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Évaluation du Programme des enquêtes criminelles : Section 1

Liste des tableaux

Liste des figures

Sigles et abréviations

AC
Administration centrale
ACS Plus
Analyse comparative entre les sexes Plus
ASFC
Agence des services frontaliers du Canada
BAVC
Blanchiment d'argent par voie commerciale
BPR
Bureau de première responsabilité
BSR
Bureau de seconde responsabilité
DEC
Division des enquêtes criminelles
DGIST
Direction générale de l'information, des sciences et de la technologie
DGREL
Direction générale du renseignement et de l'exécution de la loi
DGRH
Direction générale des ressources humaines
EC
Enquêtes criminelles
EIJ
Enquêteur en informatique judiciaire
GCG
Gestion des cas graves
GRC
Gendarmerie royale du Canada
IRC
Indicateur de rendement clé
IRCC
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
LIPR
Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés
MAC
Modèle analytique des coûts
MGF
Modèle de gestion fonctionnelle
NNF
Norme nationale de formation
PE
Protocole d'entente
RH
Ressources humaines
RRM
Rapport sur les résultats ministériels
SAE
Système administratif d'entreprise
SCT
Secrétariat du Conseil du Trésor
SGIEC
Système de gestion de l'information des enquêtes criminelles
SPPC
Service des poursuites pénales du Canada
TRS
Tableau de renseignements supplémentaires
VP
Vice-président(e)

Résumé

L'évaluation portait sur la pertinence et le rendement (efficacité et efficience) du Programme des enquêtes criminelles (« le Programme ») des années fiscales 2016 à 2017 jusqu'à 2020 à 2021, conformément à la Politique sur les résultats 2016 du Conseil du Trésor. La portée de l'évaluation a été présentée au Comité de la mesure du rendement et de l'évaluation (CMRE) en . Le programme a déjà fait l'objet d'une évaluation en 2015.

Description du Programme

Le mandat du Programme d'enquêtes criminelles appuie les objectifs de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC ou l'Agence) en matière de sécurité publique et de prospérité économique afin de garder les personnes et les marchandises inadmissibles à l'extérieur du Canada. Le Programme réalise ce mandat grâce à des enquêtes et à des poursuites visant les voyageurs, les importateurs, les exportateurs et toute autre personne ayant contrevenu à la législation frontalière du Canada, de concert avec le Service des poursuites pénales du Canada (SPPC). Le processus lié aux enquêtes criminelles suit plusieurs étapes clés, notamment : recevoir des indices (renvois aux fins d'enquête) par différentes sources; déterminer les cas sur lesquels enquêter selon l'orientation et les priorités du Programme; recueillir des preuves; renvoyer les cas au SPPC pour porter des accusations et intenter des poursuites; et aider le SPPC tout au cours du processus relatif aux poursuites.

Les dépenses annuelles de Programme ont augmenté, passant de 27,5 millions de dollars en 2016 à 2017 à 35,6 millions de dollars en 2020 à 2021.

Méthodologie d'évaluation

Le modèle logique (qui se trouve à l'annexe B) a été développé par le Programme et utilisé par l'équipe d'évaluation pour analyser les progrès du Programme par rapport aux résultats attendus.

La collecte et l'analyse des données pour cette évaluation ont été effectuées entre et ; les méthodes de recherche qualitatives et quantitatives ont été utilisées. L'équipe d'évaluation a mené des entrevues auprès d'intervenants clés au sein de l'agence et avec les autres ministères (AM); a mené un sondage auprès des enquêteurs criminels et des enquêteurs en informatique judiciaire; a examiné les principaux documents; a examiné les données administratives et financières et les données des ressources humaines; et a mené une analyse comparative entre les sexes (ACS) Plus.

Résultats des évaluations

Pertinence

Le mandat du Programme s'harmonise généralement aux priorités du gouvernement du Canada, de l'ASFC et des AM). Depuis 2021, le Programme utilise les priorités de l'ASFC en matière d'exécution de la loi pour prendre des décisions sur la sélection des cas. Les priorités s'appliquent à toutes les directions et les régions de l'ASFC, et elles s'harmonisent aux priorités en matière de sécurité publique et aux priorités budgétaires fédérales.

On a remarqué un certain chevauchement avec le mandat de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), mais cela n'a pas été considéré comme un défi important pour le Programme, puisque l'ASFC est en mesure d'éliminer les conflits et de collaborer, au besoin. Par exemple, le blanchiment d'argent par voie commerciale est un domaine d'enquête émergeant qui nécessitera une collaboration continue avec la GRC pour réduire le chevauchement. Le Programme devra continuer à collaborer et à éliminer les conflits dans ce domaine et dans d'autres domaines d'enquête.

Efficacité

L'évaluation a comparé le rendement aux résultats immédiats et intermédiaires attendus du Programme. Lors de l'analyse du résultat immédiat, l'évaluation a permis de déterminer que les cas choisis pour enquête ne s'harmonisaient pas toujours aux priorités de l'ASFC en matière d'exécution de la loi. Les régions ont appliqué différemment l'orientation du Programme à la sélection des cas en raison de leurs réalités opérationnelles et de leurs réalités de poursuites, de justice et de jurisprudence divergentes, ce qui donne divers degrés d'alignement parmi les régions pour différents types et différentes d'enquêtes.

Lors de l'évaluation du résultat intermédiaire du Programme, on a constaté que le taux d'acceptation des dossiers transmis au SPPC en vue de poursuites est très élevé. Lorsque des accusations sont portées, le taux de réussite (taux de condamnation) est également élevé pour toutes les catégories de cas, mais surtout pour les cas majeurs. Un facteur clé du taux d'acceptation élevé est que l'ASFC ne transmet pas les dossiers au SPPC à moins qu'ils n'aient été évalués comme ayant une probabilité élevée d'obtenir une déclaration de culpabilité, ce qui signifie qu'il ne s'agit que d'une mesure partielle du succès du Programme à atteindre le résultat intermédiaire.

L'évaluation a révélé que les indicateurs de rendement actuels utilisés par le Programme ne rendent pas suffisamment compte de la qualité des enquêtes menées. Les indicateurs de rendement ne tiennent pas compte des enquêtes qui ont été fermées et qui n'ont pas été transmises au SPPC pour qu'il dépose des accusations, ni de l'aide que le SPPC a dû apporter à certains cas pour qu'ils atteignent la norme de preuve requise pour les poursuites. L'évaluation a donné lieu à une recommandation visant à mettre à jour le cadre de mesure du rendement (CMR) afin d'améliorer la surveillance du Programme et la responsabilisation régionale en matière de sélection des cas et de qualité des enquêtes.

L'évaluation a permis de déterminer les causes profondes ayant une incidence sur l'atteinte des résultats escomptés et de constater que le faible taux d'achèvement de la formation de base des enquêteurs criminels et des enquêteurs en informatique judiciaire pourrait avoir une incidence négative sur la qualité des enquêtes. De plus, les intervenants de l'ASFC et du SPPC ont convenu que le caractère inadéquat du système actuel de gestion de l'information a eu des répercussions directes sur la qualité des enquêtes et l'utilisation efficace des ressources. Enfin, des directives supplémentaires du Programme pourraient améliorer la compréhension qu'ont les enquêteurs des rôles et des responsabilités du SPPC dans le cadre du processus d'enquête et des avantages potentiels d'un engagement précoce avec les procureurs. Il a été recommandé de s'attaquer aux raisons du faible taux d'achèvement de la formation afin d'améliorer les connaissances des enquêteurs et la qualité des enquêtes.

Efficience

Le modèle de gestion fonctionnelle (MGF) remplit son rôle comme prévu et contribue à l'exécution du Programme. Une surveillance et un soutien accrus de l'administration centrale du Programme aux régions pourraient être bénéfiques au rendement du Programme. L'évaluation a examiné le nombre de cas ouverts par enquêteur et a constaté que ce nombre varie d'une région à l'autre et dépend des types de cas sélectionnés pour les enquêtes. L'évaluation a également révélé que l'absence de logiciel de gestion des cas graves (GCG) et l'utilisation des principes de GCG, les faibles taux d'achèvement de la formation et le manque de soutien administratif aux enquêteurs ont eu une incidence sur l'efficacité de la gestion des cas et l'utilisation des ressources. Il a été recommandé d'améliorer la surveillance du Programme sur l'utilisation des ressources et les dépenses afin d'aider le Programme à mettre pleinement en œuvre le MGF. La recommandation aide également le Programme à accroître la collaboration entre les régions à l'appui du MGF.

ACS Plus

En raison de la limite des données disponibles, il n'a pas été possible d'effectuer une analyse approfondie de l'ACS Plus ou d'évaluer pleinement la façon dont les différents facteurs d'identité ont des répercussions sur les groupes diversifiés par les activités du Programme. La disponibilité limitée des données a des répercussions sur la capacité du Programme à rendre compte de son incidence en termes de genre dans la diversité, conformément à la Loi canadienne sur la budgétisation sensible aux sexes (2018). L'évaluation a recommandé que le Programme examine les occasions de recueillir des renseignements pour mesurer les répercussions du Programme sur divers groupes de personnes en fonction des facteurs pertinents de l'ACS Plus.

Mise en œuvre des recommandations de l'évaluation de 2015

L'évaluation évalue l'incidence des recommandations formulées dans l'évaluation de 2015 et a constaté que les recommandations ont été mises en œuvre comme prévu; toutefois, il reste du travail à faire pour que le Programme en bénéficie pleinement. Les recommandations visant à mettre à jour le CMR et à améliorer l'achèvement de la formation devraient aider à réaliser les avantages des recommandations de l'évaluation précédente.

Recommandations

Les résultats de l'évaluation ont mené aux trois recommandations suivantes qui seront traitées par les actions précises incluses dans la réponse et plan d'action de la direction (annexe A) :

Recommandation 1 : S'attaquer aux causes profondes du faible taux d'achèvement de la formation
Le vice-président de la Direction générale du renseignement et de l'application de la loi devrait collaborer avec le vice-président de la Direction générale des ressources humaines pour évaluer les problèmes liés au faible taux d'achèvement de la formation des enquêteurs criminels et élaborer un plan de travail pour combler les lacunes.
Recommandation 2 : Mesure du rendement, notamment en ce qui concerne la sélection des cas et les facteurs de l'ACS Plus
Le vice-président de la Direction générale du renseignement et de l'application de la loi devrait mettre à jour le CMR du Programme d'enquêtes criminelles afin d'améliorer la surveillance et les rapports sur la sélection des cas, la qualité de toutes les enquêtes, l'utilisation des ressources et les dépenses du Programme, et d'examiner les occasions pour le Programme de recueillir des renseignements fiables sur ses incidences possibles sur divers groupes de personnes en fonction des facteurs d'identité pertinents de l'ACS Plus.
Recommandation 3 : Supervision de l'allocation des ressources par le siège du Programme et coordination du partage d'informations au niveau régional
En vue d'améliorer l'efficacité et d'affiner son rôle de gestionnaire fonctionnel, en plus de ses travaux en cours visant à obtenir un outil approprié de gestion des cas majeurs, le vice-président de la Direction générale du renseignement et de l'application de la loi devrait chercher à mieux comprendre l'affectation des ressources régionales et la performance des programmes associés, et offrir aux régions un forum d'échange sur les approches de la sélection des cas régionaux, l'expertise, les meilleures pratiques et les défis.

Introduction

Objectif et portée de l'évaluation

Le présent rapport fait état des constatations découlant de l'évaluation du Programme des enquêtes criminelles (le Programme) de l'ASFC. Cette évaluation avait été prévue dans le Plan de vérification et d'évaluation axé sur les risques de 2021 à 2022 de l'ASFCNote de bas de page 1.

Conformément à la Politique sur les résultats de 2016 du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) du Canada, l'objectif principal de l'évaluation était d'examiner la pertinence et le rendement (efficacité et efficience) du Programme pendant la période de cinq ans s'étalant de 2016 à 2017 jusqu'à 2020 à 2021. La dernière évaluation du Programme remontait à 2015Note de bas de page 2.

La portée de l'évaluation a été approuvée par le CMRE en et comprenait une analyse de :

  • la mise en œuvre des recommandations découlant de l'Évaluation du Programme des enquêtes criminelles de 2015;
  • (pertinence) l'alignement des priorités du Programme sur les priorités du gouvernement du Canada, de l'ASFC et d'autres organisations fédérales;
  • (efficacité) la mesure dans laquelle les résultats immédiats et intermédiaires établis dans le Modèle logique du Programme ont été atteints, ainsi que la reconnaissance des principaux obstacles à l'atteinte de ces résultats;
  • (efficience/économie) l'utilisation des ressources et l'efficience des processus.

L'application de l'ACS Plus a également été intégrée à la portée approuvée.

Description du programme

Le mandat du Programme des enquêtes criminelles est d'appuyer les objectifs en matière de sécurité publique et de prospérité économique de l'ASFC en interdisant l'entrée au Canada des personnes interdites de territoire et des marchandises non admissibles. Dans le cadre de son mandat, le Programme réalise des enquêtes et, en collaboration avec le SPPC, intente des poursuites contre les personnes, notamment les voyageurs, les importateurs et les exportateurs, qui commettent des infractions criminelles à la législation frontalière du Canada. Toutes les enquêtes et les poursuites en justice sont menées en conformité avec les normes du droit pénal et la Charte canadienne des droits et libertés.

Processus des enquêtes criminelles

La figure 1 résume les principales étapes du déroulement d'une enquête criminelle.

Figure 1 : Processus des enquêtes criminelles
Description de l'image

Organigramme descendant illustrant le processus d'enquête criminelle :

  1. Les pistes de l'ASFC ou les renvois aux fins d'enquête sont reçus
  2. Les cas à examiner sont sélectionnés
  3. L'ASFC mène des enquêtes et recueille des éléments de preuve
  4. L'ASFC renvoie les cas au SPPC aux fins de poursuites
  5. Le SPPC accepte les causes et les poursuit devant les tribunaux
  6. La condamnation

Une enquête criminelle peut être amorcée par l'ASFC à la suite de la réception d'un indice provenant d'une des sources suivantes :

  • de l'ASFC même (c'est-à-dire, points d'entrée, renseignement, exécution de la loi en matière d'immigration, programmes du secteur commercial);
  • d'autres organismes d'exécution de la loi;
  • d'autres ministères;
  • du grand public.

À partir de ces indices, des cas sont choisis aux fins d'enquête par le personnel régional en fonction de l'orientation fournie par le Programme : par exemple, la conformité aux priorités en matière d'exécution de la loi et à la Politique en matière de poursuites de l'ASFC, la gravité de l'infraction, le niveau de risque pour les personnes ou la sécurité nationale, la probabilité d'une déclaration de culpabilité, la présence d'éléments de preuveNote de bas de page 3. Les enquêteurs criminels rassemblent ensuite la preuve à l'aide de diverses techniques d'enquête, comme des mandats de perquisition, des ordonnances de communication, l'analyse informatique judiciaire et la surveillance. Le but de l'enquête est de découvrir des preuves, qui étayent la culpabilité ou l'innocence des suspects.

Lorsque suffisamment d'éléments de preuve sont trouvés pour indiquer qu'un individu ou une entité commerciale a enfreint la législation et la réglementation frontalières, les enquêteurs criminels et les gestionnaires régionaux formulent une recommandation (ou « renvoi ») au SPPC Il s'agit d'une lettre intitulée Renvoi au procureur de la Couronne/dossier de la Couronne dans laquelle se trouvent l'analyse et la thèse concernant le cas appuyées par la preuve pertinenteNote de bas de page 4. Si le SPPC accepte le dossier, les enquêteurs criminels de l'ASFC travailleront avec les procureurs du SPPC pour porter des accusations et intenter des poursuites au tribunal. Le but ultime à ce stade est d'obtenir une déclaration de culpabilité.

Les infractions criminelles peuvent consister en une contravention à :

  • la Loi sur les douanes;
  • la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR);
  • diverses lois régissant les aliments, les végétaux et les animaux;
  • toute autre loi régissant la frontière (par exemple, importation et exportation de marchandises).

Les poursuites peuvent mener à un casier judiciaire, une amende imposée par les tribunaux, une période de probation ou l'incarcération. Des pénalités administrativesNote de bas de page 5 peuvent également être imposées, lorsqu'il est établi qu'elles constituent une option d'exécution de la loi plus appropriée.

Il est important de signaler que si le Programme enquête sur les infractions à la LIPR, il n'a pas pour objectif de déterminer les personnes qui sont interdites de territoire au Canada. Les décisions en matière d'interdiction de territoire et de renvoi relèvent d'autres programmes de l'ASFC sous de la Direction de l'exécution de la loi.

Structure de gestion du Programme et principaux intervenants

Intervenants de l'ASFC

Le Programme des enquêtes criminelles est exécuté par les régions de l'ASFC. L'Administration centrale (AC) en assure la gestion centralisée dans le cadre du Modèle de gestion fonctionnelle de l'ASFC mis en œuvre en .

À l'AC, la Division des enquêtes criminelles (DEC), qui relève de la Direction du renseignement et des enquêtes (DRE) à la Direction générale du renseignement et de l'exécution de la loi (DGREL), est l'autorité fonctionnelle qui assure l'orientation et la surveillance des opérations régionales. Trois unités au sein de la DEC offrent du soutien aux régions concernant le Programme : l'Unité des opérations des enquêtes criminelles, l'Unité du soutien aux enquêtes criminelles (qui comprend l'Unité d'informatique judiciaire), et l'Unité de gestion du Programme des enquêtes criminelles.

Dans les régions, les sections des enquêtes criminelles (une par région) sont responsables de mener les enquêtes. Elles relèvent des Directeurs régionaux de renseignement et de l'exécution de la loi et sont composées de directeurs adjoints, de gestionnaires des enquêtes criminelles, d'enquêteurs criminels et d'enquêteurs en informatique judiciaire (EIJ). Les sections des enquêtes criminelles peuvent avoir du personnel basé à plusieurs endroits dans la région.

Les rôles et les responsabilités du personnel régional et des unités responsables du Programme à l'AC sont décrits à l'annexe C.

Autres principaux intervenants

Les responsables du Programme des enquêtes criminelles collaborent étroitement avec les intervenants de l'Agence, notamment le personnel du Programme du renseignement, ainsi que les Agents des services frontaliers, les Agents d'exécution de la loi dans les bureaux intérieurs et les Agents principaux de l'observation des échanges commerciaux. Ceux-ci constituent une source pour les indices menant à des enquêtes.

À l'extérieur de l'Agence, le SPPC est un partenaire clé de l'exécution du Programme. Le SPPC est une autorité de poursuites nationale, indépendante et responsable dont le principal objectif est d'intenter des poursuites à l'égard d'infractions aux lois fédérales. Dans le cadre du processus d'enquêtes criminelles de l'ASFC, le SPPC assume la responsabilité d'un dossier lorsque suffisamment d'éléments de preuve sont rassemblés et que le dossier est jugé recevable aux fins de poursuites (c'est-à-dire que le renvoi de l'ASFC est accepté); cela dit, les procureurs peuvent fournir des conseils ou une assistance juridique aux enquêteurs criminels de l'ASFC à toutes les étapes du processus d'enquête.

Les responsables du Programme travaillent aussi en étroite collaboration avec la GRC, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), l'Agence du revenu du Canada et d'autres organismes d'exécution de la loi, notamment les services de police provinciaux et municipaux.

Autorités juridiques

Les enquêteurs effectuent leur travail en vertu des lois touchant la frontière, notamment celles indiquées dans la Loi sur l'ASFC. Les enquêteurs criminels de l'ASFC sont désignés dans le Code criminel du Canada (le Code criminel) en tant qu'agents de la paix chargés de l'application et de l'exécution de la LIPR. Les enquêteurs de l'ASFC utilisent aussi des dispositions procédurales du Code criminelNote de bas de page 6, comme les mandats de perquisition et les pouvoirs de mise en arrestation, et d'autres lois touchant la frontière dans le cadre des enquêtes relatives à des infractions.

Modèle logique

Le Modèle logique (qui se trouve à l'annexe B) a été élaboré par le Programme et a été utilisé par l'équipe d'évaluation pour évaluer les progrès réalisés par le Programme en fonction des résultats établis. Il montre comment les intrants, les activités et les extrants devraient produire les résultats attendus suivants :

  • Immédiat : Les enquêtes criminelles sont ouvertes sur des personnes ou des entités soupçonnées d'avoir commis une infraction à la législation frontalière, conformément aux priorités de l'ASFC.
  • Intermédiaire : Les enquêtes criminelles mènent à des renvois en vue de poursuites appuyées par des éléments de preuve recueillis légalement qui respectent la norme de preuve la plus élevée des tribunaux canadiens.
  • Final : Les personnes et les entités qui enfreignent délibérément la législation frontalière et menacent la sécurité, la sûreté et la prospérité des Canadiens et du Canada sont tenues criminellement responsables.

Le programme contribue également à faire respecter la législation frontalière du Canada par la dissuasion, lorsque les procédures pénales (de l'accusation à la détermination de la peine) sont rendues publiquesNote de bas de page 7. Cependant, cet impact imprévu n'a pas été inclus dans le modèle logique du programme et n'a donc pas été mesuré par l'évaluation.

Dépenses du Programme

Les dépenses du Programme ont fluctué au fil des ans comme l'illustre la figure 2. Globalement, les dépenses annuelles sont passées de 27,5 millions de dollars en 2016 à 2017 à 35,6 millions de dollars en 2020 à 2021. Au cours de la période quinquennale s'étalant de 2016 à 2017 jusqu'à 2020 à 2021, le Programme a dépensé environ 159,9 millions de dollars au total, ce qui inclut les salaires, le fonctionnement et l'entretien et les dépenses en capital à l'AC et dans les régions.

Figure 2 : Dépenses annuelles totales du Programme (toutes les régions et l'AC)

Source : SAE

Description de l'image

Les dépenses totales du programme ont fluctué au fil des ans, allant de 27,5 millions de dollars en 2016 à 2017 à 35,6 millions de dollars en 2020 à 2021.

Année Dépenses annuelles totales du programme (millions de dollars)
2016 à 2017 27,5
2017 à 2018 27,5
2018 à 2019 36,3
2019 à 2020 33
2020 à 2021 35,6

Méthode d'évaluation

Les questions d'évaluation qui suivent ont été sélectionnées sur la base d'une analyse documentaire, de l'analyse des données préliminaires financières et de programme, des consultations auprès du personnel du Programme et des sujets étudiés dans les évaluations, les vérifications et les examens passés et en cours. Les questions s'harmonisent également aux questions fondamentales de la Politique sur les résultats du SCT.

Questions fondamentales et questions d'évaluation

Émettre : Pertinence (besoin/conformité)
Questions d'évaluation 1 : Dans quelle mesure les priorités relatives aux risques et aux menaces pour le Programme concordent-elles avec les nouvelles priorités du gouvernement fédéral et des autres ministères?
Questions d'évaluation 2 : Dans quelle mesure les enquêtes criminelles sont-elles conformes aux priorités de l'ASFC?
Émettre : Efficacité : Mise en œuvre des recommandations découlant de l'Évaluation de 2015

Questions d'évaluation 3 : La mise en œuvre des recommandations découlant de l'Évaluation de 2015 a-t-elle permis d'améliorer le rendement du Programme? Dans l'affirmative, de quelle façon? Dans la négative, quelles sont les répercussions sur le Programme? Les recommandations étaient les suivantesNote de bas de page 2 :

  1. élaborer un cadre de mesure du rendement liant les principaux indicateurs (de chaque dossier) à chaque étape du processus;
  2. mettre en place une surveillance régulière du rendement du Programme;
  3. cerner et atténuer les obstacles et surveiller les progrès réalisés quant à l'obtention d'éléments de preuve auprès des autres ministères en se servant de la désignation d'organismes d'enquête;
  4. élaborer des options à l'appui des exigences en constante évolution afin d'offrir un service d'EIJ.
Émettre : Efficacité : Atteinte des résultats attendus
Questions d'évaluation 4 : Dans quelle mesure le Programme a-t-il atteint les résultats prévus? (Examen des progrès à la lumière des résultats immédiats et intermédiaires du Programme.)
Questions d'évaluation 5 : Les responsables du Programme ont-ils tenu compte des questions liées à l'ACS Plus au moment de définir les priorités et d'amorcer des enquêtes?

Questions d'évaluation 6 : Quels aspects de la conception et de l'exécution du Programme ont permis l'atteinte des résultats prévus ou nuit à celle-ci?

  1. Quels sont les principaux obstacles que rencontre le Programme?
  2. Le Programme dispose-t-il d'un ensemble de compétences suffisamment diversifié au sein de son effectif pour en assurer l'exécution efficace? Dans la négative, pourquoi et quelles sont les répercussions sur la capacité du Programme d'atteindre les résultats?
  3. Le MGF a-t-il amélioré le fonctionnement et la gouvernance du Programme? Quels obstacles reste-t-il à surmonter pour rendre le MGF complètement fonctionnel au sein du Programme?
Émettre : Efficience et économie : Utilisation des ressources et gains d'efficience dans les processus
Questions d'évaluation 7 : Quelles ressources (argent et personnes) ont été utilisées par le Programme et de quelle manière ont-elles été utilisées pour atteindre les résultats?
Questions d'évaluation 8 : Dans quelle mesure les processus utilisés par le Programme ont-ils été efficients?

Méthode

L'équipe d'évaluation a employé des méthodes de recherche qualitatives et quantitatives pour recueillir les données et les renseignements de sources primaires et secondaires, notamment les méthodes suivantes :

  1. entrevues avec les principaux intervenants;
  2. sondage auprès des enquêteurs criminels et des EIJ;
  3. examen de la documentation;
  4. examen des données administratives;
  5. ACS Plus;
  6. examen des données financières et des RH.

Les méthodes de collecte des données sont décrites à l'annexe D. Les données recueillies de toutes les sources ont été analysées et triangulées.

Les thèmes communs qui se sont dégagés des différentes sources de données ont contribué à l'élaboration des constatations préliminaires. Ces constatations, ainsi que les données probantes qui les ont étayées, ont été présentées à un groupe de travail qui représente les bureaux de première et de seconde responsabilité, de même qu'au Comité consultatif des directeurs généraux aux fins d'examen et de commentaires. La rétroaction découlant de ces consultations a été intégrée, s'il y avait lieu, au rapport d'évaluation final et aux recommandations.

Limites méthodologiques

La disponibilité des données comportait certaines limites, ce qui a eu une incidence sur certains aspects de l'évaluation. Ces limites sont décrites à l'annexe D.

L'équipe d'évaluation a utilisé les stratégies d'atténuation appropriées, dans la mesure du possible pour réduire les conséquences de ces limites, comme le recours à diverses sources de données pour contrevérifier les données.

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