Archivé - Le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration de l'ASFC
Un rapport sommaire du Cadre et des discussions en table ronde avec les intervenants (août à décembre 2016)
Janvier 2017
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Table des matières
- Introduction
- Partie I – Contexte de la détention liée à l'immigration
- Partie II – Le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration
- Conclusion
- Annexe A - Liste des intervenants qui ont été mobilisés et qui ont fourni des commentaires par écrit
Introduction
Le 15 août 2016, l'honorable Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, a présenté le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration du Canada. Dans le cadre de cette annonce, le ministre a mentionné un investissement pouvant atteindre 138 millions de dollars pour transformer le système de détention liée à l'immigration au Canada. Le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration (ci-après appelé le « Cadre »), qui améliorera les solutions de rechange à la détention (SRD), comportera des investissements clés dans l'infrastructure fédérale de détention liée à l'immigration afin de corriger les lacunes et les conditions inadéquates des centres de surveillance de l'immigration (CSI) à Laval, Québec, à Vancouver, Colombie-Britannique, et à Toronto, Ontario.
Pour veiller à ce que la détention soit vraiment une solution de dernier recours, le gouvernement du Canada accroît la disponibilité de SRD, notamment en concluant des partenariats pour offrir un programme de surveillance communautaire pour les personnes mises en liberté. En mettant en œuvre le Cadre, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) prend des mesures concrètes pour assumer sa responsabilité en matière de détention selon les normes les plus élevées possible, en ayant comme principales considérations la santé mentale et le bien-être des détenus, ainsi que la sécurité des Canadiens. Ces investissements importants permettront d'améliorer considérablement les conditions dans les CSI de l'ASFC, de réduire le recours aux établissements provinciaux et de mieux respecter les normes internationales et nationales en matière de détention liée à l'immigration.
La tenue de vastes consultations est essentielle à la mise en œuvre du Cadre et pour assurer la transparence du programme. L'intérêt accru du public et des intervenants à l'égard de la détention liée à l'immigration a mené l'ASFC à tenir des consultations avec des intervenants clés de partout au Canada (voir l'annexe A) d'août à décembre 2016. Ces consultations ont permis à l'ASFC de recueillir des commentaires et des recommandations dignes d'intérêt dans le but de peaufiner la conception du programme et des installations et de mettre en œuvre de nouvelles normes et politiques nationales. Les points saillants de ces consultations et des commentaires des intervenants figurent dans le présent document.
C'est dans cet esprit que nous élargissons maintenant la participation des Canadiens pour obtenir d'autres opinions sur les SRD, les politiques en matière de détention en vue de fournir davantage de services médicaux et de santé mentale et de soutien aux personnes dans les CSI ainsi que de réduire le plus possible le nombre de mineurs détenus et de cas de détention de longue durée, et la conception de l'infrastructure. En outre, en faisant de la transparence un pilier du Cadre, nous nous engageons à veiller à ce que les intervenants clés et les Canadiens aient un meilleur accès à des renseignements sur la progression du Cadre, notamment en diffusant des statistiques sur la détention liée à l'immigration.
Nous avons hâte d'alimenter le présent rapport sommaire avec vos commentaires. Nous continuons de souhaiter la tenue d'un dialogue avec les intervenants et d'autres partenaires sur la façon d'améliorer la détention liée à l'immigration et d'y recourir au minimum, tout en assurant la sûreté et la sécurité des Canadiens.
Partie I – Contexte de la détention liée à l'immigration
L'ASFC assure la sécurité et la prospérité du Canada en facilitant et en supervisant les déplacements internationaux et les échanges commerciaux à la frontière du Canada.
L'ASFC soutient les priorités liées à la sécurité nationale et à la sécurité publique et assure la sécurité de la frontière en procédant au contrôle des personnes et des biens. Plus précisément, les étrangers, les résidents permanents et les demandeurs d'asile font l'objet d'un contrôle pour veiller à ce que personne n'entre ou ne reste au Canada illégalement. Dans la réalisation de ce mandat, les agents peuvent arrêter, détenir et renvoyer des étrangers ou des résidents permanents qui n'ont pas le droit d'entrer au Canada. Il est essentiel de renvoyer les personnes qui n'ont pas le droit d'entrer ou de demeurer au Canada afin de maintenir l'intégrité du programme d'immigration du pays et de faire preuve d'équité envers celles qui viennent ici dans le respect de la loi.
Plus précisément, les agents de l'ASFC sont autorisés à détenir un étranger ou un résident permanent dans un point d'entrée :
- si cette mesure est nécessaire pour terminer le contrôle;
- s'il y a des motifs de soupçonner que la personne est interdite de territoire pour raison de sécurité, pour atteinte aux droits de la personne ou internationaux, pour grande criminalité, criminalité ou pour criminalité organisée.
Les agents de l'ASFC peuvent aussi détenir un étranger :
- s'ils ont des motifs raisonnables de croire que la personne
- se soustraira vraisemblablement à la procédure d'immigration (p. ex. examen, enquête, renvoi);
- constitue un danger pour le public;
- n'est pas en mesure de convaincre l'agent de son identité.
- si la personne est désignée membre d'une arrivée irrégulière par le ministre de la Sécurité publique.
La détention liée à l'immigration n'est pas punitive. Elle est plutôt exercée en vertu de la loi (Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou LIPR) aux termes de paramètres clairs pour assurer l'intégrité du système d'immigration et la sécurité publique. La détention est une solution de dernier recours, et les SRD doivent toujours être envisagées en premier.
Règle générale, on évite de recourir à la détention liée à l'immigration pour les enfants ou d'autres groupes vulnérables, comme les femmes enceintes, les personnes âgées, les personnes malades ou handicapées ou les personnes ayant des problèmes de comportement ou de santé mentale. Cependant, quand la sécurité est en jeu, la détention liée à l'immigration est envisagée pour une durée minimale, et elle vise principalement à soutenir le renvoi de la personne.
Consultez le site Web de l'ASFC pour en apprendre davantage sur les détentions, y compris les contrôles des motifs de détention, la mise en liberté, les principes clés de la détention, les installations utilisées pour la détention liée à l'immigration et les considérations spéciales ayant trait aux personnes vulnérables.
Détention liée à l'immigration en chiffres
Détention globale
Chaque jour, en moyenne, de 450 à 500 personnes sont en détention au Canada en application de la LIPR. La durée moyenne de la mise en détention est de 23 jours. En 2015-2016, l'ASFC a détenu un total de 6 596 personnes, ce qui représente environ 0,02 % des quelque 32 millions de non-citoyens qui sont entrés au Canada. Le taux de détention liée à l'immigration au Canada est beaucoup plus faible que celui de pays comparables, comme l'Australie et le Royaume-Uni, qui mettent en détention chacun plus de 30 000 personnes par année, et que celui des États-Unis, où plus de 440 000 personnes sont détenues chaque année. D'une année à l'autre, le nombre de cas de détention a diminué au Canada même si le nombre de non–citoyens entrant au pays a augmenté. Au cours des cinq dernières années, le nombre de cas de détention a diminué de 27 % au Canada. En 2015-2016, la durée moyenne globale de la détention a diminué légèrement (de près de 6 %) par rapport à l'exercice précédent, où la durée moyenne de la détention a atteint un sommet (24,5 jours).
Figure 1
Exercice | Nombre d'entrées d'étrangers au Canada | Nombre de personnes détenues | Personnes détenues en % des entrées d'étrangers au Canada | Durée moyenne de détention (jours) | Détention dans une installation (CSI) de l'ASFC | Ventilation régionale du nombre total de personnes détenues* | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Provinces de l'Atlantique | Provinces des Prairies | C.-B. et Yukon | Québec | Ontario | ||||||
2015-2016 | 31 940 610 | 6 596 | 0,020 % | 23,1 | 66 % | 29 | 330 | 1 481 | 1 245 | 3 660 |
2014-2015 | 29 938 646 | 6 768 | 0,022 % | 24,5 | 66 % | 28 | 467 | 1 279 | 1 156 | 3 962 |
2013-2014 | 28 371 259 | 7 722 | 0,027 % | 23 | 69 % | 29 | 460 | 1 406 | 1 288 | 4 675 |
2012-2013 | 27 412 327 | 8 739 | 0,031 % | 20 | 70 % | 35 | 440 | 1 667 | 1 271 | 5 519 |
2011-2012 | 26 303 506 | 9 043 | 0,034 % | 19 | 71 % | 50 | 395 | 1 893 | 1 364 | 5 529 |
Mineurs
En 2015-2016, 201 mineurs ont été détenus ou hébergés avec leurs parents ou tuteurs dans un CSI. Au cours des deux derniers exercices (2014-2015 et 2015-2016), il y a eu une diminution de 14 % du nombre de mineurs détenus ou hébergés dans un CSI pour des motifs liés à l'immigration. Jusqu'à maintenant dans le présent exercice (2016-2017), 121 mineurs ont été détenus ou hébergés dans un CSI. Si la tendance se maintient jusqu'à la fin de l'exercice, une autre diminution du nombre de mineurs détenus ou hébergés dans un CSI est prévue, avec une diminution estimée de 22 % par rapport à 2015-2016. La durée moyenne du temps passé par des mineurs dans un CSI a également diminué. À la lumière des résultats des neuf premiers mois de l'exercice en cours, il devrait y avoir une autre diminution du nombre moyen de jours de détention d'ici la fin de l'exercice.
Figure 2
Exercice | Mineurs accompagnés d'un parent ou d'un tuteur* | Mineurs non accompagnés | Durée moyenne du temps passé dans une installation (jours) | Nombre total de mineurs dans une installation |
---|---|---|---|---|
1er avril 2016 – 31 décembre 2016 | 114 | 7 | 9,4 | 121 |
2015-2016 | 181 | 20 | 14,1 | 201 |
2014-2015 | 220 | 12 | 16 | 232 |
Partie II – Le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration
L'accroissement de l'intérêt du public et des préoccupations des intervenants au cours des dernières années en ce qui a trait aux questions relatives à la détention a entraîné l'examen du programme en 2014-2015. Au nombre des préoccupations des intervenants, mentionnons le fait que les détenus de l'immigration sont placés en détention au même endroit que des criminels parce qu'on recourt trop aux établissements correctionnels provinciaux, les soins et la surveillance des personnes ayant des problèmes de santé mentale, la détention d'enfants, l'absence de SRD disponibles à l'échelle nationale et les conditions inadéquates dans certains CSI.
Le but du Cadre est de créer un système de détention liée à l'immigration meilleur et plus équitable où les personnes sont traitées avec compassion et dignité et qui permet de maintenir la sécurité publique. La mise en œuvre du Cadre permet à l'ASFC de prendre des mesures déterminées afin de composer avec les problèmes de longue date concernant la détention liée à l'immigration. Ces problèmes touchent l'infrastructure, les politiques, les procédures opérationnelles ainsi que la santé et le bien-être des personnes détenues. L'ASFC s'engage à assumer sa responsabilité en matière de détention selon les normes les plus élevées possible, en ayant comme principales considérations la santé physique et mentale et le bien-être des détenus, ainsi que la sécurité des Canadiens.
Le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration a été créé compte tenu des besoins suivants :
- mettre sur pied des CSI adéquats, rentables et efficients pour la détention liée à l'immigration et fournir de meilleurs programmes;
- réduire le recours aux établissements correctionnels provinciaux pour la détention liée à l'immigration;
- établir des normes de détention et des niveaux de soins uniformes partout au Canada;
- élargir les SRD actuelles pour établir un programme de SRD complet à l'échelle nationale;
- fournir davantage de soins médicaux et de santé mentale aux personnes dans les CSI de l'ASFC;
- réduire le plus possible le nombre de mineurs et de personnes vulnérables en détention ainsi que le nombre de cas de détention de longue durée;
- accroître la transparence du programme et renforcer la mobilisation des intervenants et des Canadiens.
Voici quelques initiatives du nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration :
- Remplacement des infrastructures
- construire un nouveau CSI à Laval (Québec);
- remettre en état un bâtiment du gouvernement fédéral à Surrey (Colombie-Britannique) pour remplacer le CSI de l'aéroport international de Vancouver;
- grâce à la gestion d'un nouveau contrat de service, améliorer le CSI à Toronto pour l'aligner sur les futurs CSI de Laval et de Surrey qui pourront accueillir les détenus posant un risque élevé.
- Accroître la disponibilité des SRD à l'échelle nationale, en offrant notamment la possibilité de faire des déclarations vocales par l'entremise de la technologie de reconnaissance vocale pour réduire au minimum le besoin de se présenter à l'ASFC en personne, optimiser la liberté de mouvement, faciliter la conformité et maximaliser l'efficience.
- Conclure des partenariats pour la prestation du programme de détention liée à l'immigration
- Accords avec des organisations communautaires pour offrir le programme élargi de SRD.
- Signature d'accords provinciaux pour la détention de personnes à risque le plus élevé afin de normaliser et d'améliorer le traitement des personnes qui continueront d'être détenues dans les établissements provinciaux.
- Élaborer et mettre en œuvre des normes de détention et politiques nationales axées sur le risque en mettant l'accent sur les mineurs, la détention de longue durée et la santé mentale pour accroître le bien–être des personnes détenues.
- Accroître le soutien relatif aux services médicaux et de santé mentale dans les CSI.
- Assurer une plus grande ouverture, responsabilisation et transparence dans la prestation du programme de détention liée à l'immigration.
Solutions de rechange à la détention
Les SRD offrent des moyens d'éviter la détention ou de permettre la mise en liberté grâce à l'utilisation d'outils axés sur le risque qui fournissent aux personnes des soutiens communautaires tout en assurant que l'ASFC dispose des outils nécessaires pour surveiller, trouver et appréhender les personnes qui ne se conforment pas aux directives.
Même si les lignes directrices de l'ASFC en vigueur indiquent clairement que la détention est une solution de dernier recours et que les agents doivent envisager les SRD avant d'ordonner la détention d'une personne, il existe des lacunes importantes quant à la disponibilité de SRD partout au Canada, ce qui fait qu'un grand nombre de personnes sont détenues.
À l'heure actuelle, les seuls outils accessibles à l'échelle nationale sont la mise en liberté en vertu d'un cautionnement d'exécution ou d'un dépôt en espèces et l'imposition d'autres conditions, comme se présenter régulièrement à l'ASFC. Dans la région du Grand Toronto (RGT), l'éventail de SRD accessibles est plus large : un programme efficace de gestion des cas dans la collectivité imparti à un tiers (Toronto Bail Program) favorise la mise en liberté des personnes détenues qui y sont admissibles; et il y a un programme de gestion de la conformité par l'entremise duquel les personnes peuvent faire des déclarations chaque semaine en appelant l'ASFC (déclarations vocales).
Pour tirer profit de ce fondement, l'ASFC s'affaire à mettre en œuvre un programme national de SRD pour accroître l'uniformité partout au Canada grâce à l'expansion des programmes communautaires et des déclarations vocales.
Les programmes communautaires pourraient être envisagés pour les étrangers ou résidents permanents admissibles qui bénéficient d'un soutien adéquat par les membres de leur famille ou des parents pour veiller à ce qu'ils se présentent en personne ou qu'il y ait un dépôt en espèces ou un cautionnement d'exécution. En outre, les personnes pourraient être encadrées par un partenaire tiers de gestion des cas dans la collectivité qui agirait en tant que tuteur et aiderait les clients à se conformer à toutes les conditions et leur fournirait un soutien social leur permettant de satisfaire aux exigences en matière d'immigration.
En plus des programmes communautaires, l'ASFC s'affaire à mettre en œuvre un programme national de déclaration vocale pour surveiller les personnes mises en liberté dans la collectivité, en faire le suivi, les trouver et les appréhender, au besoin. Les outils de surveillance électronique, tels que la déclaration vocale, permettent l'enregistrement de la voix et la reconnaissance vocale et, au besoin, en fonction du niveau de risque, la capacité de déterminer où se trouve la personne si elle ne se conforme pas aux conditions de déclaration ou qu'elle tente de se soustraire au processus.
Ce que les intervenants ont dit au sujet des SRD
- Les solutions de rechange à la détention sont les bienvenues, et, conformément à la loi, elles devraient être envisagées pour tous les cas et appliquées uniformément partout au Canada, en commençant au point d'entrée et régulièrement tout au long de la période de détention, le cas échéant.
- Modifier les lois et les règlements pour indiquer clairement que, dans toutes les décisions qu'il prend et qui privent les migrants de leur liberté, le gouvernement doit prendre les mesures les moins restrictives possible s'appliquant à la gestion d'une population non criminelle et assurant la protection du public, des membres du personnel et d'autres personnes détenues.
- Introduire des règlements ou des lignes directrices stratégiques décrivant en détail quand et dans quelles circonstances les SRD doivent être utilisées (par l'ASFC et la Commission de l'immigration et du statut de réfugié [CISR]) et comment elles doivent être mises en œuvre pour veiller à ce qu'elles soient appliquées de façon uniforme.
- Il ne faut pas imposer de conditions ou de solutions de rechange plus strictes à certaines personnes simplement parce que de nouvelles options de mise en liberté existent. Les exigences devraient correspondre au risque que posent les personnes (p. ex. exigences réduites si la personne coopère et consent à être renvoyée à la fin du processus).
- Des efforts doivent être déployés en vue d'une mise en liberté anticipée (c.-à-d. tenter de façon systématique de trouver un garant parmi les membres de la famille ou de la collectivité). Les agents de l'ASFC devraient être en mesure de mettre en liberté les personnes détenues entre les contrôles des motifs de détention de la CISR de 48 heures et de 7 jours.
- Un modèle de surveillance et d'hébergement dans la collectivité s'est révélé être un outil de gestion des cas très efficace dans d'autres pays. Les personnes se conforment davantage aux procédures d'immigration si la gestion des cas est active (c.-à-d. soutien et aide, facilitation et réconfort au sein de la collectivité de la part de travailleurs sociaux, d'organisations non gouvernementalesx [ONG] et de groupes communautaires).
- La conception des SRD devrait refléter les besoins propres aux détenus de l'immigration, compte tenu de leur vulnérabilité inhérente, et fournir des programmes novateurs pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale.
- Des partenariats devraient être conclus et des fonds devraient être fournis à des ONG pour qu'elles travaillent avec des détenus mis en liberté dans la collectivité. Par exemple, un concept de garde ouverte dans le cadre duquel une personne est libre pendant la journée et doit retourner à l'installation désignée le soir pourrait être envisagé.
- Comme il est impossible, dans de nombreux grands centres urbains, d'accéder immédiatement à des logements pour une courte durée et qu'il est nécessaire de disposer de suffisamment de temps pour coordonner l'hébergement des détenus mis en liberté, il sera essentiel qu'il y ait une bonne communication entre l'ASFC, les ONG et les clients.
- Les circonstances de l'immigration sont uniques; les SRD ne doivent donc pas s'appuyer sur des programmes de mise en liberté s'adressant aux criminels.
- L'ASFC s'efforce d'assurer une uniformité nationale, mais les différences régionales doivent également être prises en compte dans la conception du programme des SRD.
- La surveillance électronique est soutenue pour les personnes à risque élevé lorsque d'autres outils pourraient être inadéquats, et elle ne devrait pas être autofinancée.
- Les demandeurs d'asile ne doivent pas être détenus de façon systématique lorsqu'il est impossible de vérifier leur identité. Les SRD, surtout les programmes de surveillance communautaire, devraient permettre de conserver une certaine indépendance par rapport à l'ASFC pour veiller à ce que le tiers ait la capacité d'établir une relation de confiance avec les clients.
- Les agents de l'ASFC devraient recevoir une formation sur l'application des SRD pour en assurer une utilisation uniforme.
Infrastructure
Les difficultés les plus importantes auxquelles doivent faire face les responsables du programme de détention, et le thème commun ressortant des critiques des intervenants sont les lacunes de l'infrastructure existante. Le piètre état et les limites de la conception et de l'espace des CSI de l'ASFC sont la cause profonde directe de certaines lacunes du programme, ce qui nuit par la même occasion à la capacité d'améliorer le programme. Environ les deux tiers du nombre total de jours passés en détention liée à l'immigration au Canada le sont dans des prisons provinciales et le tiers dans des CSI en raison du manque de capacité adéquate de l'ASFC en matière de détention.
En Ontario, le CSI de Toronto est exploité par un fournisseur de services du secteur privé, mais il n'est pas conçu ni n'offre les services nécessaires pour héberger des personnes considérées comme posant un risque légèrement plus élevé (p. ex. ayant des antécédents criminels non violents).
Au Québec, l'établissement de Laval a été construit au milieu des années 1950 et adapté pour servir de CSI à l'ASFC en 1996. Vu son piètre état actuel et sa conception inadéquate, il n'est pas conforme aux normes internationales en matière de détention liée à l'immigration. En raison du manque d'espace dans les établissements correctionnels provinciaux du Québec, toutes les personnes détenues, sauf celles présentant un risque élevé pour la sécurité publique, sont gérées dans le CSI. Cet établissement n'offre pas d'accès sur place aux audiences de la CISR.
En Colombie-Britannique, le CSI de Vancouver, un établissement de détention à court terme, est situé à l'aéroport international de Vancouver. L'établissement a été reconstruit et occupé par l'ASFC en 1999. Les personnes sont détenues dans ce CSI pendant un maximum de 48 heures. Vu sa conception et son état actuel, il n'est pas conforme aux normes internationales en matière de détention liée à l'immigration. Au–delà de 48 heures, tous les détenus de la région, y compris ceux qui présentent un risque faible ou moyen, sont déplacés dans un établissement provincial en raison des limites strictes du centre de surveillance. Par ailleurs, comme les personnes sont détenues pour un maximum de 48 heures, le centre n'offre pas d'accès aux audiences de la CISR ou à des programmes d'éducation, et il n'y a pas de fournisseurs de soins de santé sur place.
À l'avenir, le gouvernement du Canada améliorera considérablement l'infrastructure : un nouveau CSI construit par l'État au Québec (région du Grand Montréal), un CSI appartenant à l'État remis à neuf (Surrey) et un CSI amélioré à Toronto permettront de diminuer grandement le recours aux établissements correctionnels provinciaux, d'améliorer les normes nationales et d'accroître le bien-être des personnes détenues. Les installations comprendront des salles de vidéoconférence pour les audiences de la CISR et fourniront de meilleurs programmes et un meilleur accès aux services.
Conception de l'infrastructure
La conception vise, dans la mesure du possible, les résultats suivants afin d'accroître le bien–être des personnes détenues dans les CSI dans l'ensemble du pays :
- Réduction au minimum efficiente et efficace de la présence de gardes.
- Hébergement sûr, sécuritaire et humain offrant des unités résidentielles souples qui permettent une gestion efficace des personnes détenues (p. ex. celles ayant des besoins spéciaux).
- Accès facile à l'air frais et à l'extérieur.
- Accueil des membres de la famille, des ONG et des visiteurs au moyen d'espaces de visite-contact pour les familles et les représentants.
- Accès facile par transport en commun.
- Conception s'éloignant de celle des établissements correctionnels.
- Éléments de contrôle et de sécurité établissant un équilibre entre une présence visible faible et un rendement élevé, dans la mesure du possible .
- Espace commun à usages multiples permettant d'accéder à des services de soutien sur place, notamment les suivants :
- Services d'interprète et d'aide juridique;
- Soins infirmiers et médicaux ainsi que services de counseling psychologique et psychiatrique;
- Aumônerie ou soutien spirituel;
- Services de soutien des immigrants sur place, comme des services de counseling et d'immigration (espace prévu pour les ONG partenaires);
- Centre de ressources et espaces pour l'éducation et les loisirs;
- Espace prévu pour tenir des audiences de la CISR sur place, y compris la vidéoconférence pour réduire au minimum les déplacements des personnes détenues.
Ultimement, ces investissements importants permettront d'améliorer considérablement les conditions dans les CSI de l'ASFC, afin de mieux respecter les normes internationales et nationales en matière de détention liée à l'immigration.
Ce que les intervenants ont dit au sujet de l'infrastructure
Généralités
- La création de nouveaux CSI ou l'amélioration de l'infrastructure ne devrait pas se traduire par le recours accru à la détention liée à l'immigration.
- Les CSI doivent se trouver à proximité des services sociaux (ou être facilement et efficacement accessibles par transport en commun) afin de favoriser l'accès à ces services.
- Les coûts et les répercussions (p. ex. durée des déplacements, moins de temps pour préparer les cas) de l'emplacement des CSI pour les partenaires devraient être évalués, y compris la perte potentielle de temps passé avec les personnes détenues en raison des déplacements nécessaires.
- On devrait apporter des améliorations à l'infrastructure en s'assurant que les CSI ne ressemblent pas à des établissements correctionnels (p. ex. clôture de barbelés autour du périmètre).
- Les CSI devraient compter un espace prévu pour les personnes vulnérables, qui doivent être séparées des personnes ayant des antécédents criminels.
- Le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile doit disposer du pouvoir final concernant les conditions de détention pour le traitement, la santé et la sécurité des personnes détenues, peu importe où elles sont détenues.
Configuration des CSI
- Séparer les détenus à faible risque de ceux à risque élevé.
- Veiller à ce que les représentants d'ONG et les représentants désignés aient accès à une salle fermée pour rencontrer les personnes détenues et aient accès à l'intérieur (zone sécurisée) des CSI plutôt qu'uniquement aux espaces prévus pour les visiteurs.
- L'espace pour les visiteurs doit permettre les visites-contacts.
- Utiliser la technologie pour permettre le libre déplacement des personnes détenues dans les installations sans avoir besoin de compter sur des gardes.
- Tenir compte du respect de la vie privée dans la conception, surtout pour les toilettes.
- Permettre un accès illimité aux aires de loisirs extérieures.
Installations de vidéoconférence (pour les contrôles des motifs de détention de la CISR et d'autres procédures d'application de la loi sur l'immigration)
- Toutes les parties (commissaire de la CISR, personne détenue, avocat et agent d'audience de l'ASFC) doivent se trouver au même endroit faute de quoi les principes de justice naturelle et d'équité procédurale pourraient être compromis. Si les commissaires de la CISR et les agents de l'ASFC ne sont pas au même endroit, cela pourrait entraîner des problèmes empêchant d'évaluer adéquatement la crédibilité des personnes détenues et de leurs témoins et de reconnaître ou prendre en compte les problèmes de santé mentale.
- L'échange de documents pendant une audience sera complexe, tout comme le sera l'interprétation si l'interprète ne se trouve pas au même endroit que la personne détenue.
- Envisager la possibilité que les commissaires de la CISR se rendent dans les CSI, ou y établir des bureaux.
- La vidéoconférence pourrait présenter des problèmes de confidentialité pour les audiences à huis clos. La sécurité d'Internet peut ne pas être assurée entièrement.
- La tenue d'audiences dans les installations de la CISR reflète mieux l'indépendance de la Commission. Le fait que la vidéoconférence est déjà utilisée à Ottawa, dans les Prairies et, dans des cas exceptionnels, à Montréal ne signifie pas qu'il s'agisse d'une bonne pratique.
- La vidéoconférence pourrait entraîner des problèmes techniques et des retards ayant une incidence sur les exigences législatives, comme la tenue des contrôles dans les 48 premières heures.
Établissements provinciaux
- Le regroupement des détenus criminels et des détenus de l'immigration dans les établissements correctionnels devrait être évité complètement pour des raisons liées à l'exposition (c.-à-d. drogues, gangs), à la sécurité et à la santé mentale.
- Modifier les lois existantes pour préciser les facteurs à considérer quand on décide de transférer un détenu dans une prison provinciale, établir une politique claire et des processus transparents pour les transfèrements entre les CSI et les établissements provinciaux pour quelque raison que ce soit (p. ex. comportement non coopératif, santé mentale) et fournir aux personnes détenues des occasions de contester les décisions.
- Il faut fournir aux ONG et aux partenaires une salle de réunion dans les établissements provinciaux.
- Les normes de détention de l'ASFC doivent être appliquées dans les établissements provinciaux, notamment veiller à ce que les détenus de l'immigration aient le même niveau d'accès aux services, programmes et renseignements (c.-à-d. soins médicaux et de santé mentale, interprètes, ONG, représentants désignés, visites familiales, etc.) dans les établissements provinciaux que les personnes détenues dans les CSI ou dans ces mêmes établissements.
- Veiller à ce que les membres du personnel des établissements provinciaux soient informés et formés à l'égard des caractéristiques des personnes détenues à des fins d'immigration (nature administrative, non pas criminelle).
- Continuer d'examiner d'autres façons de réduire le recours aux établissements provinciaux pour la détention liée à l'immigration.
Examen des politiques et des normes de détention nationales
Le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration comporte un examen continuel des politiques et des normes de détention pour assurer un programme meilleur et plus équitable. Il est essentiel de compter sur des politiques et des normes qui respectent les obligations nationales et internationales concernant le traitement des personnes détenues et qui peuvent être appliquées uniformément partout au Canada afin d'assurer l'intégrité des pratiques en matière de détention liée à l'immigration du Canada.
L'ASFC mène actuellement un examen général des politiques et des normes de détention en se penchant principalement sur les quatre secteurs clés suivants : détention des mineurs et préservation de l'unité familiale, services médicaux et de santé mentale dans ses CSI, détentions de longue durée et normes de détention nationales.
Détention des mineurs
Le Canada permet seulement la détention des mineurs (moins de 18 ans) dans des circonstances exceptionnelles, en tant que solution de dernier recours, pour des raisons légitimes et pour la période la plus courte possible (consulter la figure 2). En outre, le gouvernement recourt seulement à cette solution après avoir pris en compte l'intérêt supérieur de l'enfant, qui comprend entre autres les facteurs suivants : la possibilité de prendre d'autres dispositions auprès d'organismes d'aide à l'enfance ou de services de protection de l'enfance locaux; la durée prévue de la détention; le type d'installation de détention envisagé et les conditions de détention; et l'accessibilité des services dans l'installation de détention, y compris l'éducation, les services médicaux, le counseling et les loisirs.
En règle générale, les mineurs non accompagnés ne sont pas détenus, mais ils sont confiés aux soins des services provinciaux de protection de l'enfance. La détention des mineurs n'est toutefois pas exclue si le mineur représente un risque pour la sécurité ou un danger pour le public (habituellement les mineurs plus vieux) ou pour la période la plus courte possible afin de pouvoir prendre d'autres dispositions pour la prise en charge du mineur. Les mineurs non accompagnés qui sont détenus ne sont pas placés avec les adultes. À l'heure actuelle, des mineurs accompagnés peuvent être autorisés à demeurer avec leurs parents ou tuteurs détenus dans un CSI de l'ASFC s'il est établi qu'il y va de l'intérêt supérieur de l'enfant et que des locaux adéquats sont disponibles.
L'ASFC s'engage à réduire au minimum l'hébergement et la détention des mineurs et la séparation des familles, et elle procède actuellement à l'examen de ses politiques et normes. À l'avenir, la disponibilité de SRD dans la collectivité devrait réduire grandement le nombre d'enfants dans les installations de détention et réduire au minimum la séparation d'avec leurs parents. Dans les cas où les SRD ne conviennent pas aux parents, de nouvelles installations de détention assureront l'unité familiale et l'accès continu à l'éducation, aux activités de loisirs, aux services médicaux et à une alimentation adéquate.
Ce que les intervenants ont dit au sujet de la détention des mineurs
- La détention entraîne des répercussions négatives sur les mineurs et elle devrait être évitée. Il n'est jamais dans l'intérêt supérieur des enfants de les détenir à des fins d'immigration. Les enfants ont droit à l'unité familiale en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant. Les solutions de rechange dans la collectivité devraient toujours être appliquées de façon uniforme partout au Canada pour les mineurs et leurs parents ou tuteurs légaux et les autres membres de la famille immédiate.
- Pour que les changements soient significatifs et durables, il faut que la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et son règlement d'application assurent une bonne protection des droits des enfants.
- L'intérêt supérieur des enfants doit être une considération principale avant qu'une décision ne soit rendue quant à la détention lorsqu'un enfant est touché par cette décision, notamment les décisions sur la détention des parents ou tuteurs légaux – et non pas après que le parent ou l'enfant est détenu. La considération principale doit être reflétée dans la loi et le règlement sur l'immigration.
- La loi et le règlement sur l'immigration doivent également être modifiés pour créer une présomption en faveur de la mise en liberté des enfants et des familles avec enfants. Si cela est absolument nécessaire, la privation de la liberté d'un mineur doit seulement être utilisée en tant que mesure de dernier recours et pour la plus courte période possible, et le mineur ne doit pas être isolé. En cas de risque de fuite ou de renvoi non imminent, et quand une mise en liberté sans condition n'est pas appropriée, les solutions de rechange à la détention doivent être appliquées avant de recourir à la détention ou à la séparation de la famille.
- La loi doit comporter une disposition qui limite la durée de la détention des mineurs dans les cas où la détention est nécessaire, semblable à ce qui est établi dans la loi du Royaume–Uni (maximum de sept jours selon les circonstances).
- Abroger les dispositions de la loi sur l'immigration concernant les étrangers désignés, y compris les dispositions relatives à la détention obligatoire des enfants âgés de plus de 16 ans.
- Les éléments particuliers à prendre en considération concernant les enfants mineurs dans le règlement sur l'immigration doivent être élargis pour inclure, sans s'y limiter, les facteurs suivants :
- le niveau de développement physique, mental et émotionnel de l'enfant, ses besoins en santé, en éducation ou autres et les traitements ou les soins nécessaires pour répondre à ces besoins;
- l'incidence pour l'enfant de la détention d'un adulte, compte tenu des conséquences psychologiques et émotionnelles de la détention de l'adulte;
- l'importance de la continuité des soins de l'enfant et les effets secondaires possibles pour l'enfant si cette continuité est interrompue;
- les points de vue et les souhaits de l'enfant, s'il est possible de les évaluer raisonnablement;
- le risque qu'un enfant subisse un préjudice s'il est séparé d'un parent ou d'un tuteur;
- lorsqu'une décision est prise par un organisme de protection de l'enfance ou un tiers compétent, l'incidence sur la sécurité et le bien-être de l'enfant s'il est renvoyé auprès d'un parent ou d'un tuteur ou qu'on lui permet de demeurer sous sa garde;
- toute procédure civile ou pénale pertinente à la sécurité ou au bien-être de l'enfant.
- Modifier la loi pour veiller à ce qu'un représentant désigné soit affecté à un mineur séparé pour le représenter dès la première interaction avec les autorités de l'immigration et tout au long du processus d'immigration, pas seulement quand il comparaît devant la CISR, faute de quoi les enfants séparés n'ont personne pour défendre leurs intérêts pendant de nombreuses parties essentielles du traitement de leur dossier d'immigration.
- Par dernier recours, il faut entendre les cas où les parents sont détenus parce qu'ils représentent un danger pour le public et où un renvoi sera effectué dans les 48 heures.
- La détention ne doit jamais être utilisée pour protéger les mineurs (p. ex. contre le risque de traite de personnes). Des solutions de rechange appropriées pour l'enfant doivent être déterminées, et, au besoin, il faut faire appel aux services d'organismes de protection de l'enfance.
- L'ASFC doit prioriser l'élaboration d'une politique nationale pour les mineurs, de procédures opérationnelles normalisées complémentaires et de scénarios liés aux diverses situations pour assurer le traitement uniforme des mineurs.
- Les mineurs non accompagnés ne doivent pas être isolés (c.-à-d. qu'il faut leur permettre de socialiser avec les membres de l'unité familiale pendant la journée).
- Il faut compter sur une approche nationale uniforme pour tenir compte de l'évaluation des besoins scolaires pour les enfants en détention. Les enfants devraient être en mesure de fréquenter l'école, et des dispositions doivent être prises pour les y transporter. Ils devraient également avoir l'occasion de participer à des activités stimulantes.
- Il devrait exister des outils d'évaluation de la santé mentale distincts pour les mineurs détenus.
- Les organismes de protection de l'enfance doivent être consultés dans tous les cas où les parents sont incapables de prendre soin des enfants ou sont absents. Le manque d'intérêt des organismes de protection de l'enfance à l'égard des mineurs âgés de 16 et de 17 ans doit être abordé.
Services médicaux et de santé mentale
La politique de l'ASFC précise que, lorsque la sécurité n'est pas en cause, il faut éviter la détention ou en faire un dernier recours pour les personnes vulnérables, y compris les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Cependant, si la détention est requise, la période de détention doit être la plus courte possible et elle doit avoir pour but principal de faciliter le renvoi de la personne. Lors de l'arrestation et de la mise en détention d'une personne, un agent de l'ASFC remplit un formulaire médical pour chaque détenu, ce qui permet à chacun de mentionner volontairement tout problème de santé physique ou mentale avec lequel il est aux prises. De plus, tous les détenus admis au CSI de Toronto ou de Laval font l'objet d'une évaluation par un membre du personnel médical du Centre. Si des problèmes de santé mentale sont cernés, le personnel médical élaborera un plan de traitement adéquat. À Vancouver, comme le CSI n'offre pas de services médicaux en raison de sa capacité de détention de courte durée (48 heures), si des problèmes de comportement ou de santé mentale sont cernés, la personne est renvoyée aux services correctionnels de la Colombie-Britannique pour subir une évaluation complète de la part d'un professionnel de la santé compétent.
L'ASFC s'engage à fournir un accès uniforme et accru à des services de santé dans ses trois CSI afin de mieux répondre aux besoins de santé physique et mentale des personnes détenues. Un plus grand soutien est requis pour fournir un accès essentiel à des soins médicaux, infirmiers et psychologiques sur place dans les CSI, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Des solutions sont également envisagées pour le recours à des services de soutien de santé mentale locaux et le placement des personnes ayant d'importants besoins en matière de santé mentale dans des établissements provinciaux ou des établissements de soins de santé mentale adéquats, y compris les personnes mises en liberté dans le cadre des programmes communautaires offerts par l'entremise des SRD.
L'ASFC a déjà mis en œuvre des séances de formation sur la prévention du suicide et de l'automutilation à l'intention des agents et des gardes des CSI. Pour soutenir la Stratégie pour appuyer la santé mentale à l'ASFC et des objectifs de prévention, d'intervention et d'aide offerte aux employés et aux personnes sous la responsabilité de l'Agence, tous les employés de l'ASFC sont tenus de suivre la formation en ligne sur la sensibilisation à la santé mentale. La formation en premiers soins pour la santé mentale est aussi obligatoire pour les agents qui travaillent dans les CSI, les agents d'exécution de la loi et les agents aux points d'entrée intérieurs. D'autres formations (p.ex.: techniques de désescalade) seront aussi élaborées afin de pouvoir offrir d'autres outils lors de situations de crises.
Ce que les intervenants ont dit au sujet des services médicaux et de santé mentale
- Modifier les lois et les règlements existants pour établir une présomption contre les formes plus restrictives de détention pour les migrants, les demandeurs d'asile, les personnes ayant une incapacité mentale ou un handicap physique et les victimes de torture. Placer les migrants dans un environnement très stressant contribue à accroître le risque de problèmes de santé mentale ou d'exacerbation des problèmes existants.
- Tenir compte des pratiques exemplaires à l'échelle internationale pour répondre aux besoins en matière de santé mentale dans les situations très stressantes.
- Préciser le fait que la santé mentale et d'autres vulnérabilités sont des facteurs dont il faut tenir compte pour la mise en liberté dans les contrôles des motifs de détention.
- Il faut assurer la prestation de soins médicaux aux personnes mises en liberté, de la détention jusqu'à la régularisation de leur statut ou à leur renvoi du Canada.
- De meilleurs outils doivent être offerts aux agents de l'ASFC afin qu'ils puissent cerner les problèmes de santé mentale le plus tôt possible dans le cadre du traitement des personnes dans le volet de l'application de la loi sur l'immigration, et il faut adapter ces outils pour les adultes, les enfants et les adolescents. En outre, un professionnel de la santé doit procéder à une évaluation de la santé mentale dans le cadre de la procédure d'évaluation initiale normalisée pour déterminer les besoins en matière de médicaments, de psychothérapie ou de renvoi en vue d'évaluations complémentaires.
- L'accès rapide aux évaluations en matière de santé mentale, y compris les rapports psychiatriques, au besoin, sera essentiel pour faciliter la mise en liberté des personnes par la CISR.
- Si la détention est nécessaire, la priorité principale est d'accélérer la mise en liberté pour prévenir la détérioration de la santé mentale. La détention est perçue comme une menace à la sécurité personnelle, et les personnes détenues ne peuvent se rétablir à la suite d'une maladie mentale ou d'un traumatisme que lorsqu'elles se sentent en sécurité. À cet égard, il faut éviter la détention dans les établissements correctionnels provinciaux.
- Le fait de diminuer les facteurs de stress pendant la détention (en élaborant des politiques et des procédures claires pour limiter le recours au matériel de contrainte, l'isolement, la durée de la détention et les perturbations du sommeil) et de renforcer la capacité d'agir de façon indépendante (c.-à-d. circulation plus libre, horaires souples, capacité de préparer des aliments et de cuisiner, interactions avec la famille et les amis, activités) contribue grandement à prévenir les problèmes de santé mentale. Le traitement adéquat des problèmes de santé mentale est également important.
- Le niveau de services de santé et de santé mentale doit être le même pour les personnes détenues dans un établissement provincial ou dans les CSI.
- L'ASFC doit prendre des mesures pour assurer la communication appropriée de renseignements et la continuité des soins quand une personne est transférée vers un établissement provincial.
- Financer et mobiliser les partenaires pour assurer la fourniture adéquate de soins de santé en personne (y compris des soins de santé mentale), de services sociaux et communautaires, de services spirituels et de services de soutien familial dans tous les lieux de détention.
- Les médecins embauchés pour travailler dans les CSI doivent disposer de certaines compétences essentielles pour comprendre la population qu'ils traitent, y compris les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale, et ils doivent avoir la capacité de fournir des séances de counseling adaptées à la culture.
- L'ASFC doit s'assurer que les personnes détenues disposent de renseignements solides sur le processus d'application de la loi sur l'immigration afin de contribuer à diminuer leur anxiété et leur stress et d'assurer une plus grande conformité avec les exigences de la loi sur l'immigration.
- Les renseignements obtenus auprès de fournisseurs de soins de santé ne doivent pas être utilisés aux fins d'application de la loi.
- Le gouvernement fédéral doit conclure des accords avec les provinces pour obtenir des places dans des établissements psychiatriques pour les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale qui refusent les soins et qui requièrent des traitements et une stabilisation.
- La mobilisation, les buts et la productivité sont des éléments nécessaires pour soutenir le bien–être mental des personnes détenues. Les programmes et les ressources permettront une utilisation constructive du temps et le soutien de la santé mentale.
- Permettre les visites-contacts entre les personnes détenues et les membres de la famille et les amis.
- Un professionnel de la santé mentale doit être présent lorsqu'une personne détenue est informée de son expulsion.
- Les agents de l'ASFC et les gardes de sécurité contractuels doivent recevoir des séances de formation quant à la détermination des indicateurs de maladie mentale.
- Les agents de l'ASFC doivent également recevoir des séances de formation sur ce qui suit :
- Interactions avec les clients qui ont été victimes de torture ou qui ont subi un traumatisme grave;
- Intervention auprès des personnes ayant des problèmes de santé mentale, prévention et soutien;
- Détermination des traumatismes, des sensibilités culturelles et religieuses, de la dynamique quant au sexe et à l'identité sexuelle, des vulnérabilités particulières de certains migrants – surtout les femmes, les jeunes et les lesbiennes, gais, bisexuels, transsexuels et allosexuels (LGBTA).
- Il faut envisager de faire appel aux services d'ONG pour la prestation de certaines séances de formation sur les sensibilités culturelles.
- Les séances de formation destinées aux commissaires de la CISR chargés de garder les personnes détenues dans les salles d'audience doivent être passées en revue et améliorées et comprendre ce qui suit :
- Sensibilisation aux différences culturelles;
- Problèmes de santé mentale;
- Santé des personnes détenues.
Détention de longue durée
À l'heure actuelle, la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et son règlement d'application n'établissent pas de délais en ce qui concerne la détention. Cependant, il existe des freins et contrepoids assurant le contrôle régulier de la détention de chaque personne par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, tribunal administratif indépendant. Malgré ces dispositions, certains intervenants ont mentionné qu'il fallait établir dans la loi des délais de détention précis qui exigeraient la mise en liberté de toute personne détenue après 90 jours. Voici des facteurs qui contribuent à la durée de la détention :
- la personne refuse de coopérer et d'obtenir les documents nécessaires pour établir son identité ou pour permettre son renvoi du Canada;
- difficulté d'obtenir la coopération de gouvernements étrangers dans la délivrance de titres de voyage;
- la personne représente un danger pour le public (c.-à-d. grande criminalité);
- les SRD sont insuffisantes pour contrer le risque à la mise en liberté.
Ce que les intervenants ont dit au sujet de la détention de longue durée
- Modifier les lois et règlements existants pour établir une présomption réfutable pour la mise en liberté après un certain nombre de jours de détention pour éviter la détention d'une durée indéterminée et obliger qu'un tiers indépendant/un tribunal effectue une surveillance significative et régulière de toute détention excédant ce délai. On a entre autres suggéré 90 jours, 6 mois (Europe) et 45 jours (France).
- La détention n'est pas une manière efficace de favoriser la coopération; les SRD sont une meilleure option, puisqu'elles atténuent aussi le risque de fuite – la mise en liberté auprès de la famille ou d'un garant peut avoir une incidence plus positive.
- Quand une personne détenue ne se conforme pas intentionnellement aux exigences pour nuire aux efforts de renvoi (p. ex. en refusant d'obtenir ou de signer les titres de voyage), il peut être nécessaire d'intenter des poursuites au criminel au lieu de recourir à la pratique actuelle consistant à imposer une détention continue.
- Les personnes détenues parce qu'elles sont incapables de prouver leur identité ne doivent pas être détenues à long terme.
- Si la détention est continue, les systèmes de l'ASFC doivent indiquer que la durée de la détention est cumulative, même quand il y a un transfèrement vers une autre installation (la durée de la détention ne doit pas être réinitialisée lorsqu'une personne détenue est transférée vers une autre installation).
- Il faut mieux communiquer avec les personnes détenues au sujet de la durée de la détention et des motifs de leur détention initiale et continue. Établir une période maximale de détention permet une meilleure prévisibilité.
Normes de détention nationales pour les CSI
Les normes de détention nationales sont les lignes directrices générales que les CSI doivent respecter dans la gestion de chaque installation. Les normes actuelles sont en vigueur depuis plus de 10 ans, sont désuètes et comportent de nombreuses lacunes. L'infrastructure a empêché l'application entièrement uniforme des normes, ce qui fait que les pratiques de détention varient entre les trois CSI de l'ASFC. L'ASFC élabore de nouvelles normes élargies qui fourniront des directives complètes, aborderont les lacunes cernées, amélioreront l'uniformité à l'échelle nationale et renforceront la surveillance. Les normes révisées seront diffusées sur le site Web de l'ASFC lorsqu'elles seront terminées.
Transparence
La transparence est un pilier du nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration. Conformément à l'engagement du gouvernement du Canada à l'égard de la transparence et de l'ouverture, l'ASFC a commencé à publier des statistiques sur les détentions liées à l'immigration sur son site Web le 1er novembre 2016 (consulter également la figure 1 et la figure 2). Les statistiques seront mises à jour chaque année. L'Agence planifie la publication de statistiques plus détaillées chaque trimestre et des améliorations apportées au programme en continu. Le gouvernement continuera également à consulter les intervenants et à fournir des mises à jour sur les progrès réalisés en ce qui concerne le Cadre. À l'échelle nationale et régionale, de nouveaux partenariats seront établis et les relations existantes seront renforcées avec les partenaires et les intervenants clés, comme la Croix-Rouge canadienne, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Conseil canadien pour les réfugiés, les organisations responsables de questions relatives à la santé mentale, les représentants de l'immigration, le milieu universitaire et les provinces.
Ce que les intervenants ont dit au sujet de la transparence
- Créer un poste d'ombudsman ou un organe indépendant chargé de surveiller l'ASFC et de faire enquête sur l'ASFC, à qui les détenus de l'immigration pourraient présenter leurs plaintes et qui pourrait assurer la responsabilisation du gouvernement (à l'instar du Bureau de l'enquêteur correctionnel fédéral).
- Signer et ratifier le protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ce qui permettrait l'inspection internationale de tous les lieux de détention.
- Les systèmes électroniques de l'ASFC devraient être améliorés pour qu'on soit en mesure d'y saisir des données exactes, uniformes et complètes.
- Il faudrait établir les statistiques sur la population en détention le plus rapidement possible afin de soutenir la recherche et l'analyse des tendances et d'améliorer la capacité de l'ASFC de montrer la mesure dans laquelle les changements ont été apportés aux politiques et aux programmes et l'incidence des changements sur les taux de conformité et le nombre de détentions et leur durée.
- Les statistiques devraient être rendues publiques quant au nombre total de personnes en détention, à la durée moyenne de la détention, au nombre de cas de détention de longue durée et au nombre de mineurs en détention, surtout en ce qui a trait aux éléments suivants :
- Le nombre d'enfants en détention, que ce soit en raison d'une ordonnance de détention ou du fait qu'ils accompagnent leurs parents détenus en tant qu'« invités »;
- Le motif de la détention des enfants;
- La durée de la détention des enfants;
- L'âge des enfants qui sont placés en détention, que ce soit en raison d'une ordonnance de détention ou du fait qu'ils accompagnent leurs parents détenus en tant qu'« invités »;
- Le statut d'immigration des enfants qui sont placés en détention, que ce soit en raison d'une ordonnance de détention ou du fait qu'ils accompagnent leurs parents détenus en tant qu'« invités »;
- Le nombre de parents qui sont détenus sans leurs enfants;
- Le nombre d'heures d'enseignement que les enfants reçoivent en détention.
- Les statistiques de l'ASFC sur les détentions doivent être mieux mises en corrélation avec celles de la CISR.
- Reconnaissant la valeur de la communication et de la collaboration avec les universitaires, l'ASFC devrait fournir un accès aux installations de détention à des fins de recherche et de formation.
- Des évaluations sur les tendances générales relatives à la santé mentale et physique des personnes détenues sont requises.
- L'ASFC devrait faire preuve de transparence à l'égard des personnes détenues et s'assurer constamment qu'elles sont informées des attentes pendant la détention, c'est-à-dire les procédures auxquelles elles seront assujetties, les options à leur disposition, ainsi que la durée de leur détention.
- La communication de l'information entre l'Agence et les partenaires et intervenants externes doit être solide, car le besoin de communiquer les niveaux de risque des clients est crucial.
- L'ASFC devrait divulguer à l'avance tout élément de preuve qu'elle a l'intention de présenter au nom du ministre dans le cadre des contrôles des motifs de détention.
- Les avocats devraient recevoir un meilleur compte rendu des déclarations que leurs clients ont faites aux agents d'application de la loi.
- Il faudrait enregistrer les entrevues entre les personnes détenues et les agents de l'ASFC et les rendre disponibles en cas de divergence d'opinions sur les faits du cas. Subsidiairement, des affidavits rédigés par des agents d'enquête ou la présence de tels agents aux audiences constitueraient une amélioration par rapport à la situation actuelle.
- Les avocats n'ont pas accès aux notes des agents de l'ASFC. Il faudrait envisager un projet pilote dans le cadre duquel les renseignements seraient communiqués par voie électronique à la CISR et aux avocats.
Représentants désignés
- Comme il a été suggéré pour les mineurs, dans tous les cas, une fois que le ministre a établi qu'une personne avait besoin d'un représentant désigné, un représentant devrait être présent à toutes les rencontres et procédures. Les alinéas 3o) et 8(1)m) des Règles de la Section de l'immigration devraient être modifiés afin que l'ASFC soit légalement tenue d'avoir un représentant désigné à toutes les entrevues et pendant les étapes subséquentes. Par l'introduction d'une telle obligation, le ministre comblerait le vide juridique qui existe actuellement entre le moment de l'arrestation, les entrevues et la comparution devant la CISR, ce qui peut prendre plusieurs jours.
- Le fait de garder le même représentant désigné pour toutes les procédures peut aider à trouver des solutions de rechange à la détention. Cependant, il faudrait réévaluer le besoin d'une personne d'avoir un représentant désigné pendant le processus.
Conclusion
L'ASFC tient à informer et à mobiliser les Canadiens à l'égard des propositions concernant les politiques et les programmes gouvernementaux. Les commentaires reçus par l'entremise de cette importante activité de mobilisation citoyenne permettront d'éclairer les transformations du programme de détention liée à l'immigration du Canada. Il est essentiel de recevoir de la part des intervenants et des Canadiens des commentaires constructifs sur le nouveau Cadre national en matière de détention liée à l'immigration pour établir un programme de détention qui reflète les valeurs démocratiques du Canada ― c'est-à-dire un programme meilleur et plus équitable pour le traitement digne et plus humain des personnes, qui permet de maintenir la sécurité publique. Il est aussi essentiel d'accroître la disponibilité et l'utilisation des SRD, de travailler en étroite collaboration avec des partenaires de confiance, d'améliorer l'infrastructure de détention liée à l'immigration et d'examiner en profondeur les normes et les politiques en matière de détention pour procéder à la transformation du programme national de détention liée à l'immigration.
L'ASFC tient également à offrir aux Canadiens l'occasion d'alimenter le Cadre et de soumettre des idées qui appuient un programme de détention plus sûr et humain qui est à la fois durable et abordable et qui respecte les obligations et responsabilités nationales et internationales du Canada
Annexe A - Liste des intervenants qui ont été mobilisés et qui ont fourni des commentaires par écrit
- Action Réfugiés Montréal
- Aide juridique Ontario – Bureau du droit relatif aux réfugiés
- Alberta Corrections
- Alberta Child and Family Services
- ASFC – Groupe de travail des avocats spécialisés en droit de l'immigration
- Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés
- Association canadienne des conseillers professionnels en immigration
- Association canadienne pour la santé mentale
- Association du Barreau canadien
- Association du Barreau de l'Ontario
- Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration
- Aumônerie de l'aéroport de Vancouver
- B.C. Civil Liberties Association
- B.C. Corrections
- B.C. Ministry of Children and Family Development
- Centre collaboratif pour la santé et l'éducation en milieu carcéral
- Centre communautaire juridique de Montréal
- Centre de réfugiés des FCJ
- Clinique Juridique Africaine Canadienne
- Commission de l'immigration et du statut de réfugié
- Conseil canadien pour les réfugiés
- End Immigration Detention Network
- Groupe de travail des avocats en immigration du Canada
- Halifax Refugee Clinic
- Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR)
- Inland Refugee Society
- Kinbrace Housing
- Manitoba Child and Family Services
- Manitoba Corrections
- Manitoba Interfaith Immigration Council
- Personne n'est illégal
- Programme régional d'accueil et d'intégration des demandeurs d'asile (PRAIDA)
- Romero House
- Saskatchewan Child and Family Services
- Saskatchewan Corrections
- Saskatchewan Salvation Army
- Saskatoon Open Door Society
- Services d'orientation en matière d'établissement
- Société canadienne de la Croix-Rouge
- Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes
- Toronto Refugee Affairs Council (TRAC)
- Université de la Colombie-Britannique, Faculté de droit
- Université de la Colombie-Britannique, Faculté de médecine
- Université de Toronto, Faculté de droit
- Université McGill, Centre d'expertise sur le bien-être et la santé des réfugiés et demandeurs d'asile
- Université McGill, Équipe de recherche et d'intervention transculturelles
- Vancouver Association for the Survivors of Torture
Remarque : Des experts-conseils et des avocats de partout au Canada ont aussi été consultés, à titre individuel.
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