Énoncé des motifs — Décision rendue dans un réexamen relatif à l’expiration : Concentrations de silicium-métal (SM 2024 ER)
D’une décision rendue dans un réexamen relatif à l’expiration en vertu de l’alinéa 76.03(7)a) de la Loi sur les mesures spéciales d’importation concernant le silicium-métal originaire ou exporté de la République populaire de Chine.
Décision
Ottawa, le
Le 21 novembre 2024, conformément à l’alinéa 76.03(7)a) de la Loi sur les mesures spéciales d’importation, l’Agence des services frontaliers du Canada a décidé que l’expiration de l’ordonnance rendue par le Tribunal canadien du commerce extérieur le 22 août 2019 dans le réexamen relatif à l’expiration RR-2018-003 causerait vraisemblablement :
- la poursuite ou la reprise du dumping de telles marchandises originaires ou exportées de la Chine; et
- la poursuite ou la reprise du subventionnement de telles marchandises originaires ou exportées de la Chine.
Sur cette page
Résumé
[1] Le 24 juin 2024, conformément au paragraphe 76.03(1) de la Loi sur les mesures spéciales d’importation (LMSI), le Tribunal canadien du commerce extérieur (TCCE) a ouvert un réexamen relatif à l’expiration de son ordonnance rendue le 22 août 2019 à l’issue du réexamen relatif à l’expiration RR-2018-003 concernant le dumping et le subventionnement de certaines concentrations de silicium-métal originaires ou exportées de la République populaire de Chine (Chine).
[2] Par suite de l’avis de réexamen relatif à l’expiration du TCCE, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a ouvert le 25 juin 2024, conformément à l’alinéa 76.03(7)a) de la LMSI, une enquête pour établir si l’expiration de l’ordonnance causerait vraisemblablement la poursuite ou la reprise du dumping et/ou du subventionnement des marchandises.
[3] L’ASFC a reçu une réponse à son questionnaire de réexamen relatif à l’expiration (QRE) pour producteurs canadiens de Québec Silicon Limited Partnership (« QSLP ») et de Ferroglobe Canada ULC (« Ferroglobe Canada »), appelés collectivement « Québec SiliconNote de bas de page 1 ». Québec Silicon, le seul producteur de silicium-métal au Canada, est aussi appelé « le producteur canadien » dans le présent Énoncé des motifs. Dans ses exposés, Québec Silicon a exprimé le point de vue que la poursuite ou la reprise du dumping et du subventionnement du silicium-métal de la Chine est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire.
[4] L’ASFC a reçu une réponse à son QRE pour importateurs canadiens de Rio Tinto Alcan Inc. (« RTANote de bas de page 2 »), un acheteur et utilisateur final de silicium-métal en cause et non en cause. Dans ses réponses au QRE, RTA a exprimé le point de vue que la reprise du dumping et du subventionnement des marchandises en cause de la Chine n’est pas vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire.
[5] L’ASFC a reçu des observations de William Rowland Americas LP (« William Rowland »), un importateur des marchandises en cause. Dans ses observations, William Rowland étoffe son point de vue que la poursuite du dumping et du subventionnement des marchandises en cause est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire.
[6] L’ASFC n’a pas reçu de réponse à son QRE pour exportateurs.
[7] L’ASFC n’a pas reçu de réponse à son QRE pour gouvernements étrangers du gouvernement de la Chine.
[8] En plus de répondre au QRE, Québec SiliconNote de bas de page 3 a présenté des renseignements supplémentaires avant la clôture du dossier. L’ASFC a aussi reçu un mémoire de Québec SiliconNote de bas de page 4. Dans son mémoire, le producteur canadien étoffe son point de vue que la poursuite ou la reprise du dumping et du subventionnement de certaines concentrations de silicium-métal de la Chine est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE est annulée.
[9] L’analyse de l’information au dossier administratif indique que la poursuite ou la reprise du dumping au Canada du silicium-métal de la Chine est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire. Cette analyse repose sur les facteurs suivants :
- la capacité de production excédentaire de silicium-métal en Chine;
- le volume de production et la dépendance à l’exportation de la Chine pour composer avec la suroffre de silicium-métal sur le marché chinois;
- les récentes données sur les prix qui semblent indiquer que les exportateurs chinois vendent à des prix bas et peut-être sous-évalués sur d’autres marchés, et bien en deçà des prix à l’importation canadiens;
- les volumes négligeables d’importations de marchandises en cause au Canada, malgré le fait que les exportateurs coopératifs aient des valeurs normales fondées sur les prix courants;
- et les mesures antidumping au Canada et ailleurs à l’endroit du silicium-métal de la Chine.
[10] L’analyse de l’information au dossier administratif indique que la poursuite ou la reprise du subventionnement du silicium-métal de la Chine est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire. Cette analyse repose sur les facteurs suivants :
- l’offre continue de programmes de subvention aux producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine;
- et la propension du gouvernement de la Chine à subventionner une variété de marchandises importées au Canada ainsi que le silicium-métal produit en Chine et exporté vers d’autres marchés.
[11] C’est pourquoi, après étude des renseignements pertinents au dossier, et conformément à l’alinéa 76.03(7)a) de la LMSI, l’ASFC a décidé le 21 novembre 2024 que l’expiration de l’ordonnance du TCCE à l’endroit du silicium-métal causerait vraisemblablement la poursuite ou la reprise du dumping et du subventionnement des marchandises de la Chine.
ContexteNote de bas de page 5
[12] Le 22 avril 2013, à la suite d’une plainte déposée par Québec Silicon Limited Partnership et sa filiale, Ferroglobe Canada ULC (auparavant appelée QSIP Canada ULC), de Bécancour (Québec), l’ASFC a ouvert, conformément au paragraphe 31(1) de la LMSI, des enquêtes sur le dumping et le subventionnement de certaines concentrations de silicium-métal originaires ou exportées de la Chine.
[13] Le 21 octobre 2013, conformément au paragraphe 41(1) de la LMSI, l’ASFC a rendu des décisions définitives de dumping et de subventionnement concernant le silicium-métal originaire ou exporté de la Chine.
[14] Le 19 novembre 2013, conformément au paragraphe 43(1) de la LMSI, le TCCE a conclu que le dumping et le subventionnement du silicium-métal originaire ou exporté de la Chine menaçaient de causer un dommage à la branche de production nationale au Canada.
[15] Le 22 août 2019, le TCCE a décidé que l’expiration de ses conclusions rendues dans l’enquête NQ-2013-003 causerait un dommage sensible à la branche de production nationale; il a donc prorogé lesdites conclusions.
[16] Le 24 juin 2024, conformément au paragraphe 76.03(1) de la LMSI, le TCCE a ouvert un réexamen relatif à l’expiration de son ordonnance.
[17] Le 25 juin 2024, l’ASFC a ouvert une enquête de réexamen relatif à l’expiration pour établir si l’expiration de l’ordonnance causerait vraisemblablement la poursuite ou la reprise du dumping et/ou du subventionnement des marchandises en cause.
Les produits
[18] Aux fins de la présente enquête de réexamen relatif à l’expiration, le silicium-métal se définit comme suit :
Précisions
[19] Les marchandises en cause incluent le silicium-métal de toutes formes et grandeurs, incluant les matériaux qui ne sont pas spécifiés comme le silicium-métal dont les taux d’autres éléments, notamment l’aluminium, le calcium, le fer, etc., sont élevés.
[20] Le silicium est un élément chimique d’apparence métallique de couleur grise et ayant une masse solide. Il est très abondant dans la nature en combinaison avec l’oxygène sous forme de silice ou en combinaison avec l’oxygène et un métal, sous forme de silicates. Même s’il est souvent considéré comme un métal, le silicium possède autant les caractéristiques d’un métal que d’un non-métal. Le silicium-métal est un matériau polycristallin dont les cristaux ont une structure tridimensionnelle à la manière du diamant sous la pression atmosphérique. Il se vend généralement sous forme de blocs mesurant habituellement autour de 6 po x ½ po jusqu’à 4 po x ¼ po dans l’industrie de métallurgie, et autour de 1 po x 1 po dans l’industrie chimique. Il se vend aussi sous forme de poudre.
[21] Le silicium-métal est principalement utilisé par les producteurs d’aluminium principaux et secondaires comme un élément d’alliage et par l’industrie chimique afin de produire des dérivés du silicium nommés silicones.
Classement des importations
[22] Les marchandises en cause s’importent généralement au Canada sous le numéro de classement tarifaire suivant :
- 2804.69.00.00
Le numéro de classement tarifaire ci-dessus n’inclut pas toutes les marchandises en cause, et inversement, il inclut des marchandises non en cause.
Période visée par le réexamen
[23] La période visée par le réexamen (PVR) pour l’enquête de réexamen relatif à l’expiration de l’ASFC est du 1er janvier 2021 au 30 avril 2024.
Branche de production nationale
[24] La branche de production nationale pour le silicium-métal se compose d’un seul groupe de sociétés, qui produit et vend des marchandises similaires. Il s’agit de Québec Silicon Limited Partnership (« QSLP ») et de Ferroglobe Canada ULC (« Ferroglobe Canada »), collectivement appelés « Québec Silicon ».
Québec Silicon Limited Partnership et Ferroglobe Canada ULC
[25] QSLP produit du silicium-métal dans ses installations à Bécancour (Québec). Ferroglobe Canada vend le silicium-métal produit par QSLP.
[26] Ferroglobe PLC (« Ferroglobe ») est l’unique propriétaire de Ferroglobe Canada. QSLP appartient à 50,99 % à Ferroglobe Canada; à 49 % à Dow Corning Corporation (« Dow »); et à 0,01 % à Québec Silicon General Partnership Inc. (« General Partnership »). General Partnership gère QSLP par procuration et appartient à 51 % à Ferroglobe Canada et à 49 % à Dow Switzerland Holding GmbH. D’après cette structure, Ferroglobe détient la propriété majoritaire et le contrôle de QSLP ainsi que la propriété exclusive et le contrôle de QSIP CanadaNote de bas de page 6.
[27] Avant juin 2012, les intérêts de Ferroglobe dans Québec Silicon appartenaient à Bécancour Silicon Inc. (« BSI »), un tiers non affilié. De juillet 2012 à la fin de 2015, Québec Silicon appartenait à Globe Specialty Metals (« Globe »). À la fin de 2015, Globe a fusionné avec Grupo FerroAtlantica pour former FerroglobeNote de bas de page 7.
[28] Québec Silicon vend le silicium-métal qu’il produit à des utilisateurs finaux et à un distributeur, qui le revend à ses utilisateurs finaux. Il convient de noter qu’en raison de son droit de propriété, Dow a droit à 49 % du silicium-métal produit par QSLP, tandis que Ferroglobe Canada a droit aux 51 % restants. Ferroglobe Canada gère les opérations aux installations de Bécancour en fonction de la rétroaction de Dow au sujet de la planification de la production. Tout le silicium-métal vendu à Dow est exporté, et Dow ne revend aucun du silicium-métal sur le marché canadienNote de bas de page 8.
Marché canadien
[29] Pour des raisons de confidentialité, la production nationale et le marché canadien apparent du silicium-métal ne peuvent pas être révélés; en effet, la valeur et le volume totaux de la production canadienne dans la PVR tiennent entièrement aux données confidentielles soumises par l’unique producteur canadien (Québec Silicon). Les importations en provenance de la Chine et de tous les autres pays sont exposées dans le tableau 1 et le tableau 2 ci-dessous.
2021 | 2022 | 2023 | 2024 (janv.-avril) |
|
---|---|---|---|---|
Chine | 8 346 | 483 556 | 136 794 | 3 559 |
Tous les autres paysNote de bas de page 9 | 64 150 262 | 90 327 552 | 56 316 572 | 12 297 535 |
Importations totales | 64 158 607 | 90 811 109 | 56 453 365 | 12 301 094 |
2021 | 2022 | 2023 | 2024 (janv.-avril) |
|
---|---|---|---|---|
Chine | 1 802 | 74 179 | 43 309 | 35 |
Tous les autres paysNote de bas de page 10 | 23 304 805 | 16 977 030 | 14 436 784 | 3 552 157 |
Importations totales | 23 306 607 | 17 051 210 | 14 480 092 | 3 552 192 |
[30] En règle générale, la part du marché des importations en provenance de la Chine a légèrement augmenté en 2022 et a diminué en 2023 en termes de volume et de valeur, tandis que celle des importations en provenance des pays non visés a augmenté en 2022, puis a diminué en 2023 en termes de volume. Enfin, la part du marché pour les pays non visés a diminué de 2021 à 2023 en termes de valeur.
Perception des droits
[31] Comme il est détaillé dans le tableau 3 ci-dessous, aux fins d’exécution de l’ordonnance du TCCE dans la PVR, l’ASFC a perçu des droits antidumping et compensateurs totalisant 2 379 $ sur les importations de marchandises en cause de la Chine. La valeur en douane totale de ces importations était d’environ 628 696 $. En pourcentage de la valeur en douane totale, les droits antidumping et compensateurs perçus dans la PVR étaient égaux à 0,4 %. La quantité de marchandises en cause sur lesquelles des droits antidumping et compensateurs ont été perçus était d’environ 119 290 kg.
Pays | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|
Chine | 1 273 | 1 106 | 0 |
Parties à la procédure
[32] Le 25 juin 2024, l’ASFC a envoyé un avis d’ouverture d’enquête de réexamen relatif à l’expiration et un QRE aux producteurs canadiens, aux importateurs et aux exportateurs connus. Elle a aussi envoyé au gouvernement de la Chine un QRE en subventionnement.
[33] Les QRE demandaient des renseignements nécessaires à la prise en compte des facteurs pertinents de réexamen relatif à l’expiration qui figurent au paragraphe 37.2(1) du Règlement sur les mesures spéciales d’importation (RMSI).
[34] L’unique producteur canadien, Québec Silicon, a participé à l’enquête et a répondu à son QRENote de bas de page 12. Un importateur, RTA, a fait de mêmeNote de bas de page 13. Aucun des exportateurs ni le gouvernement de la Chine n’a répondu au QRE.
[35] L’ASFC a reçu un mémoire de Québec Silicon à l’appui de son point de vue que la poursuite ou la reprise du dumping et du subventionnement du silicium-métal est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expireNote de bas de page 14. Elle n’a reçu aucun autre mémoire ou contre-exposé de toute autre partie avisée de l’ouverture de la présente enquête de réexamen relatif à l’expiration.
Renseignements pris en compte par l'ASFC
[36] Les renseignements que l’ASFC a pris en compte aux fins de l’enquête de réexamen relatif à l’expiration figurent au dossier administratif. Ce dossier contient les renseignements énumérés dans la liste des pièces justificatives de l’ASFC, laquelle comprend les pièces justificatives de l’ASFC et les renseignements présentés par les parties intéressées, notamment ceux qu’elles estiment pertinents pour la décision concernant la vraisemblance de la poursuite ou de la reprise du dumping et du subventionnement en l’absence de l’ordonnance du TCCE. Ces renseignements peuvent être des rapports d’analystes-experts, des extraits de revues spécialisées et de journaux, des ordonnances et des conclusions rendues par les autorités au Canada ou ailleurs, des documents d’organismes internationaux comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et les réponses aux QRE présentées par les producteurs canadiens, les exportateurs, les importateurs et les gouvernements.
[37] Dans toute enquête de réexamen relatif à l’expiration, l’ASFC fixe une « date de clôture du dossier » après laquelle aucun nouveau renseignement ne peut être versé au dossier administratif; ici, c’était le 14 août 2024. Il s’agit en effet de donner le temps aux participants de préparer leurs mémoires et leurs contre-exposés d’après ce qui se trouve au dossier administratif en date de sa clôture.
Position des parties : Dumping
[38] Certains renseignements dans les mémoires et les contre-exposés ont été qualifiés de « confidentiels » par les avocats les ayant présentés. Ainsi, la capacité de l’ASFC d’aborder certaines questions soulevées dans les observations s’en trouve limitée.
Parties selon qui le dumping risque fort de se poursuivre ou de reprendre
Québec Silicon
[39] Le producteur canadien, Québec Silicon, a présenté des observations dans sa réponse au QRE et son mémoire à l’appui de son point de vue que la poursuite ou la reprise du dumping de certaines concentrations de silicium-métal de la Chine est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire. C’est pourquoi il fait valoir que les mesures antidumping devraient être maintenues.
[40] Les principaux facteurs recensés par Québec Silicon peuvent se résumer comme suit :
Les conditions du marché international
- La conjoncture économique mondiale
- Les perspectives et l’affaiblissement de la demande pour le silicium-métal dans le monde
- La production et la surcapacité mondiales
- La volatilité du prix mondial du silicium-métal
Le prix du silicium-métal sur le marché canadien
- Le prix des importations de silicium-métal de la Chine sur le marché canadien
La conjoncture économique et le marché du silicium-métal en Chine
- La conjoncture économique chinoise
- Les coûts et les prix à l’exportation chinois
- La production et la surcapacité de silicium-métal en Chine
- La demande de silicium-métal en Chine
- Le fléchissement de la demande dans les industries en aval
- Le prix du silicium-métal en Chine
- La propension au dumping de la Chine
- L’orientation vers l’exportation
- Le ralentissement sur les principaux marchés d’exportation de la Chine
- L’économie non marchande et la participation gouvernementale importante
Les conditions du marché canadien
- La concurrence à bas prix sur le marché canadien en provenance d’autres pays
- L’incapacité de vendre aux valeurs normales
- La concentration de la clientèle
Les conditions du marché international
[41] Québec Silicon soutient que les conditions du marché international rendent vraisemblable l’exportation par la Chine de grands volumes de silicium-métal à bas prix vers le Canada dans les 12 à 24 prochains moisNote de bas de page 15. Les conditions du marché international, qui sont extrêmement volatiles, devraient le demeurer dans les 12 à 24 prochains mois. Québec Silicon fait valoir que la capacité mondiale de silicium-métal continue d’augmenter, ce qui exerce une pression sur le volume et le prix pour les marchés et les producteurs mondiaux. Cette situation incite les producteurs de silicium-métal à produire et à exporter davantage afin de répartir les coûts fixes élevés sur un plus grand nombre de tonnes produites. Québec Silicon ajoute que la volatilité et l’incitation à augmenter la production pour l’exportation causées par la crise de la capacité excédentaire devraient se poursuivre dans un avenir prévisibleNote de bas de page 16.
La conjoncture économique mondiale
[42] Québec Silicon cite la Banque mondiale, qui prévoit une reprise économique faible par suite de la pandémie de COVID-19, du conflit continu entre la Russie et l’Ukraine, et de la hausse de l’inflation mondialeNote de bas de page 17.
[43] Québec Silicon souligne que la Banque mondiale s’attend à un ralentissement de l’inflation mondiale de 2024 à 2026, après une croissance de 6,3 % en 2021 à la suite de la reprise initiale ayant suivi la pandémie de COVID-19. Le produit intérieur brut (PIB) mondial ne devrait croître que de 2,6 % en 2024 et de 2,7 % en 2025 et en 2026. Toujours selon la Banque mondiale, la période de 2020 à 2024 marque le début de décennie le plus faible pour la croissance mondiale depuis les années 1990Note de bas de page 18.
Les perspectives et l’affaiblissement de la demande pour le silicium-métal dans le monde
[44] Québec Silicon signale que la demande de silicium-métal a augmenté de 2021 à 2023 et devrait augmenter en 2024. Cependant, cette croissance est appelée à ralentir en 2025 et 2026Note de bas de page 19. Le producteur canadien affirme que la hausse marquée de la demande est surtout due à l’expansion des industries du silicium, des semi-conducteurs, des cellules solaires et des batteries rechargeables au lithium-ionNote de bas de page 20.
La production et la surcapacité mondiales et la domination chinoise
[45] Québec Silicon soutient que la capacité mondiale de silicium-métal a beaucoup augmenté ces dernières années et devrait continuer d’augmenter rapidement, malgré le ralentissement de la demande. La capacité a augmenté de 2021 à 2023 et devrait continuer de le faire de 2023 à 2026Note de bas de page 21.
[46] Le producteur canadien signale également que la Chine représentait la majeure partie de la capacité mondiale totale en 2023. La production mondiale s’est traduite par un faible taux d’utilisation. Québec Silicon souligne par ailleurs que, de 2024 à 2026, la tendance devrait se maintenir et la capacité mondiale continuera d’être renforcée par la ChineNote de bas de page 22.
[47] Québec Silicon souligne qu’il n’y avait pas de marché pour la capacité excédentaire existante, et qu’il n’y en aura pas pour les ajouts de capacité. Le producteur canadien fait par ailleurs valoir qu’en raison des importants investissements dans le renforcement de la capacité, les producteurs chinois chercheraient à approvisionner tout marché ouvert, y compris le Canada, si l’ordonnance du TCCE expireNote de bas de page 23.
La volatilité du prix mondial du silicium-métal
[48] Québec Silicon soutient que le prix mondial du silicium-métal, qui a atteint un sommet à la fin de 2021 et au début de 2022, est à la baisse depuis, notamment le prix à l’exportation chinois, qui était à son plus bas niveau pour les nuances 553 et 441 de 2021 à mai 2024. Le producteur canadien affirme que les prix à l’exportation chinois étaient inférieurs aux prix des États-Unis et de l’Union européenne dans la même période. Québec Silicon fait par ailleurs valoir que la hausse du prix mondial s’expliquait en grande partie par la demande accrue dans les industries en aval, comme les alliages d’aluminium, le silicium, les semi-conducteurs, les cellules solaires et les batteries rechargeables au lithium-ion, ainsi que l’offre limitée en raison de la réglementation de l’électricité en Chine et des coûts élevés de l’énergie en EuropeNote de bas de page 24.
[49] Québec Silicon ajoute que les coûts de production du silicium-métal ont largement contribué à la hausse des prix partout dans le monde et indique que de nombreuses provinces chinoises ont adopté des contrôles de la consommation d’énergie pour les usines utilisant surtout du charbon. Le producteur canadien souligne que les usines qui utilisaient principalement du charbon ont réduit la production de 80 % à 90 % en 2021, alors que la crise énergétique en cours en Europe a fait augmenter les coûts de fonctionnement de 20 % à 30 %Note de bas de page 25.
[50] Québec Silicon souligne enfin que la baisse des prix s’explique par une contraction constante de la demande aux États-Unis et en Europe ainsi que par une réduction du prix des matières premières, jumelée à une croissance de l’offre. Toutefois, le producteur canadien ajoute que le prix du silicium-métal est susceptible de demeurer très volatilNote de bas de page 26.
Le prix du silicium-métal sur le marché canadien
Le prix des importations de silicium-métal de la Chine sur le marché canadien
[51] Québec Silicon a présenté une analyse portant sur les statistiques de l’ASFC sur les importations et la perception des droits (Pièce 22). D’après les statistiques de l’ASFC, 23 tonnes métriques (tm) ont été importées de la Chine en 2023. Québec Silicon fait valoir que, si l’ordonnance du TCCE est annulée, les producteurs chinois réduiraient les prix pour réaliser des ventes au Canada et concurrencer les importations à bas prix de l’Australie, du Brésil, de la Malaisie, des Pays-Bas et de la Norvège en offrant des prix sous-évaluésNote de bas de page 27.
La conjoncture économique et le marché du silicium-métal en Chine
La conjoncture économique chinoise
[52] Québec Silicon signale que l’économie chinoise devrait ralentir et pourrait entrer dans une crise déflationniste. Après la levée des confinements COVID-19, la croissance du PIB chinois a atteint 8,9 % au premier trimestre de 2023, avant de retomber à 5,2 % pour l’ensemble de l’année. La croissance du PIB chinois devrait demeurer faible, à 4,6 % en 2024 et à 4,1 % en 2025, en raison du manque de confiance des consommateurs, des difficultés du marché immobilier et de la réduction des investissements étrangersNote de bas de page 28.
Les coûts et les prix à l’exportation chinois
[53] Québec Silicon soutient que les données sur les prix et les coûts de CRU, qui fait autorité en matière de marchés et de coûts des métaux, constituent une source raisonnable pour l’estimation des coûts de dumping, même si ces données sous-estiment constamment les coûts réels en raison d’un manque de transparence. Québec Silicon a comparé les coûts publiés par CRU avec ses propres coûts réels pour 2022 et 2023. Dans sa comparaison, le producteur canadien a tenu compte de la sous-estimation de CRU pour rectifier les coûtsNote de bas de page 29.
[54] Québec Silicon a présenté deux tableaux résumant les calculs des marges estimatives de dumping pour la Chine. Les tableaux montrent les estimations des coûts de fonctionnement moyens des usines selon CRU pour la Chine en 2022 et 2023Note de bas de page 30.
[55] De plus, Québec Silicon renvoie à un courriel de William Rowland, qui donnait un exemple d’une offre de silicium-métal d’un négociant chinois en date de juin 2024. Le prix de l’offre était de 1 840 dollars américains (USD)/tm, FAB (franco à bord), et William Rowland affirme que l’élimination des droits antidumping se traduirait vraisemblablement par un afflux de silicium-métal chinois au CanadaNote de bas de page 31.
La production et la surcapacité de silicium-métal en Chine
[56] Québec Silicon soutient que la production chinoise représentait une large part de la production mondiale de silicium-métal de 2021 à 2023 et que ce pourcentage augmentera de 2024 à 2026. De plus, le producteur canadien indique que, malgré des investissements représentant des millions de tonnes métriques de silicium-métal en juin 2024, le taux d’utilisation devrait chuter par rapport à son sommet et que, compte tenu de la surcapacité massive sur le marché, la capacité de production annuelle de la Chine devrait augmenter ces prochaines annéesNote de bas de page 32.
[57] Québec Silicon a présenté un tableau résumant la production et la capacité chinoises pour le silicium-métal, lequel montre une augmentation prévue de la capacité excédentaire de 2024 à 2026Note de bas de page 33.
[58] Québec Silicon affirme que les niveaux de stocks continuent d’augmenter par rapport aux dernières années, ce qui a retardé le rééquilibrage du marché en Chine, alors que les producteurs continuent de commander des produits de silicium-métal. Québec Silicon souligne aussi que les stocks excédentaires en Chine en 2024 sont supérieurs à la taille de l’ensemble du marché canadienNote de bas de page 34.
La demande de silicium-métal en Chine
[59] Québec Silicon a présenté un tableau montrant la croissance apparente de la consommation en Chine et signale que la demande de silicium-métal sur le marché intérieur chinois connaîtra un taux de croissance au ralenti dans les années à venir. Le tableau montre une forte croissance de 2021 à 2023, et des taux de croissance prévus au ralenti de 2024 à 2026Note de bas de page 35.
[60] Citant un rapport de Fastmarkets, Québec Silicon affirme que les taux de croissance au ralenti peuvent largement être attribués à l’affaiblissement de la croissance et de la demande des industries en aval comme les secteurs photovoltaïque, des semi-conducteurs, de l’aluminium et de l’automobileNote de bas de page 36.
Le fléchissement de la demande dans les industries en aval
[61] Au sujet du secteur de l’aluminium, Québec Silicon soutient que les commandes d’aluminium en aval d’un secteur immobilier affaibli ont généralement diminué, tandis que les importations d’aluminium ont remplacé la production nationale chinoise, ce qui a entraîné des réductions supplémentaires de la production du secteur de l’aluminiumNote de bas de page 37.
[62] Québec Silicon souligne que, malgré les subventions et les mesures gouvernementales pour stimuler les ventes d’automobiles, la demande des consommateurs nationaux dans l’industrie de l’automobile est demeurée faible depuis 2017 en raison du manque de confiance à l’égard de la reprise économique. Le producteur canadien soutient également que, de 2018 à 2022, les expéditions nationales annuelles de véhicules, excluant les exportations et incluant les importations, ont diminué, de 27 millions à 23,8 millions, sans signe de reprise à court termeNote de bas de page 38.
[63] Québec Silicon soutient que les secteurs photovoltaïque et du polysilicium montrent des signes de ralentissement, malgré la croissance importante manifeste des dernières années. Les producteurs de polysilicium sont entrés dans une période de surcapacité dans la foulée d’expansions rapides, alors que les marges bénéficiaires ont continué de diminuer, ce qui a entraîné la suspension ou l’annulation de nombreux projets d’expansion de la production. Le producteur canadien souligne également que le prix du polysilicium a baissé de 52 % en janvier 2024, alors que les niveaux de stocks continuent d’augmenter et que des réductions de prix sont prévuesNote de bas de page 39. De plus, Québec Silicon affirme que le secteur solaire a connu une baisse de la croissance de la capacité, de 55 % en 2023 à 31 % en 2024, et que l’industrie photovoltaïque ne sera pas en mesure d’absorber la capacité excédentaire de production de silicium-métal en ChineNote de bas de page 40.
Le prix du silicium-métal en Chine
[64] Québec Silicon signale que le prix du silicium-métal a baissé rapidement depuis son sommet d’octobre 2021, et étaye cette affirmation par un tableau montrant une baisse de 2022 jusqu’aux cinq premiers mois de 2024Note de bas de page 41.
La propension au dumping de la Chine
[65] Québec Silicon énumère les territoires autres que le Canada qui ont imposé des restrictions commerciales sur le silicium-métal de la Chine. La liste comprend l’Union européenne et les États-Unis (mesures antidumping) et l’Australie (mesures antidumping et compensatoires). Québec Silicon affirme que les mesures en vigueur semblent indiquer que les exportateurs chinois sont susceptibles de reprendre le dumping au Canada si l’ordonnance du TCCE expireNote de bas de page 42. Le producteur canadien souligne par ailleurs que la reprise du dumping en cas d’expiration a aussi été invoquée par l’Anti-Dumping Commission de l’Australie dans son enquête de réexamen relatif à l’expiration sur le silicium-métal de la ChineNote de bas de page 43.
[66] Québec Silicon fait également valoir que les producteurs chinois continuent de chercher d’autres possibilités afin de maintenir les exportations de silicium-métal vers les pays ayant des barrières commerciales. Le producteur canadien souligne que les exportateurs chinois ont envisagé de réexporter les produits de silicium-métal via un pays tiers comme la Thaïlande après que l’United States International Trade Commission (USITC) a prorogé ses mesures antidumping en novembre 2023Note de bas de page 44.
L’orientation vers l’exportation
[67] Québec Silicon fait valoir que les producteurs chinois sont incités à détourner les produits de silicium-métal vers les marchés d’exportation puisque la capacité de production dépasse largement la demande intérieure en Chine. Québec Silicon précise que cette incitation est accentuée dans des économies non marchandes comme la Chine, où les producteurs appartenant à l’État en tout ou en partie sont influencés par des pressions politiques par opposition à des considérations fondées sur le marchéNote de bas de page 45.
[68] Québec Silicon cite un rapport de Comtrade des Nations Unies qui montre les exportations chinoises totales de silicium-métal en cause et non en cause de 2020 à 2023. Les exportations chinoises de marchandises en cause ont augmenté de 18 % en 2021, puis ont baissé de 11 % et de 12 % en 2022 et 2023 respectivement. Québec Silicon souligne que les baisses correspondent à un pic dans la demande intérieure. Cependant, puisque la demande est appelée à fortement baisser en 2024 et à demeurer faible en 2025 et 2026, le producteur canadien affirme que les exportateurs chinois sont susceptibles de se tourner vers les marchés d’exportation pour vendre la production excédentaire de 2024 à 2026 et de reprendre les ventes au Canada à des prix sous-évaluésNote de bas de page 46.
[69] Québec Silicon souligne par ailleurs que la Chine est le premier exportateur de silicium-métal et que ses exportations font en moyenne trois fois la taille des exportateurs suivants, soit la Norvège, le Brésil et la France. Le producteur canadien ajoute que le marché canadien est très petit en comparaison avec la production, la capacité excédentaire et les exportations chinoises. Québec Silicon affirme que les exportations chinoises inonderaient le marché canadienNote de bas de page 47.
Le ralentissement sur les principaux marchés d’exportation de la Chine
[70] Québec Silicon souligne que les deux tiers des exportations de silicium-métal de la Chine sont destinés à l’Asie, le Japon et la Corée du Sud étant les premiers marchés d’exportation pour les marchandises en cause de 2021 à 2023. Québec Silicon a présenté un tableau montrant une contraction de la demande pour le Japon et la Corée du Sud en 2022 et 2023, puis une croissance prévue de la demande de 2024 à 2026. Le producteur canadien affirme que, malgré cette croissance, la demande dans ces pays demeurera en deçà des niveaux d’avant la contraction jusqu’en 2026 et les producteurs chinois de silicium-métal chercheront d’autres marchés d’exportation où vendre leurs volumes de production croissantsNote de bas de page 48.
[71] Québec Silicon fait remarquer que la tendance pour les exportations chinoises totales vers tous les marchés asiatiques indique une réorientation vers d’autres marchés à l’extérieur de l’Asie pour absorber la capacité excédentaire et la production de la Chine. Québec Silicon est d’avis que la réorientation risque fort de se produire si les deux premiers consommateurs de la Chine continuent d’observer des niveaux de demande intérieure en deçà de ceux des années antérieures. Québec Silicon soutient que, vu les mesures commerciales en vigueur en Australie, dans l’Union européenne et aux États-Unis, le Canada, dont la demande est appelée à augmenter de 2024 à 2026, serait attrayant pour les producteurs chinois advenant l’expiration de l’ordonnance du TCCENote de bas de page 49.
L’économie non marchande et la participation gouvernementale importante
[72] Québec Silicon cite l’Énoncé des motifs de l’enquête initiale de l’ASFC sur le silicium-métal, qui affirme qu’aux fins de l’article 20 de la LMSI, « il y a lieu de croire que les prix intérieurs du silicium-métal seraient différents dans un marché où joue la concurrence ». Le producteur canadien est d’avis que ces conditions demeurent présentes aujourd’huiNote de bas de page 50.
[73] À l’appui de son argument, Québec Silicon mentionne l’historique de Blue China National Bluestar (Group) Co., qui a été placé sous l’administration du gouvernement central en 2000, avant de devenir une filiale de China National Chemical Corp. en 2004Note de bas de page 51. Le producteur canadien fait également valoir que la China Nonferrous Metals Industry Association (CNMIA) joue un rôle important dans la production de silicium-métal en Chine par l’intermédiaire de sa branche de l’industrie du silicium. Québec Silicon cite la CNMIA, qui dit viser à servir de pont et de lien entre le gouvernement et les entreprises et les institutions, et affirme que la CNMIA fournit des recommandations aux autorités pour améliorer le microcontrôle et la gestion. Québec Silicon ajoute que la CNMIA protège ainsi les droits et les intérêts légitimes de l’industrie du silicium de la Chine et renforce sa position dans le commerce internationalNote de bas de page 52.
[74] Outre le tableau général ci-dessus, le producteur canadien a présenté le rapport de la Commission européenne intitulé « On Significant Distortions in the Economy of the People’s Republic of China for the Purposes of Trade Defence Investigations » [au sujet des distorsions importantes dans l’économie de la République populaire de Chine pour les besoins des enquêtes de défense commerciale], qui fournit une analyse des secteurs de l’aluminium et chimique, vitaux pour l’industrie du silicium-métalNote de bas de page 53. Au sujet de l’industrie de l’aluminium, la Commission européenne a conclu que le marché intérieur chinois est largement desservi par de grandes entreprises d’État (EE), qui représentent la part dominante de la production et de la capacité d’aluminium de la ChineNote de bas de page 54. Au sujet de l’industrie chimique, le rapport conclut que les EE exercent un contrôle important au moyen de nombreux documents de planification et de réglementation qui ont été mis à jour dans le Plan au 14e quinquennat de la Chine, ainsi que d’interventions stratégiques ponctuelles du gouvernement. Le rapport conclut enfin que l’État ne se contente pas de poursuivre une certaine vision, mais intervient pour corriger le tir au besoinNote de bas de page 55.
Les conditions du marché canadien
La concurrence à bas prix sur le marché canadien en provenance d’autres pays
[75] Québec Silicon soutient qu’il y a diverses sources d’importations à bas prix d’outre-mer sur le marché canadien et que les producteurs de silicium-métal de la Chine devraient concurrencer ces importations à des prix identiques, voire inférieurs, pour pénétrer le marché canadienNote de bas de page 56.
L’incapacité de vendre aux valeurs normales
[76] Québec Silicon renvoie à sa réponse au QRE ainsi qu’aux données de l’ASFC sur les importations et la perception des droits, et souligne que les importations de silicium-métal de la Chine au Canada ont été négligeables de 2021 à avril 2024, ne représentant que 0,5 % ou moins des importations totales au pays dans la périodeNote de bas de page 57.
[77] Québec Silicon renvoie également aux marges de dumping calculées par l’ASFC, qui varient de 47,3 % à 235 %, ainsi qu’aux montants de subvention, de 1 460,50 renminbis (RMB)/tm à 1 945 RMB/tm. Depuis les décisions définitives, le producteur canadien affirme qu’aucun producteur ou importateur des marchandises en cause de la Chine ne semble avoir importé au Canada aux valeurs normales, les exportateurs chinois étant incapables d’y expédier du silicium-métal de manière compétitiveNote de bas de page 58.
La concentration de la clientèle
[78] Québec Silicon souligne que RTA et Alcoa constituent la principale clientèle, avec des acheteurs bien établis qui ont une portée et une vision mondiales. Le producteur canadien fait valoir qu’il ne fait guère de doute que ces acheteurs seraient désireux et capables de se procurer les marchandises en cause, étant donné que les marchandises similaires et les marchandises en cause sont interchangeables et que les producteurs chinois disposent d’une capacité croissante pour les approvisionner en silicium-métal à bas prixNote de bas de page 59.
Parties selon qui le dumping ne risque pas de se poursuivre ou de reprendre
Rio Tinto Alcan
[79] L’importateur ayant répondu, RTA, a présenté des observations dans sa réponse au QRE à l’appui de son point de vue que la poursuite ou la reprise du dumping de certaines concentrations de silicium-métal de la Chine n’est pas vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire. C’est pourquoi il fait valoir que les mesures antidumping ne devraient pas être maintenues.
[80] Les principaux facteurs recensés par l’importateur peuvent se résumer comme suit :
- l’équilibre entre l’offre et la demande et la dynamique d’établissement des prix pour le silicium-métal dans le monde;
- la hausse des coûts de production du silicium-métal en Chine;
- le fait que le premier marché d’exportation de la Chine soit l’Asie;
- la demande et l’offre sur le marché chinois du silicium-métal;
- et RTA et ses stocks de silicium-métal.
L’équilibre entre l’offre et la demande et la dynamique d’établissement des prix pour le silicium-métal dans le monde
[81] RTA souligne que, d’après les prévisions de CRU, la demande mondiale de silicium devrait être motivée par plusieurs facteurs et mentionne la croissance des prix du silicium à moyen termeNote de bas de page 60.
[82] Au sujet de l’offre, RTA fait valoir que, puisque l’offre chinoise disponible pour les exportations est déjà absorbée à des prix proches de ceux prévalant sur le marché mondial, il est peu probable que le silicium-métal chinois soit détourné de marchés à prix élevés pour faire l’objet d’un dumping au Canada à bas prix. L’importateur ajoute que la croissance de la consommation dans l’industrie chimique et la production à organisation verticale pour la consommation internationale limitent fortement la disponibilité de l’offreNote de bas de page 61.
[83] RTA souligne également que la disponibilité future de la production des alliages d’aluminium est à risque en raison de la part croissante de la capacité de production qui est détenue par l’industrie chimique. L’importateur renvoie aux perspectives de CRU pour le silicium-métal, qui apportent des éléments de preuve de la forte croissance dans le secteur chimiqueNote de bas de page 62.
[84] Au sujet des tarifs mondiaux pour les conteneurs, RTA soutient qu’ils ont beaucoup augmenté depuis la pandémie et que les coûts étaient imprévisibles. L’importateur a fourni des données provenant de l’index des conteneurs de fret de Freightos, qui montre une montée en flèche des tarifs, ceux-ci étant passés d’environ 2 500 USD/conteneur en 2020 à environ 22 500 USD/conteneur à la fin de 2022Note de bas de page 63.
La hausse des coûts de production du silicium-métal en Chine
[85] RTA soutient que les coûts de production du silicium-métal dans différents pays ont changé depuis la pandémie, en particulier en Chine, avec une hausse de 37 % depuis 2020. RTA étaye son argument par un tableau de CRU qui présente les coûts de production du silicium par pays de 2017 à 2027Note de bas de page 64.
Le fait que le premier marché d’exportation du silicium-métal de la Chine soit l’Asie
[86] L’importateur soutient que les exportations chinoises ont ciblé l’Asie depuis de nombreuses années et que le continent est le premier marché d’exportation de la Chine. RTA renvoie à des données provenant des perspectives de CRU pour le silicium-métal qui montrent les exportations chinoises par pays et par régionNote de bas de page 65.
La demande et l’offre sur le marché chinois du silicium-métal
[87] RTA affirme que la transition vers l’énergie verte demeurera le facteur déterminant le plus important pour la demande de silicium-métal à l’avenir. L’importateur ajoute que la Chine demeurera le premier consommateur mondial et représentera une grande part de la croissance pour le silicium-métal. RTA cite des données de CRU qui montrent que la demande chinoise représente un pourcentage élevé de la demande mondiale en 2023, mais l’importateur affirme que la géopolitique et la relocalisation stimuleront la consommation ailleursNote de bas de page 66.
[88] RTA soutient que les industries chimique et solaire de la Chine continuent de croître. L’importateur souligne que les deux industries représentent une part substantielle de la consommation de silicium-métalNote de bas de page 67.
[89] RTA insiste pour que l’ASFC se concentre sur les prévisions de la production réelle de silicium-métal puisque les données historiques montrent que la Chine n’utilise que la moitié de sa capacité théorique. RTA souligne plusieurs facteurs limitant la capacité des producteurs chinois de silicium-métal de faire passer la production à 100 %, tels les cycles saisonniers liés à aux saisons des pluies et aux coûts de l’électricité, l’augmentation de la réglementation environnementale, la non-disponibilité de conteneurs de transport, et la rentabilitéNote de bas de page 68.
RTA et ses stocks de silicium-métal
[90] RTA soutient ne pas tenir de stocks des marchandises en cause, mais plutôt des stocks de silicium-métal national et importé non en cause. L’importateur soutient que ses stocks ont fluctué dans la période visée par l’enquête en fonction de la variation de la consommation de sa production d’aluminium primaire et des disponibilités sur le marchéNote de bas de page 69.
Considération et analyse : Dumping
[91] Quand elle décide au titre de l’alinéa 76.03(7)a) de la LMSI si, selon toute vraisemblance, l’expiration d’une ordonnance causerait la poursuite ou la reprise d’un dumping, l’ASFC peut prendre en compte tous les facteurs pertinents dans les circonstances, sans se limiter à ceux du paragraphe 37.2(1) du RMSI.
[92] Guidée par les facteurs susmentionnés, et tenant compte des documents présentés par les divers participants ainsi que du fruit de ses propres recherches, qui sont tous au dossier administratif, l’ASFC a analysé la question du dumping dans l’enquête de réexamen relatif à l’expiration qui nous intéresse. Son travail d’analyse se résume aux points suivants :
- les conditions du marché mondial du silicium-métal;
- les perspectives économiques en Chine;
- le volume de production et la surcapacité de silicium-métal en Chine;
- les données sur les prix et les volumes négligeables de marchandises en cause au Canada, malgré le fait que les exportateurs coopératifs aient des valeurs normales fondées sur les prix courants;
- et la prise de mesures antidumping par les autorités de territoires autres que le Canada à l’endroit du silicium-métal de la Chine.
Les conditions du marché mondial du silicium-métal
[93] En avril 2024, le Fonds monétaire international (FMI) a signalé que l’activité économique a connu une croissance stable, alors que l’inflation mondiale a reculé par rapport à son sommet du milieu de 2022, défiant les avertissements de stagflation et de récession mondiale. La croissance du PIB mondial, estimée à 3,2 %, devrait se maintenir au même rythme en 2024 et 2025. Cependant, ce rythme est historiquement bas en raison des effets à long terme de la pandémie de COVID-19 et du conflit entre la Russie et l’Ukraine, de la faible croissance de la productivité et de la fragmentation géoéconomique croissante. Le FMI souligne que l’intensification des réformes visant à améliorer l’offre faciliterait la réduction de l’inflation et de la dette, permettrait aux économies d’augmenter la croissance pour atteindre la moyenne plus élevée d’avant la pandémie, et accélérerait la convergence vers des niveaux de revenus plus élevésNote de bas de page 70.
[94] L’information au dossier indique que le prix mondial du silicium-métal a diminué au milieu de 2023, avant de se stabiliser à la fin de l’année. D’après l’information de ChemAnalyst, le déclin initial a été motivé par plusieurs facteurs, notamment la conjoncture économique incertaine qui a réduit le taux de consommation ainsi que les niveaux de stocks élevés qui ont accompagné l’augmentation du taux de production au deuxième trimestre. ChemAnalyst souligne que, pour composer avec la réduction du taux de consommation et les niveaux de stocks élevés, les usines des grands pays producteurs de silicium-métal ont abaissé les prix pour stimuler la demande et le commerce et obtenir de grosses commandesNote de bas de page 71.
[95] Par ailleurs, les producteurs de silicium-métal à l’extérieur de la Chine étaient inquiets de la domination chinoise dans certaines industries en aval, telle l’industrie solaire, ce qui a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande. En effet, la domination chinoise a incité les producteurs à poursuivre l’expansion et à répondre aux demandes en énergie propre pour la production de siliciumNote de bas de page 72.
[96] Il ressort de l’information au dossier que le marché mondial du silicium-métal a connu une croissance plus lente que le taux habituel et est fortement influencé par des facteurs touchant les industries en aval, surtout en ce qui concerne la demande, la consommation, la capacité de production et la conjoncture économique. Si l’ordonnance du TCCE expire, l’état actuel du marché représenterait une possibilité pour les exportateurs chinois de pratiquer le dumping des marchandises excédentaires au Canada. Par conséquent, cette situation ferait croître la vraisemblance de la poursuite ou de la reprise du dumping des marchandises en cause au Canada si l’ordonnance du TCCE expire.
Les perspectives économiques en Chine
[97] Selon la mise à jour économique pour la Chine publiée en juin 2024 par la Banque mondiale, la croissance réelle du PIB s’est accélérée pour atteindre 5,3 % au début de 2024. La croissance a été révisée par rapport à la mise à jour de 2023 de la Banque mondiale et devrait atteindre 4,8 % en 2024, en raison d’exportations plus importantes que prévu et des résultats de mesures stratégiques récentes. Cependant, la croissance prévue pour 2025 est de 4,1 %. Comme nous l’avons déjà vu, la dynamique devrait s’atténuer en raison de la normalisation de la demande de services à la suite de la reprise post-pandémique, des rajustements dans le secteur immobilier et des forces d’investissement manufacturier avec la faiblesse de la demande et les pressions déflationnistesNote de bas de page 73.
[98] Les perspectives économiques pour 2024 de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) font état des rajustements dans le secteur immobilier, alors que les investissements dans l’infrastructure et le secteur manufacturier augmentent à un rythme modéré mais stable. De plus, la croissance de la consommation demeurera stable, mais sera touchée par les épargnes de précaution élevées à la suite de la pandémie. Les investissements des gouvernements locaux pour le règlement de la dette prendront de l’ampleur, les exportations augmenteront avec la reprise de la demande mondiale, et davantage de marchandises chinoises deviendront compétitives sur les marchés internationaux. Au sujet de l’inflation des prix à la consommation, l’OCDE signale qu’elle demeurera très faible et que les prix des producteurs continueront de baisserNote de bas de page 74.
[99] Il ressort des éléments de preuve disponibles que la croissance économique de la Chine ralentit à la suite de la reprise modérée ayant suivi la pandémie. Vu les prévisions de croissance au ralenti et de demande intérieure stagnante, les producteurs chinois seront plus enclins à chercher des possibilités pour vendre les marchandises sur le marché international. Cette situation pourrait faire croître la vraisemblance de la reprise ou de la poursuite du dumping du silicium-métal au Canada si l’ordonnance du TCCE expire.
Le volume de production et la surcapacité de silicium-métal en Chine
[100] L’information au dossier montre que la capacité de silicium-métal de la Chine est de loin supérieure à celle du reste du monde et qu’une grande partie de cette capacité demeure sous-utiliséeNote de bas de page 75.
[101] Selon la China Nonferrous Metals Industry Association (CNMIA), l’industrie des métaux non ferreux a connu un rendement stable en 2023 avec une production croissante. La production totale pour 10 types de métaux non ferreux courants, dont le silicium-métal, a atteint 74,7 millions tm, soit une hausse de 7,1 % par rapport à 2022. La CNMIA signale par ailleurs que les investissements dans les immobilisations ont aussi augmenté de 17,3 % par rapport à 2022 et que le taux de croissance a atteint un sommet record pour la dernière décennieNote de bas de page 76.
[102] En juin 2024, dans sa mise à jour économique pour la Chine, la Banque mondiale a souligné un déséquilibre entre la demande et l’offre et signalé une réduction du taux global d’utilisation de la capacité industrielle en 2023. La capacité inutilisée a contribué à la déflation des prix des producteurs, ce qui a érodé les marges bénéficiaires industrielles. Selon la mise à jour économique pour la Chine, le taux a diminué pour atteindre une moyenne de 74,9 % dans les quatre derniers trimestres, par rapport à la moyenne d’avant la pandémie de 76,7 % de 2017 à 2019. Le déclin s’est surtout concentré dans les secteurs qui incluent la production de minerais non métalliques et de métaux ferreux ainsi que les industries en aval qui incluent les secteurs de l’électronique et de l’automobile. Toujours selon la mise à jour économique, une amélioration du commerce mondial pourrait partiellement inverser le déclin en 2024Note de bas de page 77.
[103] Selon le China Report Network, l’industrie photovoltaïque est un autre secteur en aval frappé par la surcapacité et les changements technologiques touchant les matériaux de silicium. La branche de l’industrie du silicium soutient que les commandes provenant de la demande en aval s’amélioreront, les pressions sur les stocks s’atténueront, et les prix subséquents des matériaux de silicium pourraient continuer d’augmenter progressivement; cependant, le problème de surcapacité n’a pas été inversé, ce qui a maintenu les prix du silicium-métal à un niveau basNote de bas de page 78.
[104] Avec des producteurs de silicium-métal et des industries en aval qui renforcent la capacité afin de poursuivre les marchés d’exportation, il est clair que les producteurs pourraient percevoir le Canada comme un débouché potentiel. Même si RTA indique dans sa réponse au QRE que la demande devrait augmenter en 2024, la production se traduisant par une capacité excédentaire accrue pourrait se poursuivre à un taux plus élevé que la demande intérieure. Ainsi, les producteurs pourraient être incités à vendre sur le marché mondial. Ces facteurs pourraient faire croître la vraisemblance de la poursuite ou de la reprise du dumping des marchandises en cause au Canada si l’ordonnance du TCCE expire.
Les données sur les prix, les volumes négligeables de marchandises en cause au Canada et l’incapacité des exportateurs de vendre à des prix non sous-évalués pendant que l’ordonnance du TCCE était en vigueur
[105] Selon un article de Mining Technology, il y a eu au deuxième trimestre de 2024 une baisse du prix des produits à base de silicium en raison de la suroffre et de la faible reprise de la demande. Il est souligné dans l’article que les réserves de produits de silicium, jumelées à une demande plus faible que d’habitude dans les industries photovoltaïque, de l’automobile, de l’électronique et de l’aluminium, ont contribué à maintenir le prix à un bas niveauNote de bas de page 79.
[106] Comme l’ont mentionné Québec Silicon et RTA et comme l’a confirmé l’ASFC, les importations de marchandises en cause de la Chine ont diminué de manière substantielle depuis l’imposition initiale des droits antidumping. De très faibles volumes ont continué d’être importés dans la PVR. En effet, les importations de silicium-métal de la Chine représentaient moins de 0,2 % en termes de volume et de 0,1 % en termes de valeur des importations totales dans la PVR. Ainsi, et malgré le fait que les exportateurs coopératifs aient des valeurs normales, le volume d’importations de silicium-métal de la Chine était négligeable dans l’ensemble de la PVR.
[107] D’après les données sur la perception des droits, 119 325 kg (119,3 tm) de silicium-métal au total, d’une valeur de 632 254 $, ont été introduits au Canada dans la PVR. Des droits antidumping de 2 379 $ au total ont été imposés sur les importations de silicium-métal en cause de la Chine. Cette situation contraste avec les quelque 58,27 millions kg (58 270 tm) qui ont été importés de toutes les autres sources.
[108] Le volume et la valeur ont augmenté depuis le dernier réexamen relatif à l’expiration en 2018. Dans la PVR précédente (1er janvier 2015-31 juillet 2018), les importations de la Chine ont totalisé 7 kg (0,007 tm) en termes de volume et 7 106 $ en termes de valeur. Il est évident que les importations totales de silicium-métal de la Chine ont beaucoup augmentéNote de bas de page 80.
[109] Malgré la hausse du volume et de la valeur, les importations de la Chine représentent près de zéro pour cent du marché total. Cette situation montre que les exportateurs chinois de silicium-métal sont incapables de concurrencer sur le marché à des prix non sous-évalués.
[110] En conclusion, si l’ordonnance du TCCE expire, l’incapacité apparente des exportateurs chinois de silicium-métal de concurrencer sur le marché canadien à des prix non sous-évalués sera éliminée. Cette situation pourrait se traduire par la poursuite ou la reprise des exportations de silicium-métal à des prix sous-évalués vers le Canada.
La prise de mesures antidumping par les autorités de territoires autres que le Canada à l’endroit du silicium-métal de la Chine
[111] D’après l’information au dossier, trois territoires autres que le Canada ont pris des mesures antidumping à l’endroit du silicium-métal. Cette information a été recueillie sur le Portail intégré d’information commerciale de l’OMC. Il s’agit de l’Australie, de l’Union européenne et des États-UnisNote de bas de page 81.
[112] Récemment, en novembre 2023, l’USITC a conclu son cinquième réexamen relatif à l’expiration de ses mesures antidumping en vigueur à l’endroit du silicium-métal de la Chine et a décidé que les mesures devraient être prorogées. L’ordonnance initiale de droits antidumping rendue par le département du Commerce des États-Unis remonte à juin 1991, ce qui témoigne du long historique de dumping et de la vraisemblance de la poursuite ou de la reprise du dumping par les exportateurs chinois. Le montant le plus élevé de droits antidumping américains actuellement en vigueur sur le silicium-métal chinois s’élève à 139,49 %Note de bas de page 82.
[113] Au sujet des mesures antidumping australiennes, l’Anti-Dumping Commission de l’Australie a conclu en 2015 que le silicium-métal de la Chine avait fait l’objet d’un dumping et d’un subventionnement. La marge de dumping pour toutes les autres marchandises originaires ou exportées de la Chine a été fixée à 20,7 %. La Commission a prorogé ses mesures antidumping après un réexamen de ses conclusions en 2020. Une enquête a été ouverte en 2024, le commissaire ayant affirmé qu’il semblait y avoir des motifs raisonnables pour conclure que l’expiration des mesures pourrait causer, ou vraisemblablement causer, la poursuite ou la reprise du dommageNote de bas de page 83.
[114] L’Union européenne a récemment mené un réexamen de ses mesures antidumping en vigueur à l’endroit du silicium-métal chinois et, en août 2022, a décidé que les mesures devraient être prorogées. Les taux de droits antidumping qui s’appliquent aux marchandises en cause de la Chine varient de 16,3 % à 16,8 %. Par ailleurs, depuis les mesures antidumping initialement prises en décembre 1995, l’Union européenne a mené deux enquêtes en contournement et a conclu que les exportateurs se trouvant en Corée du Sud et à Taiwan avaient contourné les conclusions visant le silicium-métal chinoisNote de bas de page 84.
[115] Ces mesures commerciales prises à l’endroit du silicium-métal chinois témoignent de l’orientation vers l’exportation de la Chine. Après que les États-Unis ont rendu leurs conclusions en 1991, la Chine a commencé à pratiquer le dumping dans l’Union européenne, ce qui s’est traduit par l’imposition de droits antidumping en 1995. Lorsque le Canada a rendu sa décision définitive de dumping en 2013, les exportateurs chinois de silicium-métal se sont tournés vers l’Australie, dont les mesures antidumping ont été adoptées en 2015. L’échéancier des mesures antidumping montre que la Chine a cherché les possibilités de vendre sur d’autres marchés lorsque des mesures commerciales sont prises dans un marché donné. Par ailleurs, les exportateurs chinois ont une propension au dumping sur tout marché ouvert à des prix inférieurs à la valeur marchande. D’après l’information versée au dossier et résumée ci-dessus, il existe un historique de mesures antidumping dans des territoires autres que le Canada, ce qui témoigne d’une propension des exportateurs chinois au dumping du silicium-métal sur les marchés internationaux de multiples continents. Si l’ordonnance du TCCE expire, il est encore plus vraisemblable que le silicium-métal de la Chine recommence à être vendu au Canada à des prix sous-évalués.
Décision concernant la vraisemblance de la poursuite ou de la reprise du dumping
[116] D’après l’information au dossier concernant : les conditions du marché mondial du silicium-métal; les perspectives économiques en Chine; le volume de production et la surcapacité de silicium-métal en Chine; les données sur les prix et les volumes négligeables de marchandises en cause au Canada, malgré le fait que les exportateurs coopératifs aient des valeurs normales fondées sur les prix courants; et la prise de mesures antidumping par les autorités de territoires autres que le Canada à l’endroit du silicium-métal de la Chine, l’ASFC a décidé que l’expiration de l’ordonnance causerait vraisemblablement la poursuite ou la reprise du dumping au Canada de certaines concentrations de silicium-métal originaires ou exportées de la Chine.
Position des parties : Subventionnement
Parties selon qui le subventionnement risque fort de se poursuivre ou de reprendre
Québec Silicon
[117] Québec Silicon a présenté des observations dans sa réponse au QRE et son mémoire à l’appui de son point de vue que la poursuite ou la reprise du subventionnement de certaines concentrations de silicium-métal de la Chine est vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire. C’est pourquoi le producteur canadien fait valoir que les mesures compensatoires devraient être maintenues.
[118] Les principaux facteurs recensés par Québec Silicon peuvent se résumer comme suit :
- les marges estimatives de subventionnement;
- les programmes de subvention donnant lieu à une action;
- le fort soutien par le gouvernement de la Chine de son industrie du silicium-métal;
- et les autres marchandises chinoises assujetties à des droits compensateurs au Canada.
Les marges estimatives de subventionnement
[119] Québec Silicon a présenté des montants de subvention estimatifs pour le silicium-métal chinois afin d’illustrer la vraisemblance de la reprise ou de la poursuite du subventionnement. Les montants, aux fins de l’article 19 de la LMSI, ont été calculés comme étant la différence entre le coût de production total estimatif pour la Chine (coût de fabrication, de vente, général et d’administration, et frais financiers) et le prix à l’exportation pour le silicium-métal, en fonction du prix le plus bas et le plus élevé publié par CRU. Québec Silicon souligne que les montants et les marges réels sont probablement beaucoup plus élevésNote de bas de page 85.
[120] Québec Silicon conclut que les exportateurs chinois continueraient ou recommenceraient à expédier du silicium-métal subventionné au Canada si l’ordonnance expire et souligne que cela est appuyé par les récentes conclusions de subventionnement de l’Australie concernant le silicium-métal chinois ainsi que la notification de la Chine sur ses programmes de subvention devant l’OMCNote de bas de page 86.
Les programmes de subvention donnant lieu à une action
[121] Québec Silicon renvoie à l’Anti-Dumping Commission de l’Australie, qui a imposé des droits compensateurs de 45 % sur les importations de silicium-métal de la Chine en 2015 et a prorogé ses conclusions en 2020. Dans son enquête de 2020, l’Anti-Dumping Commission a recensé 36 programmes donnant lieu à une action. Une enquête sur le maintien des mesures antidumping et compensatoires, censées expirer le 3 juin 2025, a été annoncée en 2024. L’Anti-Dumping Commission a jugé qu’il y avait des éléments de preuve adéquats tendant à indiquer la présence continue des programmes de subvention pertinentsNote de bas de page 87.
[122] Québec Silicon souligne que Linan Group, qui se compose de trois exportateurs chinois de silicium-métal, a coopéré à l’enquête australienne de 2020 et est assujetti à des droits compensateurs. Deux des exportateurs, Hua’an Linan Silicon Industry Co., Ltd. et Xiamen K Metal Co., Ltd., ont participé à l’enquête initiale de l’ASFC en 2013Note de bas de page 88.
[123] Le producteur canadien a montré que, dans son enquête de 2013, l’ASFC a recensé 91 programmes de subvention potentiels au total, dont six utilisés par les exportateurs ayant répondu. Certains programmes ont été maintenus, tandis que d’autres pouvant avoir été utilisés ont été ajoutés dans le réexamen relatif à l’expiration de 2018. Au sujet de la notification de subventions à l’OMC de juillet 2023, la Chine a énuméré 14 programmes identiques ou similaires à ceux jugés donner lieu à une action par l’Anti-Dumping Commission de l’Australie ainsi que par l’ASFC dans son enquête de 2013 et son réexamen relatif à l’expiration de 2018. Les programmes énumérés par Québec Silicon comprennent un fonds incitatif, un fonds pour le développement des petites et moyennes entreprises et un fonds pour la haute technologie et les nouvelles technologiesNote de bas de page 89.
Le fort soutien par le gouvernement de la Chine de son industrie du silicium-métal
[124] Québec Silicon indique que l’Australie a maintenu des droits compensateurs de 34,8 % pour tous les exportateurs chinois de silicium-métal et souligne que l’Australie a recensé de nombreux programmes de subvention qui pourraient conférer un avantage aux producteurs chinois de silicium-métal, ce qui met en évidence la forte participation et l’intérêt du gouvernement de la Chine dans son industrie nationaleNote de bas de page 90.
[125] Québec Silicon a donné des exemples de soutien financier et institutionnel pour le secteur du silicium-métal aux niveaux micro et macro. Le producteur canadien fait valoir que Baotou Xuyang Silicon Technology Co., Ltd. a reçu une subvention gouvernementale de 8,3 millions USD (59,9 millions RMB) sous forme de fonds de soutien industriel conformément à un accord d’investissement dans un projet intégré de silicium industriel, de silicium polycristallin, de silicium monocristallin par traction et de silicium monocristallin par tranchage. De plus, l’industrie du silicium-métal faisait partie du plan de travail du gouvernement de la Chine pour la croissance stable de l’industrie des métaux non ferreux proposé par sept ministères. Québec Silicon explique que le plan décrit de nombreuses politiques visant à promouvoir la consommation à grande échelle de produits de silicium-métal chinois et à soutenir la transformation technologique du silicium industriel afin de mettre en œuvre des processus d’économie d’énergie et de réduction des émissions de carboneNote de bas de page 91.
[126] Par ailleurs, le producteur canadien soutient que le gouvernement de la Chine apporte un soutien financier aux acteurs de l’industrie du silicium-métal afin de multiplier les investissements dans la recherche et le développement et de promouvoir les nouvelles technologies et le développement de l’industrie dans une direction sophistiquée et intelligente. Québec Silicon fait valoir que le gouvernement de la Chine et ses politiques visent à améliorer les marques de produits et la valeur ajoutée, tout en encourageant les acteurs de l’industrie à faire des percées dans l’innovation technologique, le contrôle de la qualité, la conservation d’énergie, etc., ainsi qu’à favoriser la coopération technique dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement industrielle afin d’améliorer la compétitivité globaleNote de bas de page 92.
[127] Québec Silicon ajoute que le gouvernement de la Chine collabore également avec la CNMIA afin d’atteindre divers objectifs industriels, technologiques et en matière d’efficacité. La CNMIA collabore activement avec plusieurs autorités régionales afin de renforcer la gestion de l’industrie et de signaler les problèmes de production et opérationnels des producteurs de silicium-métal aux autorités locales comme la Commission économique et de la technologie de l’information de la province du Sichuan, la Commission industrielle et de la technologie de l’information de la province du Yunnan et la Commission industrielle et de la technologie de l’information de la province du Xinjiang. Québec Silicon soutient que le but est de recevoir un soutien financier et institutionnel au moyen de programmes et de réformes d’envergureNote de bas de page 93.
[128] Québec Silicon souligne que la CNMIA préconise également des politiques gouvernementales précises et une aide au progrès technologique, à la conservation d’énergie et à la protection environnementale afin de promouvoir une croissance durable et saine de l’industrie nationale du silicium-métal. Le producteur canadien fait valoir que les interactions entre les producteurs de silicium-métal et les autorités nationales se sont multipliées, ce qui indique que le gouvernement de la Chine s’investit davantage dans la croissance de l’industrie nationale du silicium-métal et de ses chaînes d’approvisionnement en amont et en avalNote de bas de page 94.
Les autres marchandises chinoises assujetties à des droits compensateurs au Canada
[129] Québec Silicon affirme que le gouvernement de la Chine subventionne de nombreuses industries et souligne que l’ASFC a 24 mesures sur 28 visant des marchandises chinoises qui incluent des droits compensateursNote de bas de page 95.
Parties selon qui le subventionnement ne risque pas de se poursuivre ou de reprendre
[130] Après étude de la réponse au QRE de l’importateur, l’ASFC souligne que la position de RTA est que la poursuite ou la reprise du subventionnement de certaines concentrations de silicium-métal de la Chine n’est pas vraisemblable si l’ordonnance du TCCE expire. Même si RTA affirme que les éléments de preuve indiquent que le subventionnement des marchandises en cause ne risque pas de reprendre, l’exposé de RTA ne contient pas d’arguments propres au subventionnement. Ainsi, tous les arguments de RTA ont déjà été résumés dans la section « Position des parties – dumping » du présent Énoncé des motifs.
Considération et analyse : Subventionnement
[131] Quand elle décide au titre de l’alinéa 76.03(7)a) de la LMSI si, selon toute vraisemblance, l’expiration d’une ordonnance causerait la poursuite ou la reprise d’un subventionnement, l’ASFC peut prendre en compte tous les facteurs pertinents dans les circonstances, sans se limiter à ceux du paragraphe 37.2(1) du RMSI.
[132] Guidée par les facteurs susmentionnés, et tenant compte des documents présentés par les divers participants ainsi que du fruit de ses propres recherches, qui sont tous au dossier administratif, l’ASFC a analysé la question du subventionnement dans l’enquête de réexamen relatif à l’expiration qui nous intéresse. Son travail d’analyse se résume aux points suivants :
- l’offre continue de programmes de subvention aux producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine;
- et la propension du gouvernement de la Chine à subventionner une variété de marchandises importées au Canada ainsi que le silicium-métal produit en Chine et exporté vers d’autres marchés.
L’offre continue de programmes de subvention aux producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine
[133] À la fin de son enquête initiale en subventionnement en 2013, l’ASFC a recensé 91 programmes de subvention et a jugé que six d’entre eux ont conféré un avantage aux exportateurs coopératifs. Elle a décidé que la totalité des marchandises en cause exportées de la Chine était subventionnée et que le montant de subvention moyen pondéré, en pourcentage du prix à l’exportation, était égal à 21,1 %. Les montants de subvention avérés pour les exportateurs coopératifs variaient de 1 460,5 RMB/tm à 1 934,5 RMB/tm. Pour tous les autres exportateurs, le montant de subvention a été fixé par prescription ministérielle en vertu du paragraphe 30.4(2) de la LMSI. Le montant de subvention déterminé pour les exportateurs non coopératifs était égal à 1 945,0 RMB/tmNote de bas de page 96.
[134] L’Énoncé des motifs des décisions définitives de l’ASFC décrit les programmes en détail et explique pourquoi ils ont été considérés comme des subventions donnant lieu à une actionNote de bas de page 97.
[135] Après étude de la dernière notification de subventions de la Chine devant l’OMC en juillet 2023Note de bas de page 98, l’ASFC souligne que certains des programmes dans l’enquête initiale semblent toujours disponibles et que de nouveaux programmes ont été ajoutés depuis 2018, lesquels pourraient être utilisés par les producteurs et exportateurs de silicium-métal. Même si les noms employés par le gouvernement de la Chine peuvent différer de ceux employés par l’ASFC, la liste ci-dessous met en évidence certains des programmes dans la notification qui sont identiques ou similaires à ceux dans l’enquête initiale et qui pourraient être à la disposition des producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine. La liste ne vise qu’à donner quelques exemples de l’offre continue de programmes de subvention en Chine qui pourraient être utilisés par les producteurs chinois de silicium-métal; elle n’est pas censée être exhaustiveNote de bas de page 99.
- Politiques fiscales préférentielles dans les régions de l’Ouest : ce programme, offert depuis 2001, prévoit un taux réduit d’impôt sur le revenu et des exonérations de la taxe sur la valeur ajoutée sur le matériel importé pour les entreprises dans les industries encouragées se trouvant dans des régions spécifiques. Les régions comprennent les grandes provinces productrices de silicium-métal du Sichuan, du Yunnan et du Xinjiang.
- Politiques fiscales préférentielles pour les entreprises de haute technologie : ce programme, offert depuis 2008, prévoit un taux réduit d’impôt sur le revenu de 15 % pour les entreprises de haute technologie ou de nouvelles technologies.
- Traitement fiscal préférentiel lié au calcul et à la déduction de dépenses supplémentaires en recherche et développement : ce programme, offert depuis 2018, prévoit un taux réduit d’impôt sur le revenu des entreprises pour le développement de nouvelles technologies, de nouveaux produits et de nouvelles techniques.
- Politiques fiscales préférentielles pour les entreprises transférant des technologies : ce programme, offert depuis 2008, prévoit des exonérations et/ou des réductions de l’impôt sur le revenu des entreprises résidentes qui transfèrent des technologies.
- Traitement préférentiel de la taxe sur la valeur ajoutée pour l’utilisation intégrée des ressources : ce programme, offert depuis 2022, prévoit des remboursements de la taxe sur la valeur ajoutée pour les entreprises qui favorisent l’utilisation intégrée des ressources, la conservation d’énergie et la réduction des émissions.
- Traitement tarifaire préférentiel pour l’importation de matériel : ce programme, offert depuis 1998, prévoit des exonérations tarifaires pour les entreprises qui utilisent du matériel pour des projets à investissements nationaux et étrangers.
- Fonds pour le développement des industries émergentes stratégiques : ce programme, offert depuis 2012, prévoit un financement pour promouvoir l’innovation et les technologies clés pour des projets dans des industries stratégiques.
- Prime et fonds de soutien pour la restructuration des entreprises industrielles : ce programme, offert depuis 2016, prévoit des affectations de fonds en fonction des capacités excessives dissoutes dans les industries de l’acier, du charbon et autres.
[136] Depuis les décisions définitives dans l’enquête initiale et le réexamen relatif à l’expiration de 2018, ainsi que dans l’ensemble de la PVR en cours, l’information au dossier administratif indique que des programmes de subvention gouvernementaux demeurent à la disposition des producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine et pourraient être utilisés par eux.
La propension du gouvernement de la Chine à subventionner une variété de marchandises importées au Canada ainsi que le silicium-métal produit en Chine et exporté vers d’autres marchés
[137] Comme l’a fait remarquer Québec Silicon et comme nous l’avons déjà vu dans le présent Énoncé des motifs, sur les 28 mesures commerciales en vigueur au Canada à l’endroit de marchandises chinoises, 24 incluent des droits compensateurs en plus des droits antidumpingNote de bas de page 100.
[138] L’information au dossier administratif montre également que l’Australie a mené une enquête en 2020 sur le silicium-métal chinois et a décidé que l’expiration des mesures causerait vraisemblablement la poursuite ou la reprise du subventionnement que celles-ci étaient censées prévenir. Dans son enquête initiale, l’Anti-Dumping Commission de l’Australie a conclu que les exportateurs coopératifs étaient subventionnés pour une marge de 6,3 % et que tous les autres exportateurs l’étaient pour une marge de 32,3 %Note de bas de page 101.
[139] Les nombreuses mesures compensatoires au Canada à l’endroit d’une variété de marchandises chinoises, dont le silicium-métal, ainsi que l’enquête en Australie sur le silicium-métal chinois montrent que les producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine ont reçu du gouvernement des avantages donnant lieu une action et continueront vraisemblablement de recevoir des subventions donnant lieu à une action à l’avenir.
Décision concernant la vraisemblance de la poursuite ou de la reprise du subventionnement
[140] D’après l’information au dossier administratif concernant l’offre continue de programmes de subvention aux producteurs et exportateurs de silicium-métal en Chine et la propension du gouvernement de la Chine à subventionner une variété de marchandises importées au Canada ainsi que le silicium-métal produit en Chine et exporté vers d’autres marchés, l’ASFC a décidé que l’expiration de l’ordonnance causerait vraisemblablement la poursuite ou la reprise du subventionnement de certaines concentrations de silicium-métal originaires ou exportées de la Chine.
Conclusion
[141] Aux fins de la décision dans l’enquête de réexamen relatif à l’expiration qui nous intéresse, l’ASFC a procédé à une analyse en s’en tenant aux facteurs énoncés au paragraphe 37.2(1) du RMSI et aux autres facteurs pertinents dans les circonstances. Ayant considéré les facteurs pertinents et les renseignements au dossier administratif, elle a décidé le 21 novembre 2024, conformément à l’alinéa 76.03(7)a) de la LMSI, que l’expiration de l’ordonnance rendue par le TCCE le 22 août 2019 dans le réexamen relatif à l’expiration RR-2018-003 à l’endroit du silicium-métal originaire ou exporté de la Chine causerait vraisemblablement :
- la poursuite ou la reprise du dumping des marchandises de la Chine;
- et la poursuite ou la reprise du subventionnement des marchandises de la Chine.
Mesures à venir
[142] Le TCCE a commencé son enquête pour établir si, selon toute vraisemblance, la poursuite ou la reprise du dumping et du subventionnement causerait un dommage. D’après le calendrier du réexamen relatif à l’expiration, le TCCE doit rendre sa propre décision d’ici le 30 avril 2025.
[143] Si le TCCE décide que l’expiration de son ordonnance causerait vraisemblablement un dommage à la branche de production nationale, il la prorogera, avec ou sans modification. Alors, l’ASFC continuera de percevoir des droits antidumping sur les importations sous-évaluées, et des droits compensateurs sur les importations subventionnées, de marchandises en cause.
[144] Si, au contraire, le TCCE décide que l’expiration de son ordonnance ne causerait vraisemblablement pas de dommage à la branche de production nationale, il l’annulera, et plus aucuns droits antidumping ou compensateurs ne seront perçus sur les importations de marchandises en cause, et ceux perçus sur des marchandises dédouanées après que l’ordonnance devait expirer seront rendus à l’importateur.
Communiquer avec nous
[145] Voici à qui s’adresser pour en savoir plus :
Communiquer avec nous
- Téléphone :
- Rebecca Akuoko-Asibey : 343-553-1411
Courriel : simaregistry-depotlmsi@cbsa-asfc.gc.ca
Le directeur exécutif p. i.
Direction des programmes commerciaux et antidumping
Sean Borg
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