est-ce que vous pouvez dire? Comment la modernisation profite aux agents qui sont sur le terrain?

Maxime Jenkins-Lagueux: Premièrement, c'est un très bon mythe et on l'a tous vécu, même personnellement, à un certain moment donné où on a cru que des machines allaient nous remplacer, un peu comme on le voit dans certains films de science-fiction. Mais l'approche par rapport à la modernisation et au déploiement de la technologie dans les points d'entrée à travers le Canada est vraiment pour appuyer le travail des agents des services frontaliers et non pour remplacer ce qu'ils font. Le but, c'est d'être capable d'identifier certaines tâches où on pourrait automatiser via, exemple, une machine, comme dans le cas des kiosques avec la borne d'inspection primaire, où les voyageurs peuvent répondre à des questions qui n'ont pas nécessairement de valeur ajoutée à être posées directement par un agent des services frontaliers. En faisant ça, on est capables de dégager des efficiences dans le processus douanier, ce qui permet à nos employés de se concentrer sur des tâches qui sont à plus grande valeur. Tous les agents des services frontaliers sont formés d'une manière extrêmement précise et détaillée et on veut que tout ce potentiel soit utilisé pour des activités à haute valeur ajoutée, comme la conformité par exemple, l'application de la loi, la production de renseignements sécuritaires, ce que les machines ne peuvent pas faire pour l'instant.

Kamory Keita: Je dirais que c'est rassurant aussi pour les agents.

Maxime Jenkins-Lagueux: Oui, c'est rassurant pour moi aussi. On veut tous garder notre emploi.

Kamory Keita: Donc, c'est quoi le parcours d'un voyageur aujourd'hui?

Maxime Jenkins-Lagueux: Oui, c'est une très bonne question. D'ailleurs, le parcours commence avant l'arrivée à l'aéroport et c'est ce qui est intéressant maintenant avec la technologie. Comme on a discuté plus tôt, ça commence avec les gens qui préparent leur voyage de retour au Canada où ils doivent entrer leur données dans l'application ArriveCAN. Et bientôt avec la déclaration à l'ASFC faite à l'avance, ils vont être aussi en mesure d'inclure leur déclaration douanière et leur déclaration d'immigration en plus de leurs données biographiques. Donc ils disent à l'ASFC qui ils sont et ce qu'ils apportent avec eux avant même de quitter leur point de départ. Par la suite, ils choisissent leur moyen de transport. Donc ils vont prendre soit l'avion pour se diriger vers l'aéroport ou prendre la voiture pour retourner à la frontière terrestre. Et une fois arrivés au point d'entrée, c'est-à-dire à l'aéroport, ils vont pouvoir se déplacer jusqu'à la borne d'inspection primaire d'une façon directe où cette information-là a déjà été capturée. Donc toute la déclaration douanière, la déclaration d'immigration vont simplement être validées. Par la suite, ils vont pouvoir continuer leur voyage en retournant à la maison. Donc ils vont continuer à l'aéroport, ils vont se diriger vers le hall des bagages où ils vont repérer leurs bagages. Et suite à ça, ils vont se diriger vers la sortie de la zone douanière à même l'aéroport où ils vont rencontrer un agent des services frontaliers qui va soit les admettre au Canada ou les identifier pour une vérification supplémentaire.

Kamory Keita: Donc c'est un peu la question que j'allais vous poser : à quel moment l'agent intervient? Qu'est ce qu'il fait en ce moment? Parce que si tout est quasiment déclaré à l'avance, quelle est l'interaction qu'il a avec l'agent?

Maxime Jenkins-Lagueux: Oui, c'est ça. C'est très intéressant. Ça touche au point qu'on avait parlé où on assume que les machines vont remplacer le travail des agents. Mais la machine ne va jamais remplacer l'humain pour certaines tâches. Donc, présentement, les agents vont être assignés à des tâches de maraudage, c'est-à-dire qu'ils vont faire de la surveillance à même l'aéroport pour identifier des comportements qui méritent des vérifications approfondies ou des éléments qui peuvent identifier un certain risque. Donc, le travail de l’agent des services frontaliers présentement, c'est vraiment d'évaluer les risques et de prendre une décision par rapport à l'admission des biens ou de la marchandise. On veut vraiment que les agents puissent se concentrer sur des tâches qui ont une valeur ajoutée, comme on l'a mentionné plus tôt.

Donc, une fois que la personne a entré sa déclaration à la borne d'inspection primaire, elle va pouvoir aller rencontrer un agent des services frontaliers, qui va toujours avoir la responsabilité de confirmer son identité, c'est-à-dire de faire une vérification visuelle du passeport par rapport à la personne qu'il y a devant lui. On peut aussi mentionner que la machine, la borne d'inspection primaire, fait déjà une partie de cette tâche-là, en faisant une vérification informatique qui compare l'information qui est contenue sur la puce dans le passeport. Maintenant, les gens ont des passeports électroniques qui contiennent des données biographiques dont la photo. Donc, la machine va prendre une photo du voyageur et va comparer cette photo avec la puce qui se trouve dans ce passeport. Donc il y a une double vérification d'identité qui se fait pour justement éviter que des gens qui sont plus à risque puissent passer entre les mailles du système, si on peut dire.

On peut aussi préciser par rapport à la question que vous avez posée plus tôt pour la protection des renseignements personnels, que la prise de la photo se fait toujours avec le consentement des passagers. Ils sont informés avant même que la photo se prenne.

Kamory Keita: Donc pour continuer, en fait, on se demande maintenant… OK, là on est en pleine phase de modernisation si j'ai bien compris. Il y a beaucoup de choses qui se mettent en place. Dans un futur proche, sinon, on va dire, à moyen terme, quels sont les développements que nous devons voir par rapport à la modernisation des services aux frontières? Ça peut être aussi bien dans l'aérien, le terrestre que le maritime ou le ferroviaire.

Maxime Jenkins-Lagueux: On est particulièrement intéressés à l'aéroport Montréal-Trudeau de faire part du nouveau projet de l'ASFC, étant donné que ça va permettre aux voyageurs de soumettre l'ensemble des questions qui sont présentement répondues via nos machines BIP. C'est-à-dire qu'on pourra produire une déclaration de tous les biens qu'ils ramènent au Canada, de soumettre leurs intentions d'immigration ou leur statut, et de soumettre l'information à l'ASFC avant d'arriver au Canada. Encore une fois, ça touche le principe que les gens peuvent faire ça dans le confort de leur foyer ou même alors qu'ils sont dans l'avion, en route vers le Canada, dans un contexte où ils se sentent en contrôle et où on allège un peu le stress et la nervosité de la frontière.

L'autre point très intéressant est que ça va améliorer les temps d'attente à la frontière qui, on sait, sont des pressions constantes avec l'augmentation des voyageurs. On a vu dans les dernières années qu'il y a eu une baisse du volume aérien étant donné la pandémie, mais on s'attend à ce que les volumes de voyage reprennent rapidement et de pouvoir utiliser l'information soumise à l'avance par les passagers va permettre d'avoir un traitement beaucoup plus efficace et de réduire le temps que les gens passent à attendre à la douane.

C'est important de mentionner que toutes les initiatives qui sont mises en place présentement à l'ASFC ne vont jamais compromettre la sécurité des frontières ni l'intégrité des frontières et que le développement de cette technologie vise à améliorer beaucoup l'expérience client, c'est-à-dire l'expérience des passagers à la frontière, mais aussi d'être capable d'augmenter l'efficience du travail des agents des services frontaliers tout en maintenant et même en augmentant le niveau de sécurité à la frontière.

Kamory Keita: Très intéressant, mais en parlant de la sécurité, oui, c'est vrai, avec la technologie, on s'entend que ça va aussi avec des gens qui fraudent la technologie. Donc je ne sais pas si vous pouvez nous élaborer quelque chose par rapport à la sécurité pour s'assurer que les données qui sont prises sur des personnes qui bien sûr donnent leur consentement, ne peuvent pas être exploitées à d'autres fins par des fraudeurs au niveau de la sécurité comme vous dites. Je ne sais pas si vous pouvez élaborer un peu plus dessus?

Maxime Jenkins-Lagueux: Dans le fond, toute information qui est ramassée et stockée par l'ASFC est faite sur un réseau qui est complètement sécuritaire et qui est très bien protégé. Tout ça en collaboration avec les partenaires de l'ASFC, entre autres au niveau de la protection des renseignements personnels et de la vie privée. Il y a également des dates de péremption sur les renseignements qu'on collecte, qui sont normalement de 6 ans pour la majorité des renseignements, ou ça peut être plus longtemps dans le cas, il y aurait des mesures d'application de la loi à la frontière ou des enquêtes en cours.

Kamory Keita: J'avoue que c'est très intéressant et je peux même rajouter que j'ai vu que, à la frontière terrestre, parce qu'il m'arrive souvent de voyager, d'aller aux États-Unis et tout, et j'ai vu qu'il y a certains agents qui se promènent avec des espèces de petites bornes qui scannent directement des passeports, ce qui fait que ça réduit un peu le flux de voyageurs ou des examens. Donc on arrive à la borne, ça se passe un peu plus rapidement. Donc j'imagine que ça fait partie des innovations qu'il y a eu en place et ce que je trouve assez positif dans tout ce que vous m'avez énoncé, c'est que quelque part, c'est un peu comme si vous vous adaptez à la réalité aujourd'hui de tout le monde. Aujourd'hui, tout le monde a un téléphone, tout le monde a accès à internet. Et aussi on a vu ça avec l'ArriveCAN. Tout le monde est à même de donner ses informations, que ce soit à la maison ou n'importe où il est, puisque tout le monde a accès à la technologie. Je veux dire, ça peut être un téléphone, ça peut être des ordinateurs ou quoi que ce soit, donc je trouve que c'est une belle innovation. Et puis on ne peut que vous encourager parce que des fois, on sait que la file peut être longue à l'aéroport, et puis c'est fatigant. Attendre après de longs voyages.

Donc ceci met fin aujourd'hui à notre beau balado, je dirais. Et puis je vous remercie pour votre présence. Je vous remercie d'avoir éclairé tous nos voyageurs sur tout ce qui se passe pour améliorer les services aux voyageurs.

Épisode 01 : Chiens détecteurs

Apprenez-en davantage sur ce que cela représente que de travailler avec des chiens détecteurs à l'Agence des services frontaliers du Canada.

Le
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Transcription

Kamory Keita: Bonjour et bienvenue à @FrontièreCan, un balado qui offre un aperçu des méthodes de travail de l'Agence des services frontaliers du Canada pour protéger et améliorer la vie des Canadiens et des voyageurs qui traversent la frontière du pays. Je suis votre animateur Kamory Keita.

Nous tenons à souligner que nous enregistrons cet épisode sur un territoire autochtone qui n'a jamais été cédé. Nous reconnaissons les nations Abénakis, Haudenosaunee, Huron-Wendat et Kanien'héhá: ka comme gardiennes des terres et des eaux sur lesquelles nous nous réunissons aujourd'hui. Montréal est historiquement connue comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations et aujourd'hui, une population autochtone diversifiée y réside. C'est dans le respect des liens avec le passé, le présent et l'avenir que nous reconnaissons les relations continues entre les peuples autochtones et notre communauté.

Bonjour et bienvenue dans le balado de la @FrontièreCan. Je suis Keita Kamory, et je serai votre animateur pour ce balado. Aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet très passionnant : les chiens détecteurs dans l'Agence des Services Frontaliers. Nous avons en notre compagnie M. Ryan Gamble, qui est maître-chien, et M. Jean Brochu, qui est le superviseur des programmes de formation des chiens détecteurs à Rigaud. Bonjour à vous deux et merci pour votre présence.

Jean Brochu: Bonjour. C'est un plaisir d'être ici.

Kamory Keita: Bonjour Ryan.

Ryan Gamble: Bonjour. Comment ça va?

Kamory Keita: Aujourd'hui, on parle des chiens détecteurs. Mais la première des questions que je me pose, c'est pourquoi le chien, parmi tous les animaux domestiques qui existent sur la Terre?

Jean Brochu: Évidemment, le chien a un des odorats les plus développés dans le monde animal. Et puis une deuxième raison, c'est que parmi les chiens, il y a des races, plus spécifiquement donc, qui ont un instinct de chasse au niveau du désir de chasser, de rapporter naturellement, comparativement à d'autres races.

Kamory Keita: Maintenant, ma question, c'est comment vous recrutez vos chiens pour le cadre du travail?

Jean Brochu: Comment qu’on recrute nos chien? Comme je l'ai dit tantôt, il y a des races de chiens qui ont les habiletés de chasse plus que d'autres. Donc, l'Agence des Services Frontaliers favorise les races de chasse telles que le labrador retriever, le golden retriever, le Chesapeake Bay retriever… Toutes des lignées de chiens de chasse, qui ont un désir de chasse inné en eux, et c'est une des caractéristiques qu'on regarde principalement, avant même d'aller voir un chien. On fait de petits tests, de petites vérifications au niveau de sa socialisation, que le chien n'a pas d'agressivité, que le chien a une belle agilité, que le chien n'a pas peur de l'humain, qu'il y a été exposé dans son jeune âge, dans son adolescence, pour bien réagir dans tous les contextes. S'il se rend juste qu'à faire une formation avec un maître.

Kamory Keita: Donc, si j'ai bien compris, il y a des chiens qui sont faits pour le travail en fait, et qui aiment ce type de travail, c'est bien ça?

Jean Brochu: Exactement. Comme les races que j'ai citées tantôt, lorsque le chien a un désir de rapporter naturellement, un désir de chasser, ça c'est un des critères et on voit avec les autres jusqu'au moment de le ramener au centre.

Kamory Keita: Maintenant, est-ce que vous pouvez nous dire comment se passe la formation du chien?

Jean Brochu: Juste un petit peu avant la formation de chien, il y a un examen rigoureux qui se fait en clinique vétérinaire. Donc on radiographie les hanches, pour savoir s'il a une dysplasie des hanches, on fait un bilan sanguin, voir s'il y a des maladies potentielles au niveau de son sang. Et on fait aussi un examen général, s'il n'y a pas de malformation ou ou quelconque. Ça, c'est primordial avant qu'on commence la formation. La formation commence dès qu'on le voit, donc avant qu'on l'amène au centre, on fait une bonne vérification qu'il réponde au moins aux critères de base. Mais une fois au centre, on se met à l'emmener dans les environnements réels de travail, donc on l'amène à l'aéroport Montréal-Trudeau, on l'amène à des bureaux terrestres, on l'amène au port de Montréal voir comment il se compose avec les bruits et les différentes distractions dans différents types d'environnements. Et évidemment, lorsque l'entraînement va avancer, il faut que le chien demeure toujours confortable dans tous ces environnements et reproduit un peu ce qu'on a vu à la base, quand on a évalué le chien chez son propriétaire ou chez l'éleveur.

Kamory Keita: Et à partir de quel âge vous prenez les chiens?

Jean Brochu: Les chiens comme l'humain, c'est… Il y en a qui maturent plus rapidement que d'autres. Donc l'âge varie entre 8-9 mois et allant jusqu'à 2 ans et demi, 3 ans maximum. Parce qu' évidemment, après l'entraînement, on veut que le chien ait une durée de vie de travail raisonnable, acceptable, donc ça peut varier entre ces âges-là. Et puis, comme j'ai dit tantôt, il n'y a pas un chien qui mature pareil, c'est spécifique à chaque chien.

Kamory Keita: Et combien de temps dure la formation?

Jean Brochu: Une fois que le pré-entraînement est fait, qui est de 2 à 4 mois, 5 mois, l'entraînement de base comme Ryan a subi, c'est 10 semaines. 10 semaines, c'est pour une nouvelle équipe, donc nouveau maître, nouveau chien, et deux semaines d'attente. Pour une équipe qui a un chien de remplacement lorsque le chien est retiré ou que le chien a une condition médicale ou un souci au niveau de la performance - parfois le chien est remplacé. On appelle ça une formation de remplacement. Dans ce cas, c'est une formation de 5 semaines parce que le maître-chien a toutes les notions de base, tous les concepts, principes et philosophies d'entraînement.

Kamory Keita: C'est intéressant qu'on revienne maintenant à l'humain. Vous avez mentionné les maîtres chiens. Donc Ryan, ça c'est votre domaine d'expertise. Comment on devient maître-chien?

Ryan Gamble: Pour moi, dans mon expérience, j'avais appliqué sur un concours qui se passe dans la porte d'entrée, donc il fallait que je fasse une lettre, un résumé, pourquoi que je voulais être maître-chien. Après ça, j'ai assisté à une entrevue. Comme maître-chien, il faut être confiant et confortable de parler devant du monde comme ici aujourd'hui parce qu'une partie de notre travail c'est d'informer le monde. Donc quand on fait des démonstrations, c'est sûr que tout le monde veut voir le chien mais c'est aussi important que nous, on informe le monde de qui on parle. Après ça, je pense que la partie du concours qui stresse le monde, le plus souvent, c'est… Il y a deux jours d'essai, on va dire, qui se passent au collège, où les entraîneurs comme Jean et son équipe nous évaluent comme candidats pour voir si on a des qualifications pour être maître-chien. Ce sont deux jours extrêmement intenses. Je pense que beaucoup de monde ne s'attendent pas à qu'est-ce qu'ils embarquent, mais après ces deux jours, je pense qu'on a une bonne compréhension de ce qu'est être un maître-chien. Après que tout ça est fait, s'ils jugent que, oui, vous avez les qualifications pour être maître-chien, il ne vous reste plus qu'à attendre la porte d'entrée pour être choisi pour être maître-chien. Donc ça, c'est le processus dans lequel je me suis embarqué. Après ça, comme Jean l'a dit, ce sont les deux semaines qui commencent, et ça, c'est encore plus intense que les deux jours. Donc ça ressemble à peu près à ça.

Kamory Keita: Si j'ai bien compris, ça prend déjà de la passion pour être maître-chien, pour faire ce type de travail, parce que ça peut être éprouvant. Mais si on aime ce travail, c'est comme une récompense personnelle. Donc maintenant, on a parlé des qualifications, donc je me demande c'est quoi les qualités qu'un maître-chien doit avoir?

Ryan Gamble: Je pense qu'une des qualités qu'un maître-chien doit avoir, c'est quelqu'un qui est athlétique, quelqu'un qui est capable de bouger avec le chien pour exemple, si on est pas - si on bouge pas assez avec le chien, il peut trouver sa place durant la fouille, donc il ne travaillera pas à son potentiel mais si on est engagé avec le chien, on court avec le chien, c'est sûr qu' il va être plus engagé avec nous, plus intéressé dans la fouille et va travailler mieux. Une autre qualité que je pense qu'il faut avoir, c'est de ne pas être trop perfectionniste. Et quand je dis ça, c'est si mettons qu'on fait une fouille et ça va mal, ou de notre avis, ça va mal, on n'a pas vraiment le temps de réfléchir et dire "j'aurais dû faire ceci, j'aurais dû faire ça" parce qu'on ne veut pas que ça continue dans la prochaine fouille. Donc si on réalise que oui, ça a mal été, on peut réfléchir, "Qu'est ce que je peux faire mieux? Qu'est ce que je vais faire mieux la prochaine fois pour améliorer et en fait exécuter dans la prochaine fouille", c'est à notre avantage.

Kamory Keita: Pour du peu que je connais des chiens, ce sont des animaux qui sont très actifs, qui aiment beaucoup jouer. Je me demande, est-ce que jouer et travailler, c'est deux choses qui peuvent être combinées ensemble? Là, je veux m'adresser à Jean. Quelle est la place du jeu dans la formation avec les chiens?

Jean Brochu: Mais c'est drôle que tu me poses cette question-là parce que le jeu doit avoir sa place. Ça fait drôle de dire, comme tu le dis "je travaille", mais le jeu, c'est un travail. Il faut vraiment bien maîtriser ce concept parce que quand ce n'est plus un jeu, c'est là que le chien n'apprendra pas. On utilise cette force là à notre avantage en faisant la sélection du chien, d'avoir un chien qui aime jouer, un chien qui revient à toi, il lâche la balle à tes pieds et en veut encore plus. De l'un, à la sélection, de l'autre, à son apprentissage et ensuite bien fusionné au bon maître, qui comprend bien ces concepts-là. Nous, on donne un morceau ou bloc Lego à la fois lorsque la formation évolue, de une semaine, à deux semaines. Et le maître, il l'applique correctement dans son jeu. Et quand je dis bien le jeu, il faut que ça demeure un jeu. Il faut qu'il y ait beaucoup d'enthousiasme, de timing. C'est très, très, très important parce que le chien va répéter un comportement qu'il a fait de bien, qui a été récompensé dans la seconde. Il va avoir tendance à répéter ce réflexe donc ça devient une mémoire musculaire pour lui et devient rapidement un instinct naturel.

Kamory Keita: Ça c'est très intéressant. Donc si j'ai bien compris, le jeu est essentiel dans la formation des chiens

Jean Brochu: Le jeu, c'est essentiel. C'est une des capacités, des aptitudes qu'on évalue dans les deux jours, comme Ryan l'a mentionné tantôt. S'il y a quelqu'un qui vient pour un - deux jours et il ne peut pas comprendre ce concept-là, il ne peut pas nous démontrer qu'il est capable d'appliquer ce concept-là, mais il ne fera pas un bon maître-chien. Il faut que ça soit quelqu'un qui est capable de démontrer d'être impliqué avec son chien parce que c'est une équipe. Le chien dépend parfois du maître et le maître dépend évidemment du chien pour déceler les odeurs entraînées. Mais c'est une conjonction. Les deux ensemble, il faut qu'ils travaillent ensemble. On appelle ça être capable de danser avec son chien lorsque tu fais une fouille. Évidemment, comme Ryan dit, il faut que le maître-chien ait une certaine dextérité, une certaine coordination pour bien couvrir les fouilles qu'il va faire, que ce soit un véhicule, autour d'un carrousel, un avion, il faut que ça soit fluide.

Kamory Keita: C'est bien intéressant. Maintenant, je me dis, vous avez plusieurs chiens dans votre centre. Comment vous vous dites que ce chien, il va bien avec Ryan? Comment vous jumelez le chien et le maître-chien? Sur quoi vous vous basez?

Jean Brochu: Évidemment, on a un dossier sur le chien et on a un dossier sur le maître-chien parce que le maître-chien, précédemment, avant qu'il ne vienne pour une formation, il est venu 2 jours, donc on connaît ses forces, ses habiletés. On sait où il va travailler, dans quel environnement de travail il va travailler. Et nous, au centre de formation, on a tous les chiens, donc on sait la race, on sait la grosseur du chien, on sait sa capacité, donc on fait un jumelage. Si le chien est plus petit, il va avoir tendance probablement à aller à une frontière, où il va devoir fouiller des endroits plus restreints comme des camions, des véhicules, des espaces un peu plus serrés d'un cargo, dans une cargaison. Si un chien est plus élancé et plus haut sur pattes, on va le jumeler probablement avec une personne dans un aéroportuaire où la contrebande pourrait être dissimulée sur la personne.

Kamory Keita: D'accord. Mais vous m'avez parlé de fouille, maintenant, là, je vais revenir à Ryan, certainement. Ma question c'est, on parle du chien détecteur aujourd'hui, mais qu'est-ce que détecte le chien? Est-ce que vous pouvez me dire quelque chose dessus?

Ryan Gamble: Oui. Les chiens que l'agence emploie ont trois profils, on pourrait dire. Moi, ma chienne Indy détecte drogues, armes à feu. On a aussi des chiens qui détectent des produits de l'agriculture, comme le bœuf, le porc, les produits laitiers. Et aussi je pense, un des plus intéressant, c'est le chien qui détecte l'argent. Pour moi, c'est un des plus intéressant parce que le monde ils vont dire souvent "je veux avoir ce chien-là chez nous".

Kamory Keita: Donc maintenant est-ce que vous pouvez me dire par exemple sur une journée, c'est quoi le travail du chien et du maître-chien? Expliquez-moi un peu une journée typique d'un chien et de son maître.

Ryan Gamble: Donc la première chose que je vais faire, c'est je vais chercher ma liste de vols. Donc avec ma liste de vols, je veux voir quel vol arrive à quelle heure et je vais essayer de faire un schedule basé sur ça. Donc c'est sûr qu'il y a certains vols qui sont plus intéressants pour moi, un chien drogues, armes à feu, que d'autres. Après ça, je dois coordonner avec des équipes à l'aéroport pour travailler avec moi. Tout le monde sait qu'on est toujours plus forts en équipe. Donc si j'ai du support alentour de moi, - maintenant, j'ai une indication où je veux qu'un autre aussi ouvre une valise, j'ai quelqu'un là avec moi et je peux continuer ma fouille avec Indy. Qu'est ce que je cherche dans une journée? A l'aéroport, il y a beaucoup de personnes autour du carrousel, des bagages, des avions, des entrepôts de cargos. De temps en temps, de la poste aussi. Donc vraiment, j'ai beaucoup dans une journée pour me garder occupé.

Kamory Keita: Ryan, merci pour ton explication. Ce que je me demandais c'est des fois j'imagine qu'il t'arrive de changer de place de travail, d'environnement de travail. Est-ce que le chien te suit ou comment ça se passe?

Ryan Gamble: Oui, dans ma région, je travaille beaucoup à l'aéroport, mais je pourrais aussi être appelé dans un environnement cargo. Aussi environnement postal.

Jean Brochu: Si je peux complémenter ce que Ryan vient de dire, pour les chiens, l'environnement terrestre, eux aussi il faut qu'ils demeurent versatiles. Donc dans l'entraînement on habitude le chien à faire des véhicules, à travailler à l'aéroport, des entrepôts au postal. Donc le chien peut être appelé à travailler tout dépendamment des besoins de sa région pour être à la disponibilité des opérations, à la disponibilité des agents qui font des vérifications dans tous les modes de transport.

Kamory Keita: Donc, pour résumer, dans toutes les places, on peut avoir des chiens détecteurs?

Jean Brochu: Exactement, même si un chien n'est pas spécifiquement assigné à un endroit, il y a un protocole ou une entente parmi les bureaux pour faire appel aux services des chiens. Comme j'ai dit tantôt, le chien demeure un outil efficace pour l'examen des marchandises, la rapidité et c'est une façon très intrusive de faire la recherche de la contrebande sur laquelle il est entraîné.

Kamory Keita: C'est très intéressant et je sais que chacun vit en fonction des humeurs du jour. Nos journées peuvent être différentes selon notre humeur, même si on doit garder le même travail. Maintenant au niveau du chien, est-ce qu'il y a une répercussion de l'humeur de son maître sur lui dans le travail qu'il fait au quotidien?

Jean Brochu: Évidemment, le chien ressent les hauts et les bas de son maître. C'est évident. Je peux faire une comparaison avec ça. C'est si je travaille avec un collègue officier et on a tout le temps eu les mêmes sortes d'humeur pendant le dernier mois qu'on était demandés à travailler ensemble et un bon matin je me lève, j'ai des problèmes personnels. Je rentre dans le véhicule d'une façon différente, je lâche un soupir et je ferme la porte du véhicule plus fort que les journées précédentes. Si tu peux te mettre dans les souliers de cet agent-là, c'est sûr que tu vas te demander ce qui se passe. Mais ce n'est pas indifférent pour le chien. Si j'embarque dans le camion et le chien dans sa cage juste à l'arrière de mon siège, et je lâche un soupir et je parle à moi-même, et je n'ai pas fait ça les journées précédentes, le chien va anticiper : "Mais c'est quoi qu'il se passe? Il n'est pas à son normal, il y a une tension dans l'air". Donc c'est très important. Ce sont des choses sur lesquelles on éduque les nouveaux maîtres dans la première semaine de leur formation, pour qu'ils comprennent ces principes-là. C'est une équipe et c'est un membre important de l'équipe, le maître, parce qu'il connaît tous les petits principes. Il connaît les effets négatifs comme les effets positifs que ça peut avoir sur le chien. Donc de fil en aiguille, Si tu n'as pas une prise de conscience de comment tu es et de tes agissements, mais ça peut avoir des effets négatifs sur l'équipe.

Kamory Keita: La question que je me pose en fait aujourd'hui dans votre environnement de travail, monsieur Jean Brochu, quels sont les défis que vous vivez au centre? Et par la suite, je demanderai la même question à Ryan. Quels sont les défis qu'il vit dans son environnement de travail avec son chien?

Jean Brochu: Donc, il y a trois principaux défis qui me viennent à l'esprit au sein de la formation des chiens détecteurs. Le premier, c'est d'avoir une équipe de formateurs soudée, un équipe qui travaille bien ensemble, une équipe qui applique bien les principes d'apprentissage et transmet bien la passion de devenir un futur maître de chien. Le deuxième, c'est de sélectionner des bons chiens de travail, des chiens qui ont le désir, des chiens qui ont les bonnes aptitudes pour faire un bon chien détecteur. Et la troisième, évidemment, c'est de trouver la bonne personne. La personne qui applique pour les bonnes raisons. la personne qui est dédiée à devenir un maître de chien, à être disponible pour tous les agents des services frontaliers, à les aider dans leurs examens et dans leurs fouilles qu'ils ont à faire au quotidien.

Kamory Keita: Ryan, qu'est-ce que vous pouvez nous dire?

Ryan Gamble: Pour moi, je pense qu'un des plus gros défis, c'est de communiquer avec le chien. Le chien a ses propres idées, propres pensées. On ne peut pas lui demander "Pourquoi vous avez fait ci?", "Pourquoi que vous avez fait ça?". Tout est basé sur l'interprétation. Donc, pour moi, c'est un des plus gros défis que je réalise dans une journée.

Kamory Keita: Oui, en gros, le problème de communication avec le chien, qui n'est pas basée sur la parole mais plus sur l'observation. C'est bien ça?

Ryan Gamble: C'est bien ça.

Kamory Keita: Très intéressant. Je me demande en fait, un chien, il n'a pas le même âge que les humains. Mais un chien travaille combien de temps? Il peut travailler jusqu'à quel âge?

Ryan Gamble: Ça dépend du chien. Ils vont prendre leur retraite sur leur 11ᵉ fête, mais ça peut être avant, dépendamment de la condition physique et de la performance.

Kamory Keita: D'accord. Maintenant, on va aller sur le plan du recrutement. Par exemple, si il y a quelqu'un qui est intéressé pour être maître-chien, qu'est ce que vous pouvez lui dire, le conseiller? Je vais m'adresser à Jean, et par la suite Ryan va nous donner son avis aussi.

Jean Brochu: Le meilleur conseil que je peux faire, c'est pour quelqu'un qui serait intéressé par un poste de maître-chien, c'est de faire ses recherches, de faire ses devoirs. Parce qu'il ne s'agit pas juste de devenir maître d'un chien. Il y a tout un ensemble à ça parce que ça va changer évidemment ta vie personnelle, tes habitudes de vie. Donc, s'il pourrait parler à un maître-chien à l'intérieur de sa région, appeler quelqu'un au centre de formation pour se renseigner davantage sur ce qu'englobe le travail d'un maître-chien. Parce que comme je dis tout le temps, c'est comme devenir papa, maman d'un bébé et le chien, évidemment, a des besoins essentiels, des besoin d'encadrement, donc c'est important de savoir, "c'est juste, ce n'est pas juste" le fait de promener un chien du point A au point B, puis le mettre dans ton camion, puis retourner à la maison. Il y a tout un aspect dont on pourrait parler en long et en large, mais je dois laisser plus particulièrement Ryan rentrer un peu dans ce qui l'a attiré personnellement, ce qu'il a vécu. Il a vécu des expériences. Ce n'est pas juste de la gloire, il y a beaucoup de behind the scenes qui doivent être connus des appliquants.

Kamory Keita: Ryan, qu'est-ce que vous pouvez nous donner comme avis ou conseil? Moi qui serai futur maître-chien?

Ryan Gamble: Dans mon avis, ça serait d'apprendre un intérêt dans le programme. Donc si vous, maintenant comme officier, vous avez une référence de chien, que ça soit drogue, arme à feu, argent ou AVA, c'est vraiment prendre le temps de faire un bon examen et de communiquer avec le maître ce que vous avez trouvé sur la personne ou dans la valise.

Kamory Keita: C'est très intéressant. Je vais essayer de résumer un peu. Ça a été un sujet très, très amusant, très édifiant. J'ai appris beaucoup sur les chiens. Donc ce qu'on a tous entendu aujourd'hui, c'est que les chiens ont un sens de l'odorat très, très développé dont l'agence se sert aujourd'hui pour détecter et saisir des produits prohibés qui arrivent à nos frontières. Donc le chien prend aujourd'hui une très, très grande utilité dans le travail d'un agent des services frontaliers. Par la suite, on a appris aujourd'hui que l'essentiel du travail du chien est basé sur l'amusement, sur le jeu. C'est quelque chose qu'on n'aurait pas soupçonné, mais qui est très édifiant aujourd'hui. On sait aujourd'hui que le chien et son maître, en fait, doivent avoir une sorte de complémentarité. C'est beaucoup basé sur l'observation de l'un et de l'autre, parce que le chien peut ressentir l'état de son maître et le maître doit savoir interpréter tous les gestes de son chien. Donc sur ce, je vais remercier Monsieur Jean Brochu et M. Ryan Gamble. Ceci mettra fin à notre balado du jour. Merci, et je vous souhaite une bonne journée à tout le monde. Merci aux auditeurs.

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