Violence fondée sur le sexe : principes directeurs et engagements
De : l'Agence des services frontaliers du Canada
Sur cette page
- Portée des principes directeurs
- Définir la violence fondée sur le sexe
- Objectif des principes directeurs et engagements
- Principes directeurs
- Engagements
- Liens connexes
Portée des principes directeurs
Les principes directeurs et les engagements confirment la résolution de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) à reconnaître et à prendre en compte les considérations liées à la violence fondée sur le sexe (VFS) dans ses politiques, ses programmes et ses responsabilités opérationnelles au titre de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR).
L’objectif global est de faire en sorte que les employés de l’ASFC appliquent une perspective axée sur l’équité et les droits de la personne à leurs activités d’exécution de la loi en matière d’immigration, et utilisent des approches qui sont axées sur les victimes et qui tiennent compte des traumatismes pour améliorer la sécurité des victimes et des survivants de VFSNote de bas de page 1.
Dans l’exercice des responsabilités en vertu de la LIPR ainsi que des règlements administrés et appliqués au titre de cette lois, les employés sont guidés par la jurisprudence et la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que par les lignes directrices, les formations et les politiques internes de l’ASFC, y compris les principes directeurs et les engagements.
Les principes directeurs et les engagements fournissent un cadre de haut niveau devant donner lieu aux changements subséquents aux lignes directrices, à la formation, aux politiques et aux opérations, qui appuieront la mise en œuvre des considérations liées à la VFS au sein de l’ASFC.
Définir la violence fondée sur le sexe
La VFS est une forme de violence commise contre une personne en raison de son sexe, de son expression de genre, de son identité de genre ou de son genre perçu, et constitue une violation des droits de la personne. Cette violence prend de nombreuses formes, y compris les abus physiques, financiers, sexuels, ainsi que la maltraitance émotionnelle (psychologique)VFSNote de bas de page 2.
La VFS comprend, sans toutefois s’y limiter, la traite de personnes, la violence sexuelle, la violence familiale, la violence conjugale intime et la violence contre les deux esprits, les lesbiennes, les gais, les bisexuels, les transgenres, les queers, les intersexués, et d’autres personnes de diversité sexuelle et de genre (2ELGBTQI+)VFSNote de bas de page 3.
Objectif des principes directeurs et des engagements
Les principes directeurs et les engagements sont conformes au mandat général de l’ASFC, qui est de fournir des services frontaliers intégrés qui appuient les priorités en matière de sécurité nationale et de sécurité publique tout en facilitant la libre circulation des personnes et des marchandises admissibles, y compris les aliments, les plantes et les animaux. Il ne modifie pas les pouvoirs juridiques existants.
Les principes directeurs visent à :
- veiller à ce que les personnes soient traitées avec dignité, respect et uniformité pendant les interactions avec les employés de l’ASFC;
- éviter de victimiser ou de traumatiser de nouveau les personnes qui ont vécu la VFS ou qui risquent d’y être exposées;
- équilibrer les programmes responsables de l’immigration tout en respectant les droits de la personne et en protégeant les victimes et les survivants de la VFS.
Ces efforts stratégiques s’harmonisent avec les objectifs suivants du gouvernement du Canada :
- Engagements pris dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre la traite de personnes en vue de peaufiner les cadres politiques, législatifs et réglementaires pertinents pour l’application de la loi en matière d’immigration, afin de réduire au minimum le risque de victimisation supplémentaire par inadvertance des personnes qui ont vécu la VFS.
- Mise en œuvre et résultats prévus du Plan d’action national du Canada pour mettre fin à la VFS.
- Déclarations dans les discours du Trône de 2019 et de 2021 concernant la fin de la VFS.
- Attentes stipulées dans la lettre de mandat de l’ASFC en appui au plan global du gouvernement fédéral pour lutter contre la VFS.
Mesures prises dans le cadre du Plan d’action 2ELGBTQI+ pour corriger les inégalités auxquelles sont confrontées les personnes et les collectivités 2ELGBTQI+.
Principes directeurs
L’ASFC s’est engagée à soutenir les victimes et les survivants de VFS dans ses politiques, ses programmes et ses responsabilités opérationnelles en vertu de la LIPR.
L’ASFC reconnaît que :
- Chacun a le droit de vivre à l’abri de la violence, comme le prévoient la Charte canadienne des droits et libertés et la Déclaration des Nations Unies sur les droits de la personne.
- De nombreuses personnes au Canada et dans le monde ont subi des actes de violence et subissent de la violence chaque jour en raison de leurs caractéristiques sexuelles, de leur sexe, de leur identité sexuelle, de leur expression sexuelle ou de la façon dont leur genre est perçu par d’autres.
- Les perceptions conventionnelles entourant les rôles et les normes liés au genre ont créé des scénarios sociétaux et culturels sur la façon dont les gens peuvent et doivent se comporter, et le fait d’aller à l’encontre des attentes liées au rôle sexué peut engendrer des menaces personnelles, identitaires et systémiques.
- Les personnes qui s’identifient comme des femmes et des filles continuent d’être les principales victimes et survivants de la VFS.
- Certaines populations sont plus exposées au risque de violence en raison d’une oppression historique et continuelle, notamment, le sexisme, la misogynie, l’homophobie, la transphobie, le colonialisme, l’âgisme, le classisme, le racisme et le capacitisme.
- Bien que n’importe qui puisse faire l’expérience de la VFS, l’incidence de celle ci varie selon l’intersection de deux ou plusieurs facteurs identitairesNote de bas de page 4 et augmente le risque et la vulnérabilité d’une personne à la violence.
- Certaines populations qui sont à risque de VFS ou mal desservies lorsqu’elles subissent la VFS comprennent :
- les femmes et les filles autochtones;
- les femmes noires et racialisées;
- les femmes migrantes et réfugiées;
- les personnes 2ELGBTQI+;
- les personnes handicapées;
- les femmes vivant dans les collectivités nordiques, rurales et éloignées.
- Les femmes migrantes et réfugiées sont confrontées à des obstacles uniques à la déclaration de VFS, y compris la crainte d’être expulsées; la connaissance limitée des lois, des droits et des services; les barrières linguistiques; l’insécurité économique; l’isolement social; et le manque de services adaptés à la culture.
- Bien que la sensibilisation et la sécurité culturelle doivent être prises en compte lors des interactions avec les victimes et les survivants, la VFS n’est acceptable dans aucune culture.
- La pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation des taux de certaines formes de VFS et amplifié les inégalités systémiques, en particulier celles auxquelles sont confrontées les femmes autochtones, noires et racialisées.
- La violence sexiste est un obstacle majeur à l’expression de la liberté individuelle et au développement social et collectif; elle est l’une des violations les plus répandues et les plus odieuses des droits de l’homme.
- La violence peut avoir des effets néfastes et durables sur la santé, la société et l’économie, qui s’étendent sur plusieurs générations et qui mènent souvent à des cycles de violence et d’abus au sein des familles et parfois dans des communautés entières.
- Les victimes et les survivants ne peuvent pas s’identifier comme victime ou comme survivant et peuvent hésiter à faire part de leur histoire ou encore à signaler des crimes en raison de la crainte réelle ou perçue de représailles, de la méfiance, de la stigmatisation ou de la honte (blâme de la victime) au sein de la famille, de la communauté, de la culture et des établissements.
- Le traumatisme n’est pas un événement distinct, mais plutôt une expérience qui façonne l’identité d’une personne.
- La violence et les traumatismes sont vécus de façon individualisée et auront des répercussions différentes selon les facteurs d’identité, la situation socioéconomique, l’accès aux soutiens et aux ressources, et d’autres facteurs.
- Le processus de reconnaissance et d’acceptation de l’expérience de VFS par une personne peut être graduel et non linéaire.
- Une approche axée sur la victime et tenant compte des traumatismes est un élément fondamental des principes directeurs de l’ASFC sur la VFS.
Engagements
Conformément aux principes directeurs, l’ASFC s’est engagée à ce qui suit dans son travail d’exécution de la loi en matière d’immigration:
- Sensibiliser davantage les gens aux questions de VFS lorsqu’ils envisagent des mesures d’exécution de la loi et prennent des décisions liées à la détermination de l’admissibilité et à l’entrée au Canada afin de répondre aux besoins fondamentaux et de protection des victimes et des survivants le plus tôt possible.
- Éviter de traumatiser, même involontairement, les victimes et les survivants en veillant à ce que les facteurs liés à la VFS soient pris en compte.
- Intégrer une approche axée sur la victime et tenant compte des traumatismes tout au long de la formation pertinente ainsi que dans les politiques, les manuels de programme et les lignes directrices opérationnelles.
- Être sensible aux préjudices liés à l’exécution des lois sur l’immigration, ainsi qu’à la vulnérabilité d’une personne lorsqu’il s’agit de prendre des décisions concernant la détention et la mise en liberté.
- Améliorer continuellement l’enrichissement des politiques par la sensibilisation des intervenants et la mobilisation des experts sur les besoins de ceux qui vivent la VFS.
- Éviter les stéréotypes, les généralisations ou les hypothèses sur les victimes et les survivants de la VFS; il n’y a pas de comportement typique.
- Traiter toutes les personnes avec dignité et respect. Conformément à la Loi canadienne sur les droits de la personne, la discrimination est interdite pour les motifs suivants : race, origine nationale ou ethnique, couleur, religion, âge, sexe, orientation sexuelle, identité ou expression de genre, état matrimonial, situation familiale, caractéristiques génétiques, invalidité et condamnation avec pardon ou casier judiciaire suspendu.
Liens connexes
- Le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe
- La violence fondée sur le sexe - Femmes et Égalité des genres Canada
- Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes 2019-2024
- Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés
- Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés
- Le Plan d'action fédéral 2ELGBTQI+
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